Dim. 17h45, Rotonde Surcouf
Vivre en traduction
23 mai 2022.
Dans son dernier livre, De langue à langue, l’hospitalité de la traduction, Souleymane Bachir Diagne s’interroge sur la traduction, « la langue des langues », et décrypte dans un texte engagé et humaniste ce fascinant pont entre deux mondes. Traduire, soutient le philosophe, c’est accueillir dans une langue ce qui a été pensé dans une autre ; une belle manière de « faire humanité ensemble ». Il rencontrera Michael Barry, grand spécialiste de l’Afghanistan, parlant le français, le persan, l’arabe et l’ourdou. Il est notamment le traducteur du poète persan Nezâmi de Gandjeh.
DERNIER OUVRAGE
Essais
De langue à langue : L’hospitalité de la traduction
Albin Michel - 2022
Fort de sa triple culture – africaine, française et américaine –, Souleymane Bachir Diagne s’interroge sur la traduction dans ce texte engagé et humaniste, porteur d’une éthique.
Si la traduction manifeste le plus souvent une relation de profonde inégalité entre langues dominantes et langues dominées, elle peut aussi être source de dialogue, d’échanges, de métissage, y compris dans des situations d’asymétrie, propres notamment à l’espace colonial, où l’interprète, de simple auxiliaire, devient un véritable médiateur culturel.
Faire l’éloge de la traduction, « la langue des langues », c’est célébrer le pluriel de celles-ci et leur égalité ; car traduire, c’est donner dans une langue hospitalité à ce qui a été pensé dans une autre, c’est créer de la réciprocité, de la rencontre, c’est faire humanité ensemble, c’est en quelque sorte imaginer une Babel heureuse.
- « La question de la traduction, de l’universel et du pluriel, est au coeur de l’oeuvre de Souleymane Bachir Diagne, l’une des voix africaines contemporaines les plus respectées. Il a notamment publié, chez Albin Michel, En quête d’Afrique(s) : universalisme et pensée décoloniale, coécrit avec Jean-Loup Amselle (2018) Si la traduction manifeste le plus souvent une relation de profonde inégalité entre langues dominantes et langues dominées, elle peut aussi être source de dialogue, d’échanges, de métissage, y compris dans des situations d’asymétrie, propres notamment à l’espace colonial, où l’interprète, de simple auxiliaire, devient un véritable médiateur culturel. » France Inter
- « Souleymane Bachir Diagne fait ici un travail de mémoire, de philosophe, d’historien et de linguiste. Il crée ou développe une nouvelle manière de concevoir la traduction, à travers des mots aussi lourds de sens que « langue hospitalité », jusqu’à écrire que « la traduction contribue à la tâche de réaliser l’humanité, et même mieux : elle s’y identifie » (p. 166). » L’Obs
- « Dans cet essai d’éthique de la traduction, le philosophe présente l’acte de traduire, source de réciprocité et d’échanges, comme la meilleure réponse à la domination linguistique. Montrant notamment comment les interprètes de l’administration coloniale ont transformé leur rôle en une véritable intermédiation culturelle, il illustre le potentiel décolonisateur de la traduction. » Livres Hebdo
DERNIER OUVRAGE
Le Cri afghan
L’Asiathèque - 2021
Les racines du drame afghan
Dans cet ouvrage éclairant et bouleversant, Michael Barry répercute le cri de détresse de millions d’Afghans, alors que leur pays martyr vient de retomber sous le joug des Tâlebân.
Acteur humanitaire engagé, grand connaisseur de l’art islamique et des civilisations d’Asie centrale, Michael Barry a vécu de près bien des tragédies de l’Afghanistan. Il raconte l’histoire de ce pays qui fut un centre politique et culturel de grande importance, reprend pas à pas les étapes qui ont mené à la situation actuelle et analyse les différentes tendances des mouvements islamistes, l’illusion qu’a constituée l’instauration d’un État communiste et laïque, l’invasion soviétique, la montée d’al-Qâ‘ida et de Dâ‘esh, les erreurs des États-Unis, le rôle complexe du Pakistan.
Pour Michael Barry, le manque de considération envers les femmes est un problème majeur ; ce n’est qu’en prenant en compte leur place légitime dans la société que le pays pourra vivre dans la paix et la dignité. Il nous rappelle avec force que la condition de la femme, où que ce soit dans le monde, nous concerne tous.