Sam. 10h, Auditorium

Matinée autour d’Andreï Kourkov

3 juin 2022.
 

Le grand auteur ukrainien nous fait le plaisir de nous rejoindre à Saint-Malo ! À la manière de Nikolaï Gogol, ses romans mêlent satire sociale et drôlerie pétillante, et racontent la vie dans les sociétés postsoviétiques. Après son récit de la révolution orange dans Journal de Maïdan (2014) et son roman qui questionne l’Europe, Vilnius, Paris, Londres (2018), il revient avec Les abeilles grises et campe son récit dans la « zone grise » du Donbass, martyrisée par sept années de conflit avec la Russie, tragique écho aux évènements actuels. Sans jamais se départir de son humour, il y prend le parti de raconter la vie, celle de civils sous le joug de Moscou, celle de deux ennemis poussés à coopérer en temps de guerre. Les abeilles que leur apiculteur tente de déplacer en lieu sûr sont un symbole d’espoir, une preuve d’humanité. Un récit infiniment poétique.

Rendez-vous pour l’inauguration du festival, à 10h samedi avec le film poignant The earth is blue as an orange, en présence de la réalisatrice ukrainienne Iryna Tsilyk, puis à 11h30 d’une rencontre avec Andreï Kourkov, Patrick Chamoiseau, Jean-Michel Le Boulanger et Gilles Lurton.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Les abeilles grises

Liana Levi - 2022

Dans un petit village abandonné de la « zone grise », coincé entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses, vivent deux laissés-pour-compte : Sergueïtch et Pachka. Désormais seuls habitants de ce no man’s land, ces ennemis d’enfance sont obligés de coopérer pour ne pas sombrer, et cela malgré des points de vue divergents vis-à-vis du conflit. Aux conditions de vie rudimentaires s’ajoute la monotonie des journées d’hiver, animées, pour Sergueïtch, de rêves visionnaires et de souvenirs. Apiculteur dévoué, il croit au pouvoir bénéfique de ses abeilles qui autrefois attirait des clients venus de loin pour dormir sur ses ruches lors de séances d’« apithérapie ». Le printemps venu, Sergueïtch décide de leur chercher un endroit plus calme. Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, le voilà qui part à l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert…

Traduit du russe (Ukraine) par Paul Lequesne.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Le vent du nord dans les fougères glacées

Seuil - 2022

« Boulianno Nérélé Isiklaire était espécial. Il savait des choses sur le profond du conte, sur la Parole qui demande majuscule, sur la lutte contre la mortalité… Il avait développé une connaissance de tout cela dans le secret de son esprit. »

Le dernier « maître de la Parole » qui, comme les bambous a sept vies et ne fleurit qu’une fois, va s’enfermer dans le silence. Il s’est réfugié dans les hauteurs de l’île, plus haut encore que les mornes où se sont développées les pratiques des veillées. Avant que son retrait ne soit définitif, un groupe espérant qu’il formera l’un des leurs, « le tambour Populo », et, de son côté, une toute jeune fille étrange et solitaire, surnommée « l’anecdote », partent sur ses traces pour qu’il choisisse l’héritier et lui donne en legs sa dernière leçon et le secret de sa poésie. Mais les deux jeunes gens s’associent. Ils vont retrouver, au prix d’innombrables exploits, trois cases successives…

Patrick Chamoiseau renoue donc, au bout de quinze ans, avec sa grande veine narrative riche en personnages inoubliables.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Lettre à Thibaut Pinot

Goater - 2024

Le mois d’octobre 2023 marque la fin de carrière du cycliste Thibaut Pinot. Aimé pour ses victoires autant que pour ses échecs, il a marqué les esprits de nombreux supporters. Jean-Michel Le Boulanger est l’un d’entre eux. Une lettre entre ode au coureur, traversée intime de la Bretagne et récit autour du cyclisme. « Vous êtes un drôle de coureur, Thibaut Pinot. Vous grimacez quand tant de vos concurrents paraissent impavides, impassibles. Vous attaquez et attaquez encore quand tant de coureurs semblent mesurer leurs forces. Vous êtes malade quand il ne faut pas l’être. Vous êtes victime de défaillances quand d’autres sont toujours fidèles à leur niveau, dans une régularité de métronome. Vous gagnez des étapes très prestigieuses et perdez du terrain à des moments plus anodins. Oui, vous êtes un drôle de coureur et être supporter de Thibaut Pinot est un exercice difficile. Ce qui est sûr, et c’est pourquoi on vous aime, c’est qu’avec vous l’eau n’est jamais tiède ni la course prévisible. »