Lun. dès 10h, Grande Passerelle 1

Le pouvoir des langues

21 mai 2023.
 

Rencontre avec la réalisatrice Nurith Aviv et deux écrivains, le poète d’origine kurde Seyhmus Dagtekin qui écrit en français, en turc et en kurde, et Katerina Poladjan, animée par Christelle Capo-Chichi. Interprète : Arnaud Prêtre.

Suivi de la projection de Des mots qui restent de Nurith Aviv : six personnes évoquent le souvenir des langues qui ont bercé leur enfance, des parlers judéo-espagnols, judéo-arabes ou judéo-persans, qui ont en commun d’être des langues écrites en lettres hébraïques. Des lettres qui, au fil du temps, ont perdu leur usage et leur force et sont en train de s’éteindre. Mais la résonance des mots, les mélodies, les rythmes, les accents, ont laissé des traces qui continuent à œuvrer chez celles et ceux qui, enfants, les ont entendus.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

De la bête et de la nuit

Le Castor Astral - 2021

Pour Şeyhmus Dağtekin, écrire, c’est tenter d’être juste envers soi-même et envers l’autre qu’il soit humain, animal, végétal, minéral. De la bête et de la nuit est issu de cette attention, de ce regard qui voudrait serrer, cerner l’autre au plus près de son être et de sa nuit.

De la bête et de la nuit marque à nouveau le lien profond que Şeyhmus Dağtekin entretient entre sa langue maternelle, le kurde, et sa langue d’adoption, le français. L’auteur renoue ainsi avec le Kurdistan à travers la langue française et les sonorités du kurde. Il impose une musique unique qui défie le temps et l’espace pour défier les agresseurs et les commandeurs éternels. Ces poèmes marquent une étape capitale dans sa quête d’identité qui dépasse les frontières.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Ici, les lions

Rivages - 2023

Restauratrice de livres anciens, Helen débarque de Berlin à Erevan pour travailler sur une « bible de guérison » transmise à travers les générations. À la fois chargée et ignorante de ses origines arméniennes, Helen résiste d’abord à l’injonction de sa mère, Sara, artiste fantasque, de retrouver des traces d’éventuels parents épargnés par le génocide.

C’est au présent qu’elle se laisse absorber par ce pays taiseux, en guerre et pourtant festif, qui prend rapidement les traits de Levon, soldat et musicien avec qui elle découvre une intimité aussi immédiate que fragile.

Fascinée par la petite bible et les indices qu’elle y trouve, Helen tente de reconstituer – par la déduction, la rêverie – le parcours de la famille à qui il a appartenu. Et, comme aimantée par l’Histoire et le paysage, finit par se jeter dans sa propre enquête des origines. Ainsi, en parallèle, le roman nous fait vivre le voyage d’Helen et la fuite erratique d’Anahid et Hrant, les deux enfants placés sous la protection du livre-talisman.

Traduit de l’allemand par Corinna Gepner