TONOLLI Frédéric

France

14 mai 2009.
 

Grand Prix Albert Londres en 1996 pour Les Seigneurs de Behring, le réalisateur
Frédéric Tonolli, est l’auteur de trois documentaires sur les Tchouktches, une communauté habitant une contrée arctique de l’extrême est de la Russie. Il a vécu plus d’un an à leurs côtés dans le village de Ouelen, filmant la tragédie de ce peuple de chasseurs de baleine qui perd peu à peu son identité, miné par la colonisation russe et l’alcoolisme. Témoignage émouvant et sensible, Les enfants de la baleines a été récompensé en 2007 par le Prix de la meilleure image du FIGRA (Festival International du Grand Reportage d’Actualité).

Le festival diffuse cette année La mort d’un peuple un autre film tourné en immersion en Tchoukotka, auprès d’Andreï, Tolia, Liouba, Palkovnik, Irina, Sergueï, de jeunes Tchouktches qui voient année après année leur communauté perdre pied.

Également au programme : la projection de Bagdad Taxi, le dernier film de Frédéric Tonolli, tourné en Irak, quatre mois après le départ des troupes américaines. Un document d’exception sur le vécu d’une population marquée la guerre, les déchirements et neuf ans d’occupation militaire américaine.


Bibliographie


Filmographie (Sélective)

Pour plus d’information sur sa filmographie, visiter le site M6


Synopsis de La mort d’un peuple

La mort d’un peuple est un documentaire sur quinze ans de vie à Ouélen, le dernier village du continent, posé sur le cercle polaire et le détroit de Béring, face aux côtes de l’Alaska. Le résultat est terrifiant, c’est en quelque sorte le testament d’un village. L’empire soviétique puis pérestroïka avaient vécu et laissé ces hommes dans un abandon complet. Seule la chasse de leurs ancêtres,notamment la chasse à la baleine, pouvait encore les nourrir. En temps cumulé, le réalisateur a passé trois années de sa vie auprès des vrais hommes, les « Lyvravet », le nom que s’était donné ce peuple, les Tchouktches. Ce film peut-être considéré comme un témoignage pour que ces amis ne disparaissent pas à jamais dans les ténèbres du grand nord. Ils s’appelaient, Palkovnik, Tolia, Sergueï, Andreï, Liouda, Oxana. Les derniers chasseurs du cercle arctique, des hommes d’exception. Les acteurs d’une tragédie.


Argumentaire des Enfants de la Baleine

« C’est encore lundi en Alaska, et déjà mardi en Tchoukotka » nous dit la ligne (calendaire internationale) qui partage les jours et le globe dans le détroit de Béring. Occident là-bas, Orient ici, c’est donc de ce côté que se lève chaque nouveau jour du monde. Les Tchouktches en sont depuis toujours les gardiens, les premiers guetteurs du jour qui vient… Lyvravet, les vrais hommes, comme ils préfèrent se nommer. Posé sur le détroit de Béring, le village de Ouélen, un bout du monde, longtemps ignoré par nos civilisations. Ici quelques centaines d’hommes de femmes et d’enfants tentent de survivre en préservant leur mode de vie traditionnel sur fond de pêche et de chasse. Le harpon est toujours jeté à mains nues, mais la viande, hier distribuée à l’ensemble de la communauté, est désormais vendue. Du commerce et de l’argent en lieu et place de la solidarité. A Ouelen, le pacte de vie qui liait l’homme et la nature est en train de se rompre. La voix originale du peuple tchouktche qui avait fait de cette alliance son économie et sa culture se brise. Le métronome est cassé. « Les enfants de la Baleine » c’est aussi l’histoire d’Andreï ou le parcours chaotique d’un adolescent qui décide de fuir le lent suicide de sa communauté pour retrouver les racines, le courage, la solidarité et la dignité de son peuple. Depuis 1994 Frédéric Tonolli a effectué quatre voyages, quatre films, comme une obsession sans cesse renouvelée.