dimanche 17:45-18:45

Penser les temps présents

Avec : Pierre CASSOU-NOGUÈS, Étienne KLEIN, Laurent GAUDÉ

26 mai 2021.
 

Alors que les faits laissent peu à peu leur place à une réalité dite « alternative », qu’une pandémie venue d’Asie se répand à l’échelle de la planète et que le climat s’emballe. Un monde bascule, et avec lui nos repères, un autre s’annonce, dont nous ne savons rien, bouleversant nos catégories mentales. Dans l’incapacité à nous projeter, nous devons apprendre à penser l’instable, l’inconnu, le mouvant. Cette crise modifie aussi notre rapport au temps et nous met face à une question essentielle, celle du fondement de notre humanité et du rapport que nous entretenons avec notre environnement. Trois penseurs se livrent à nécessaire décentrement du regard pour penser les temps présents. Pour le philosophe Pierre Cassou-Noguès la réalité ressemble à un film parce que notre monde se modèle désormais sur la fiction. Bruno Latour voit dans ces épreuves l’opportu- nité de changer nos cadres de pensée pour enfin prendre en compte la question de l’urgence climatique. Étienne Klein, interroge notre rapport au monde, la place de la science dans notre société et notre rapport à l’incertitude.

Avec Bruno Latour, Pierre Cassou-Noguès, Étienne Klein

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

La physique selon Etienne Klein

Flammarion - 2021

« Six livres en un seul volume : par l’effet de quelque intrication, le tout serait-il davantage que la somme de ses parties ? Lorsque je les feuillette, je vois bien avec le recul qu’ils égrènent les notes symboliques d’une mélodie intime, celle de deux de mes passions les plus tenaces.
La première est le problème du temps. Il m’a sauté à la figure à l’âge de trente-trois ans et ne m’a lâché qu’il y a peu. Ma seconde passion, irréductiblement liée à l’autre, me porte vers certains personnages fascinants de l’histoire de la physique du XXe siècle, des êtres que je n’hésite pas à qualifier de “génies”.
Redécouvrant la tonalité de ces ouvrages successifs, je me rends compte que j’aime traverser les frontières, établir des connexions entre ce qu’elles séparent le plus souvent de façon abusive : la physique et la philosophie, la vie et l’œuvre, les équations et le langage ordinaire, les idées et le tempérament, l’intelligence et les émotions. »

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

La bienveillance des machines

Seuil - 2022

Des applications qui déterminent notre humeur, des robots humanoïdes qui s’adaptent à notre comportement, des caméras qui devinent nos gestes, ces technologies nous surveillent pour notre bien : elles sont bien-veillantes. Faudrait-il croire, contre l’idée répandue d’une intelligence artificielle hostile, et qui un jour pourrait prendre le pouvoir, à une bienveillance des machines, toutes organisées autour de nous pour notre plus grand bonheur ? Ou bien l’existence d’un « règne des machines », qui pourraient prendre soin des humains, nous affecte-t-elle au point que notre identité humaine en soit bouleversée ? C’est par le biais des fictions que nous imaginons pour habiter de nouvelles formes de vie que Pierre Cassou-Noguès explore notre rapport à la technologie contemporaine. Car si celle-ci transforme notre environnement matériel, elle chamboule aussi le contenu de nos pensées, de nos émotions, jusqu’aux dimensions les plus intimes de nos subjectivités. Ainsi la philosophie peut-elle analyser à la fois ces nouvelles réalités et les possibilités qu’elles promettent, pour le meilleur comme pour le pire.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Terrasses ou notre long baiser si longtemps retardé

Actes Sud - 2024

Vendredi 13 novembre 2015, il fait exceptionnellement doux à Paris – on rêve alors à cette soirée qui pourrait avoir des airs de fête. Deux amoureuses savourent l’impatience de se retrouver ; des jumelles s’apprêtent à célébrer leur anniversaire ; une mère s’autorise à sortir sans sa fille ni son mari pour quelques heures de musique. Partout on va bavarder, rire, boire, danser, laisser le temps au temps. Rien n’annonce encore l’horreur imminente.

Laurent Gaudé signe, avec “Terrasses”, un chant polyphonique qui réinvente les gestes, restitue les regards échangés, les quelques mots partagés, essentiels – écrit l’humanité qui éclot au cœur d’une nuit déchirée par l’impensable. Et offre à tous un refuge, face à un impossible oubli.