Dim. 12h, salle Maupertuis

Grand entretien avec Vinciane Despret, suivi d’une lecture

16 mai 2023.
 

Philosophe des sciences et psychologue, Vinciane Despret s’est passionnée très tôt pour le travail des éthologues, ces observateurs des animaux qui en décortiquent les us et coutumes. En dialogue constant avec les travaux de Bruno Latour, Isabelle Stengers et Donna Haraway, elle interroge les croyances qui président à la construction des savoirs autour des non-humains, avec une plume et un verbe espiègles. Inspirée par l’œuvre littéraire d’Ursula K. Le Guin, elle emprunte volontiers la voie de la fiction pour élargir nos visions des mondes animaux et nous en faire découvrir la véritable puissance. Puissance de langage et d’action notamment, qu’elle relève également dans un autre pan de sa recherche lié au deuil et à la mort : et si les animaux écrivaient, nous demande-t-elle ? Et si les morts œuvraient encore dans nos mondes d’aujourd’hui et de demain ?

À la suite de ce grand entretien animé par Nathalie Georges, Vinciane Despret lit le texte Dans la peau d’un dinosaure, issu de ses chroniques sur France Inter.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Les morts à l’œuvre

La Découverte - 2023

Les morts peuvent faire agir les vivants, mobiliser ceux qui restent autour de questions qui touchent à la vie collective, à l’érosion des liens sociaux, à des événements qui les dépassent ou dont l’ampleur ou la violence pourrait les détruire, annihiler ce à quoi ils sont attachés. Les morts peuvent aider les vivants à transformer le monde. Dans ce livre, Vinciane Despret nous raconte cinq histoires où des morts proches ou éloignés dans le temps ont obligé les vivants à leur donner une nouvelle place. Ces morts « insistent » parce qu’il y a eu quelque chose d’injuste dans le sort qui a été le leur : victimes de violence, commandos d’Afrique et de Provence, sacrifiés politiques à la raison du plus fort… Ceux qui restent ont décidé de répondre à cette insistance en commandant une œuvre grâce à un protocole politique et artistique nommé le programme des Nouveaux Commanditaires. Ce protocole consiste à choisir un artiste et à décider en commun d’une œuvre. Il va transformer en profondeur les commanditaires.

Cela n’a rien à voir avec le deuil dans sa forme autoritaire (quand les théories psychologiques enjoignent à l’oubli). C’est avec la vie, celle qui n’est plus mais qui est encore d’une autre manière, celle qui résiste à son effacement, que ce faire avec provoque une étonnante série de métamorphoses.