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Le poème de la langue
Avec Seyhmus DAGTEKIN, Beata UMUBYEYI MAIRESSE
21 septembre 2021.
Chaque langue possède son propre univers mental, sa propre poésie. Qu’elle place occupe l’oralité ? Certaines langues sont-elles plus poétiques que d’autres ? Le poème précède-t-il la langue ? Comment le poème, par le rythme, le style, le souffle, réintroduit l’oralité au sein même de l’écrit.
DERNIER OUVRAGE
Poésie
Les continents sont des radeaux perdus : Tome 4, Un passeport pour la vie
Bruno Doucey - 2024
Quand Yvon Le Men parle de son enfance dans le Trégor, de son père trop tôt parti, de sa mère chevillée au réel, de la pauvreté, des galères et des guerres, la lumière dessine des rigoles sur son visage. Mon ami a alors le coeur à marée basse. Mais écoutez parler de poésie et de peinture, de Guillevic ou de Claude Vigée, de Millet, de Rembrandt ou d’Hokusai, accompagnez-le dans le récit de ses voyages, en Haïti, en Afrique ou en Chine, et vous verrez la marée battre les digues de la mélancolie. Quand la voile du poème se gonfle, Yvon n’est jamais seul à monter à bord. Il embarque les autres pour un voyage à travers mots, relie les pays et les langues, les terres et le ciel, les paysages immenses et les choses minuscules. Et s’il part, c’est pour revenir, le regard empli d’autres promesses.
« la main qui m’ouvre le chemin
dans ce pays où je me perds
m’est plus proche
que celle qui menace
dans mon pays où l’on se perd
dès que de l’autre côté de la route
qui relie nos villages
nos quartiers
dans notre ville
de notre pays
ils font de l’inconnu
un étranger. »
DERNIER OUVRAGE
Poésie
De la bête et de la nuit
Le Castor Astral - 2021
Pour Şeyhmus Dağtekin, écrire, c’est tenter d’être juste envers soi-même et envers l’autre qu’il soit humain, animal, végétal, minéral. De la bête et de la nuit est issu de cette attention, de ce regard qui voudrait serrer, cerner l’autre au plus près de son être et de sa nuit.
De la bête et de la nuit marque à nouveau le lien profond que Şeyhmus Dağtekin entretient entre sa langue maternelle, le kurde, et sa langue d’adoption, le français. L’auteur renoue ainsi avec le Kurdistan à travers la langue française et les sonorités du kurde. Il impose une musique unique qui défie le temps et l’espace pour défier les agresseurs et les commandeurs éternels. Ces poèmes marquent une étape capitale dans sa quête d’identité qui dépasse les frontières.
DERNIER OUVRAGE
Récit
Le convoi
Flammarion - 2024
"Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j’espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite. Quinze ans pour m’autoriser enfin à écrire cette histoire. La mienne et à travers elle, car il s’agit bien de me réinscrire dans un collectif, la nôtre, l’histoire des enfants des convois."
Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse, alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse. Treize ans après les faits, elle entre en contact avec l’équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l’Italie et l’Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes. Le génocide des Tutsi, comme d’autres faits historiques africains, a été principalement raconté au monde à travers des images et des interprétations occidentales, faisant parfois des victimes les figurants de leur propre histoire. Nourri de réflexions sur l’acte de témoigner et la valeur des traces, entre recherche d’archives et écriture de soi, Le convoi est un livre sobre et bouleversant : il offre une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.
- « Le Convoi est un grand livre, presque intimidant par son autorité souveraine, par ce qu’il dit tout autant que par la manière dont il le dit. » Livres Hebdo
- « Le Convoi raconte ce sauvetage, ou plutôt il en cherche les traces. Auprès des journalistes comme des humanitaires, Beata Umubyeyi Mairesse part en quête d’images, rushs de reportage, photos oubliées, clichés ambigus… Quête souvent entravée mais riche en surprises. Quand le récit s’ouvre, en effet, l’autrice affirme vouloir en partager les fruits avec d’autres enfants du convoi. Lorsqu’on referme le livre, on saisit que l’essentiel, pour cette métisse à la fois « transfuge de classe et de race », était de se ménager une place parmi eux, de se forger une légitimité, d’être pleinement reconnue comme survivante parmi les survivants. » Le Monde
- « Rwanda, 1994. Menacés de mort, un millier d’enfants tutsi sont exfiltrés. Parmi eux, Beata Umubyeyi Mairesse. Elle en fait le récit et l’analyse, au nom de tous, pour que soit enfin entendue la parole des victimes du génocide. » Télérama
- « Beata Umubyeyi Mairesse dénoue les fils de ce passé effrayant et nous aide а changer de regard sur cette terrible tragédie humaine. » La Croix
- « Un récit fascinant qui se déploie dans le labyrinthe de la mémoire, interroge sans cesse le sens et la réalité des mots. » Libération
- « Des mots d’une grande précision, d’une grande sobriété, d’une grande humanité aussi. » RFI
- « Ce livre est une plongée dans les noirceurs de l’humanité, une profonde réflexion sur le bien et le mal. » Ouest-France