Sam. à partir de 17h, Auditorium du Palais du Grand Large
Refusons l’inhumain, osons l’hospitalité !
3 juin 2022.
À l’initiative de Patrick Chamoiseau et Michel Le Bris, le recueil Refusons l’inhumain, osons l’hospitalité ! Les écrivains aux côtés des migrants paraîtra pour le festival. L’actualité en témoigne chaque jour, inexorablement, depuis des mois. La pandémie n’a en rien empêché les violences extrêmes et répétées dont les migrants sont les victimes. Celles (aussi) de la pauvreté et de la misère dans les quartiers, rues, trottoirs et périphéries de nos villes. Le désespoir de ces « sans-abris » est criant. Il doit être plus que jamais endigué. L’après-midi sera composée de 3 rencontres (entre 17h et 19h) :
L’étranger, un singulier pluriel : dialogue entre Michel Agier et Patrick Chamoiseau
Une crise de l’imagination : dialogue entre Sébastien Thiéry et Patrick Chamoiseau
Notre humaine condition : avec Éric Fottorino, Mohamed Mbougar Sarr, Souleymane B. Diagne et Patrick Chamoiseau
DERNIER OUVRAGE
Romans
Le vent du nord dans les fougères glacées
Seuil - 2022
« Boulianno Nérélé Isiklaire était espécial. Il savait des choses sur le profond du conte, sur la Parole qui demande majuscule, sur la lutte contre la mortalité… Il avait développé une connaissance de tout cela dans le secret de son esprit. »
Le dernier « maître de la Parole » qui, comme les bambous a sept vies et ne fleurit qu’une fois, va s’enfermer dans le silence. Il s’est réfugié dans les hauteurs de l’île, plus haut encore que les mornes où se sont développées les pratiques des veillées. Avant que son retrait ne soit définitif, un groupe espérant qu’il formera l’un des leurs, « le tambour Populo », et, de son côté, une toute jeune fille étrange et solitaire, surnommée « l’anecdote », partent sur ses traces pour qu’il choisisse l’héritier et lui donne en legs sa dernière leçon et le secret de sa poésie. Mais les deux jeunes gens s’associent. Ils vont retrouver, au prix d’innombrables exploits, trois cases successives…
Patrick Chamoiseau renoue donc, au bout de quinze ans, avec sa grande veine narrative riche en personnages inoubliables.
DERNIER OUVRAGE
Essais
La peur des autres : Essai sur l’indésirabilité
Rivages - 2022
La peur des autres – proches ou lointains – se transforme en repli sur soi, souvent en mépris, rejet. Plus encore, elle fonde des politiques. C’est ainsi que naît l’indésirable, image spectrale et effrayante de celle ou celui qui peut être chassé à la frontière, nationale ou urbaine, voire abandonné à la mort.
Il n’y a pas de compromis possible avec ces politiques de la peur et de la haine des autres. Une autre description du monde, un autre horizon des possibles et d’autres imaginaires sont nécessaires pour redonner à chacun et chacune le sens et le courage de la vie commune.
DERNIER OUVRAGE
Poésie
Mon enfant, ma soeur
Gallimard - 2023
« chaque 10 janvier de sa vie
depuis soixante ans
maman reste couchée
elle te remet au monde
c’est de ça que je veux parler
de ça et de rien d’autre »
Dans Dix-sept ans, Éric Fottorino évoquait le fantôme qui hantait le début de son roman familial : une petite fille née trois ans après lui et aussitôt arrachée à sa mère, Lina, puis adoptée dans la clandestinité d’une institution religieuse bordelaise. Mon enfant, ma sœur est d’abord la quête de cette inconnue. Ce monologue sensible, long poème en prose, se transforme peu à peu en une sidérante enquête qui conduira le narrateur sur la trace de sa sœur disparue. Éric Fottorino continue sa bouleversante recherche d’identité entamée en 1991 avec Rochelle, et poursuivie depuis avec Korsakov et L’homme qui m’aimait tout bas.
DERNIER OUVRAGE
Romans
La plus secrète mémoire des hommes
Philippe Rey / Jimsaan - 2021
En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T.C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ?
Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda…
D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.
Revue de presse
« Un livre-monde, qui nous entraîne à Paris, Dakar, Amsterdam et Buenos Aires, où l’on traverse les apocalypses du XXe siècle comme on croise Borges, Sábato et Gombrowicz. » Youness Bousenna, Télérama
« Un grand livre, un joyau de savoir-faire qui vous enchante, vous transporte et vous poursuit. Mohamed Mbougar Sarr, retenez ce nom, est le jeune auteur de cet ouvrage au propos passionnant et à l’architecture aussi parfaite qu’emballante. » Marianne Payot, L’Express
« Pour inaugurer cette rentrée littéraire, aucun roman ne convient mieux que La plus secrète mémoire des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr. » Camille Laurens, Le Monde
« La plus secrète mémoire des hommes relève de l’enquête, passionnant et déroutant cheminement à travers une mosaïque de témoignages, de récits et d’écrits, mais aussi du roman initiatique. » Frédérique Roussel, Libération
« Son inventivité, son audace et l’intransigeance de sa langue font de ce livre, qui confronte les nécessités de vivre et d’écrire, une déclaration d’amour à la littérature. » Laëtitia Favro, Lire
« Le souvenir de ce roman persiste longtemps, tant sa langue emporte par son enthousiasme, sa capacité méditative, sa force de condition. » Pierre Benetti, En attendant Nadeau
« Un hymne magistral à la langue française, à la littérature et au pouvoir intemporel des romans, des fables et des contes. » Jean-Rémi Barland, La Provence
« Dans une langue érudite et flamboyante qui nous fait traverser les époques et les continents, Mohamed Mbougar Sarr use d’un artifice prisé dans la littérature contemporaine, celui du livre mythique et de l’auteur fictif. » Laura Berny, Les Échos
DERNIER OUVRAGE
Essais
De langue à langue : L’hospitalité de la traduction
Albin Michel - 2022
Fort de sa triple culture – africaine, française et américaine –, Souleymane Bachir Diagne s’interroge sur la traduction dans ce texte engagé et humaniste, porteur d’une éthique.
Si la traduction manifeste le plus souvent une relation de profonde inégalité entre langues dominantes et langues dominées, elle peut aussi être source de dialogue, d’échanges, de métissage, y compris dans des situations d’asymétrie, propres notamment à l’espace colonial, où l’interprète, de simple auxiliaire, devient un véritable médiateur culturel.
Faire l’éloge de la traduction, « la langue des langues », c’est célébrer le pluriel de celles-ci et leur égalité ; car traduire, c’est donner dans une langue hospitalité à ce qui a été pensé dans une autre, c’est créer de la réciprocité, de la rencontre, c’est faire humanité ensemble, c’est en quelque sorte imaginer une Babel heureuse.
« La question de la traduction, de l’universel et du pluriel, est au coeur de l’oeuvre de Souleymane Bachir Diagne, l’une des voix africaines contemporaines les plus respectées. Il a notamment publié, chez Albin Michel, En quête d’Afrique(s) : universalisme et pensée décoloniale, coécrit avec Jean-Loup Amselle (2018) Si la traduction manifeste le plus souvent une relation de profonde inégalité entre langues dominantes et langues dominées, elle peut aussi être source de dialogue, d’échanges, de métissage, y compris dans des situations d’asymétrie, propres notamment à l’espace colonial, où l’interprète, de simple auxiliaire, devient un véritable médiateur culturel. » France Inter
« Souleymane Bachir Diagne fait ici un travail de mémoire, de philosophe, d’historien et de linguiste. Il crée ou développe une nouvelle manière de concevoir la traduction, à travers des mots aussi lourds de sens que « langue hospitalité », jusqu’à écrire que « la traduction contribue à la tâche de réaliser l’humanité, et même mieux : elle s’y identifie » (p. 166). » L’Obs
« Dans cet essai d’éthique de la traduction, le philosophe présente l’acte de traduire, source de réciprocité et d’échanges, comme la meilleure réponse à la domination linguistique. Montrant notamment comment les interprètes de l’administration coloniale ont transformé leur rôle en une véritable intermédiation culturelle, il illustre le potentiel décolonisateur de la traduction. » Livres Hebdo