Sam. 14h30, Café littéraire

Pour saluer Dany Laferrière

21 mai 2023.
 
 

DERNIER OUVRAGE

 
Nouvelles

Et tu oses parler de solitude

Espace Pandora - 2019

Et tu oses parler de solitude est le premier recueil de nouvelles d’Elie Guillou.
Préface d’Yvon Le Men (extrait) :
C’est un homme parmi les hommes, un homme qui écrit, c’est à dire un homme qui écoute. D’abord. C’est un jeune homme dont la vie est plus facile que celle des hommes dont il parle dans ce livre. C’est un enfant qui est venu, de loin, pour s’approcher, de près, de très près, des gens dont on parle de loin. Parce qu’ils sont loin des gens qui ont la parole.
 C’est un enfant avec sa tête bouclée et son sourire où il fait bon à l’intérieur. Il est venu avec le jeune homme et avec l’homme qu’il devient en écrivant. Ce sont trois en un et ils se sont installés dans le quartier de Maurepas par où, moi aussi, je suis passé. […] Il y a, enfin, Elie Guillou lui même. Tant bien que mal il se mêle aux conversations pour aller jusqu’au point d’orgue des paroles échangées, comme si, à la force de son écoute, il devenait lui aussi et peu à peu un habitant du quartier et sûrement leur messager. Celui qui a mis les mots sur les choses, les visages sur les gens, les timbres sur les enveloppes.
Texte écrit lors d’une résidence coordonnée par l’association Rue des livres, et soutenue par la Région Bretagne et le CGET (Commissariat général à l’égalité des territoires).

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Petit traité du racisme en Amérique

Grasset - 2023

Dans ce livre, le premier qu’il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d’habitants au total - plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d’organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : « On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n’est qu’avec les nuances qu’on peut avancer sur un terrain si miné. »
Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l’on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain. « Mépris », « Rage », « Ku Klux Klan » alternent avec des portraits des grands anciens, Noirs ou Blancs, qui ont agi en noir ou en blanc : Charles Lynch, l’inventeur du lynchage, mais aussi Eleanor Roosevelt ; et Frederick Douglass, et Harriet Beecher Stowe, l’auteur de La Case de l’oncle Tom, et Bessie Smith, à qui le livre est dédié, et Angela Davis. Ce Petit traité du racisme en Amérique s’achève sur une note d’espoir, celui que Dany Laferrière confie aux femmes. « Toni, Maya, Billie, Nina, allez les filles, le monde est à vous ! »