dimanche 10:15 (Tunis)/11:15 (Paris)

La langue française comme espace d’émancipation

Avec Azza FILALI, Fawzia ZOUARI, Emna BELHADJ YAHIA, Kamel DAOUD

14 octobre 2021.
 

« En ces temps de repli et de rejet, il est important de faire entendre la voix des écrivaines », plaide Fawzia Zouari, présidente du Parlement des écrivaines francophones. La langue française porte aussi en elle des rêves d’ailleurs, ouvre d’autres mondes… Une formidable expérience d’ouverture à l’autre.
Kamel Daoud a appris la langue par lui-même, elle représente pour lui la langue cachée, la langue de la digression et de la dissidence par opposition à l’arabe qui représentait l’autorité. Le français a été un territoire de libération. Quatre auteurs pour dire en quoi la langue française et la littérature ont participé à la construction de soi.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Bref séjour au paradis

Nirvana éditions - 2021

Un séisme gigantesque qui bouleverse la planète.
Un quinquagénaire, amateur d’intrigues policières, qui entreprend d’élucider le meurtre de sa voisine.
Une enquête obstinée qui le conduit, malgré lui, vers une autre « affaire » : sa propre vie.
Un étrange procès où il est à la fois juge et accusé.
Une sentence qu’il prononce lui-même, et qui conjugue paix et assentiment : « j’ai été, je suis et tout est bien ».

 

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Romans

Par le fil je t’ai cousue

Plon - 2022

« Du fil, du sang et des mots. Il n’en faut pas plus pour faire disparaître le corps d’une fille. La dématérialiser d’un coup, un seul. Net et sec. Une entaille. Et le liquide qui coule, tout naturellement, dans une odeur de femmes et de secret. »

Une fillette grandit dans l’ombre d’une famille traditionnelle et dans la soumission à une mère toute-puissante. Mais ce coin de Tunisie rurale est bousculé par la modernité, avec l’avènement de l’Indépendance, le départ des colons français, l’arrivée de Bourguiba, l’école obligatoire pour les filles. Alors l’enfant, destinée à vivre et à mourir voilée et analphabète comme ses sœurs aînées, va, première de sa tribu, prendre le long chemin de l’émancipation. Le prix à payer sera lourd pour celle qui devra se libérer des sortilèges, des interdits et des secrets maternels.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

En pays assoiffé

Éditions des Femmes - 2021

Le récit retisse le fil de la vie de cinq générations de femmes en Tunisie. À travers l’émancipation des femmes et le retour de bâton de l’islamisme sous sa forme la plus extrême : le terrorisme enraciné dans la haine des femmes. Il y a toujours de l’espoir cependant, mais il vient surtout des femmes.

D’emblée, ce roman nous embarque avec Nojoum, vieille dame aveugle que sa petite-fille questionne sur son histoire. Nous savons, dès les premières pages, qu’elles sont liées par un « Évènement » qu’elles ont vécu ensemble quelques années plus tôt, en réalité, on l’apprendra un peu plus tard, l’attentat du musée du Bardo à Tunis, où elles se trouvaient en visite.

« Juste après l’Événement, Nojoum avait éprouvé l’irrépressible désir de faire le plus grand mal qu’on pût imaginer. Mais comment s’y prendre ? Elle n’arrivait pas à pleurer, avait l’âme lourde de méchanceté, rêvait de se venger en griffant, mordant, étripant, entendait la colère souffler sans arrêt au-dedans d’elle. Il lui poussait des crochets, elle avait envie d’être féroce et s’agrippait à cette envie pour se prouver qu’elle n’avait pas été anéantie. Sentir la méchanceté crépiter en elle, c’était tuer l’Événement, s’en évader. » E.B.Y.

 

DERNIER OUVRAGE

 

Le peintre dévorant la femme

Stock - 2018

Invité à passer une nuit dans le musée Picasso à Paris, un octobre au ciel mauvais pour le Méditerranéen que je suis. Une nuit, seul, en enfant gâté mais en témoin d’une confrontation possible, désirée, concoctée. J’appréhendais l’ennui cependant, ou l’impuissance.
Pour comprendre Picasso, il faut être un enfant du vers, pas du verset. Venir de cette culture-là, sous la pierre de ce palais du sel, dans ce musée, pas d’une autre. Pourtant la nuit fut pleine de révélations : sur le meurtre qui peut être au coeur de l’amour, sur ce cannibalisme passionné auquel l’orgasme sursoit, sur les miens face à l’image et le temps, sur l’attentat absolu, sur Picasso et son désespoir érotique. »