Dim. à partir de 10h, Salle Maupertuis

Une matinée autour du Prix Ganzo de poésie

23 mai 2022.
 

Une rencontre avec quatre poètes pour lesquels la poésie est contagieuse : Dominique Sampiero, Alain Borer, Yvon Le Men et Jean-Pierre Siméon. À 11h, une rencontre absolument exceptionnelle avec les trois lauréats du prix Robert Ganzo de ces trois dernières années : Valère Novarina (2020), Claudine Bertrand (2021) et la grande Vénus Khoury-Ghata.
Et aussi Claudine Delaunay.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Lady Ciel

La Boucherie littéraire - 2021

On écrit un poème pour embrasser. Celle à qui s’adresse le baiser fait corps avec les mots. Une lectrice imaginaire laisse battre son cœur au rythme des mains qui enlacent. En fermant les yeux, une autre nudité se confond aux saisons du paysage. Le corps s’inonde de voyages sous la pluie, de moussons salées comme des marées hautes. Au bord du livre comme au bord du lit, un amour ouvre plus de fenêtres que toute la lumière du matin.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

« Speak white ! » Pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?

Gallimard - 2021

Les langues savent sur nous des choses que nous ignorons. Elles diffèrent non par les mots, qui voyagent et s’échangent par familles, mais par leurs idéalisations collectives, logées dans leur morphologie. Aujourd’hui, la langue française est en passe de s’effondrer en une sorte de dialecte de l’empire anglo-saxon — ce qui implique un autre Réel, autant qu’un infléchissement collectif des visions du monde et des relations humaines, dont aucun politique, semble-t-il, n’a la première idée. « Speak white ! », partout résonne l’injonction de parler la langue du maître : nous soumettrons-nous ? Mais pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Les continents sont des radeaux perdus : Tome 4, Un passeport pour la vie

Bruno Doucey - 2024

Quand Yvon Le Men parle de son enfance dans le Trégor, de son père trop tôt parti, de sa mère chevillée au réel, de la pauvreté, des galères et des guerres, la lumière dessine des rigoles sur son visage. Mon ami a alors le coeur à marée basse. Mais écoutez parler de poésie et de peinture, de Guillevic ou de Claude Vigée, de Millet, de Rembrandt ou d’Hokusai, accompagnez-le dans le récit de ses voyages, en Haïti, en Afrique ou en Chine, et vous verrez la marée battre les digues de la mélancolie. Quand la voile du poème se gonfle, Yvon n’est jamais seul à monter à bord. Il embarque les autres pour un voyage à travers mots, relie les pays et les langues, les terres et le ciel, les paysages immenses et les choses minuscules. Et s’il part, c’est pour revenir, le regard empli d’autres promesses.

« la main qui m’ouvre le chemin
dans ce pays où je me perds

m’est plus proche
que celle qui menace
dans mon pays où l’on se perd

dès que de l’autre côté de la route
qui relie nos villages
nos quartiers
dans notre ville
de notre pays

ils font de l’inconnu
un étranger. »

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Une théorie de l’amour

Gallimard - 2021

« Je sais bien que, s’agissant de poésie, qui veut mal de mort à la froideur du concept et à l’esprit de système, ce titre "Une théorie de l’amour", semble contrevenir au bon sens. Je tiens cependant que c’est trop rapidement en juger. La vérité est qu’aujourd’hui plus que jamais sans doute, la pensée du monde, de la vie et de ses circonstances, otage des machinologues en tout genre, s’asservit pour notre malheur à la souveraineté d’une abstraction qui s’épargne les démentis du réel. Seule objecte à mes yeux à cette emprise délétère ce que la poésie depuis toujours fomente : une compréhension des choses non surplombante mais impliquée, sensuelle assurément, qui a aussi pour moyen la main et le pied. La pensée dans le poème a du corps enfin, et c’est le corps du monde, et c’est le corps de chacun. En quoi elle s’accroît d’un souffle, d’un rythme, d’un dynamisme, pulsations du sang et du vent. Le poème réchauffe le concept et soumet la pensée au vivant contrordre que recèle la liberté native du réel. Mouvement perpétuel, mort du dogme. Il est temps de repenser poétiquement la vie. »
Jean-Pierre Siméon

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Le Jeu des Ombres

éditions P.O.L - 2020

Le théâtre est l’autre lieu. L’espace s’y appelle autrement : à droite la cour, devant la face, à gauche le jardin, au fond le lointain, au ciel les cintres, sous le plateau les dessous. Au singulier, "les dessous" deviennent le dessous, l’inférieur - qui, remis au pluriel, ouvre les enfers... Qui est dessous ? En dessous de tout ? - Le langage, le verbe, la parole. - Qui est descendu aux Enfers ? - Orphée, Mahomet, Dante, le Christ. Qui soutient tout, nous constitue, nous structure, nous porte ? nous supporte ? nous sous-tend ? Quel est notre sous-sol ? - Notre langue. C’est sur elle que toute la construction humaine repose. C’est par elle que nous avons été (légèrement, fragilement¿ ! ) séparés des animaux. Nous sommes des animaux qui ne s’attendaient pas à avoir la parole.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Au milieu de la pénombre

L’Hexagone - 2022

Dans une écriture épurée, la poète interroge le sens des choses au temps de l’incertitude. Un recueil à la poursuite de la langue écrite, lue, vécue, clarté tenace que ni le vacillement des sens ni l’ombre d’une peste ne sauraient étouffer.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Éloignez-vous de ma fenêtre

Mercure de France - 2021

C’est un monde de matière et d’émotion brute qui se déploie dans les pages de Éloignez-vous de ma fenêtre, empli de nuit, de vent, de terre, d’os, de boue et de pierre que l’on mange lorsqu’on n’a plus rien à se mettre à la bouche. C’est aussi une réaction bouleversante à la tragédie survenue à Beyrouth l’été dernier qu’elle nous livre aussi, sous le titre « 4 août 2020 - Beyrouth ».