samedi 10:00 (Tunis)/11:00 (Paris)

Que signifie écrire en français

Avec Laurent GAUDÉ, Leïla SLIMANI

12 octobre 2021.
 

Ouverture du congrès.
Quel rapport intime l’écrivain entretient-il avec sa langue d’écriture ? Lorsque celle-ci n’est pas la langue maternelle, pourquoi choisit-on d’écrire français ? Ce choix peut-être le fruit de l’histoire, un choix d’amour, un legs familial. Le français est vivant, chaque auteur en fait sa propre langue, le tord pour lui donner de multiples accents. Le mot francophonie porte certes le poids de l’histoire mais porte aussi les œuvres de grands hommes : Fanon, Césaire, Yacine, Glissant… : leurs imaginaires n’auront cessé de se croiser, de s’enrichir, au point de dessiner un territoire commun, où se déploie toute la complexité de leur rapport à l’Histoire, à l’identité, à l’origine, au paysage.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Terrasses ou notre long baiser si longtemps retardé

Actes Sud - 2024

Vendredi 13 novembre 2015, il fait exceptionnellement doux à Paris – on rêve alors à cette soirée qui pourrait avoir des airs de fête. Deux amoureuses savourent l’impatience de se retrouver ; des jumelles s’apprêtent à célébrer leur anniversaire ; une mère s’autorise à sortir sans sa fille ni son mari pour quelques heures de musique. Partout on va bavarder, rire, boire, danser, laisser le temps au temps. Rien n’annonce encore l’horreur imminente.

Laurent Gaudé signe, avec “Terrasses”, un chant polyphonique qui réinvente les gestes, restitue les regards échangés, les quelques mots partagés, essentiels – écrit l’humanité qui éclot au cœur d’une nuit déchirée par l’impensable. Et offre à tous un refuge, face à un impossible oubli.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Regardez-nous danser. Le pays des autres, 2.

Gallimard - 2022

« Année après année, Mathilde revint à la charge. Chaque été, quand soufflait le chergui et que la chaleur, écrasante, lui portait sur les nerfs, elle lançait cette idée de piscine qui révulsait son époux. Ils ne faisaient aucun mal, ils avaient bien le droit de profiter de la vie, eux qui avaient sacrifié leurs plus belles années à la guerre puis à l’exploitation de cette ferme. Elle voulait cette piscine, elle la voulait en compensation de ses sacrifices, de sa solitude, de sa jeunesse perdue. »

1968 : à force de ténacité, Amine a fait de son domaine aride une entreprise florissante. Il appartient désormais à une nouvelle bourgeoisie qui prospère, fait la fête et croit en des lendemains heureux. Mais le Maroc indépendant peine à fonder son identité nouvelle, déchiré entre les archaïsmes et les tentations illusoires de la modernité occidentale, entre l’obsession de l’image et les plaies de la honte. C’est dans cette période trouble, entre hédonisme et répression, qu’une nouvelle génération va devoir faire des choix. Regardez-nous danser poursuit et enrichit une fresque familiale vibrante d’émotions, incarnée dans des figures inoubliables.