Dim. 15h30, Salle Maupertuis
L’imagination créatrice
23 mai 2022.
« Après tant d’années, l’acte d’écrire me reste toujours un mystère. Et s’il cessait d’être, sans doute n’écrirais-je plus. C’est ce mystère que je traque, pourtant, de livre en livre, non pour l’élucider mais pour l’éprouver », Michel Le Bris, Pour l’amour des livres. Que dit la fiction (ou le poème) qui ne peut se dire autrement ? Une rencontre pour approcher le mystère de la création et le pouvoir de l’imagination. Avec Stefan Hertmans, Mohamed Mbougar Sarr, Valère Novarina .
DERNIER OUVRAGE
Récit
Une ascension
Gallimard - 2022
Un jour de 1979, se promenant dans sa ville natale de Gand, le narrateur tombe en arrêt devant une maison : visiblement à l’abandon derrière une grille ornée de glycines au parfum pénétrant, cette demeure l’appelle. Deux jours plus tard, il la visite et l’achète ; il va y vivre plusieurs années. Ce n’est qu’après l’avoir quittée qu’il découvre que cette maison a également été celle de Willem Verhulst, SS flamand et organisateur de la collaboration belge avec le troisième Reich. Le lieu intime se pare soudain d’une dimension historique : qui était cet homme incarnant le mal qui a vécu entre ces murs ? Comment retracer une existence qui semble impossible à comprendre, comment raconter la vie d’une maison et de ses habitants ? À l’aide de documents et de témoignages, le grand romancier belge Stefan Hertmans nous convie à une enquête passionnante qui entrelace rigueur des faits et imagination propre à l’écrivain. Examen d’un lieu et d’une époque, portrait d’un intérieur où résonnent les échos de l’Histoire, L’ascension est aussi une plongée vertigineuse dans l’âme humaine.
DERNIER OUVRAGE
Romans
La plus secrète mémoire des hommes
Philippe Rey / Jimsaan - 2021
En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T.C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ?
Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda…
D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.
Revue de presse
- « Un livre-monde, qui nous entraîne à Paris, Dakar, Amsterdam et Buenos Aires, où l’on traverse les apocalypses du XXe siècle comme on croise Borges, Sábato et Gombrowicz. » Youness Bousenna, Télérama
- « Un grand livre, un joyau de savoir-faire qui vous enchante, vous transporte et vous poursuit. Mohamed Mbougar Sarr, retenez ce nom, est le jeune auteur de cet ouvrage au propos passionnant et à l’architecture aussi parfaite qu’emballante. » Marianne Payot, L’Express
- « Pour inaugurer cette rentrée littéraire, aucun roman ne convient mieux que La plus secrète mémoire des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr. » Camille Laurens, Le Monde
- « La plus secrète mémoire des hommes relève de l’enquête, passionnant et déroutant cheminement à travers une mosaïque de témoignages, de récits et d’écrits, mais aussi du roman initiatique. » Frédérique Roussel, Libération
- « Son inventivité, son audace et l’intransigeance de sa langue font de ce livre, qui confronte les nécessités de vivre et d’écrire, une déclaration d’amour à la littérature. » Laëtitia Favro, Lire
- « Le souvenir de ce roman persiste longtemps, tant sa langue emporte par son enthousiasme, sa capacité méditative, sa force de condition. » Pierre Benetti, En attendant Nadeau
- « Un hymne magistral à la langue française, à la littérature et au pouvoir intemporel des romans, des fables et des contes. » Jean-Rémi Barland, La Provence
- « Dans une langue érudite et flamboyante qui nous fait traverser les époques et les continents, Mohamed Mbougar Sarr use d’un artifice prisé dans la littérature contemporaine, celui du livre mythique et de l’auteur fictif. » Laura Berny, Les Échos
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Romans
Le Jeu des Ombres
éditions P.O.L - 2020
Le théâtre est l’autre lieu. L’espace s’y appelle autrement : à droite la cour, devant la face, à gauche le jardin, au fond le lointain, au ciel les cintres, sous le plateau les dessous. Au singulier, "les dessous" deviennent le dessous, l’inférieur - qui, remis au pluriel, ouvre les enfers... Qui est dessous ? En dessous de tout ? - Le langage, le verbe, la parole. - Qui est descendu aux Enfers ? - Orphée, Mahomet, Dante, le Christ. Qui soutient tout, nous constitue, nous structure, nous porte ? nous supporte ? nous sous-tend ? Quel est notre sous-sol ? - Notre langue. C’est sur elle que toute la construction humaine repose. C’est par elle que nous avons été (légèrement, fragilement¿ ! ) séparés des animaux. Nous sommes des animaux qui ne s’attendaient pas à avoir la parole.
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Romans
Dans la mer vivante des rêves éveillés
Actes Sud - 2022
Réunis dans une chambre d’hôpital à Hobart en Tasmanie, Anna et ses deux frères veillent leur mère, Francie, récemment victime d’une hémorragie cérébrale. Dehors, les incendies font rage, et, tandis que le monde se meurt, la fratrie décide de maintenir la vieille femme en vie – contre sa volonté et l’avis des docteurs. Alors que commence pour Francie un long calvaire médical, sa fille Anna est touchée par un étrange phénomène : des parties de son corps s’effacent. Un doigt tout d’abord, puis quelques mois plus tard un genou… Étonnamment, Anna ne ressent ni douleur ni gêne, et personne ne semble remarquer le mal qui l’affecte. Se pourrait-il que sa propre “extinction” passe inaperçue, voire qu’elle suscite l’indifférence ?
Sommes-nous encore capables d’aimer, de renouer avec les êtres et les choses qui nous entourent et de vivre avec la beauté ? Face à la disparition accélérée du vivant, Richard Flanagan livre une réponse singulière et poignante dans cette fable écologique où stupeur et espoir s’entremêlent. Une ode à la splendeur éphémère du monde.
Traduit de l’anglais (Australie) par France Camus-Pichon.