Dim. 14h, Grande Passerelle 2

Ouvrir les chemins du sensible

16 mai 2023.
 

Face à l’obsolescence programmée des habitats terrestres, le diagnostic est posé : nous vivons une crise de la sensibilité. Fermé·es à la diversité du vivant, nous oublions d’en prendre soin et l’abîmons avec nous. En contrepoint et pour remède, Vinciane Despret, qui fait l’hypothèse d’une écriture animale, Olivier Remaud, qui observe le mouvement des montagnes et Bérengère Cournut qui fait de l’eau un personnage majeur de l’histoire qu’elle conte, nous incitent à nous remettre, par la sensibilité, au diapason de ce qui vit.

Une rencontre animée par Arnaud Wassmer, suivie de la projection du film Les Eaux de Pastaza d’Inês T. Alves : une plongée au cœur de la forêt amazonienne en compagnie d’un groupe d’enfants qui vit et joue au rythme de sa faune et de sa flore, avec un sens aigu de la communauté.

 

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Romans

Zizi Cabane

Le Tripode - 2022

Odile a disparu, laissant derrière elle son mari Ferment et leurs trois enfants. Privés de la présence maternelle, Béguin, Chiffon et la jeune Zizi Cabane doivent trouver un nouvel équilibre. Mais rien ne se passe comme prévu dans la maison. Une source apparaît dans le sous-sol, et veut absolument rejoindre le ruisseau du jardin. Un drôle de vent rôde. Et tandis que tante Jeanne essaie de ramener un peu de raison là dedans, Marcel Tremble, faux grand-père surgi de nulle part, accompagne avec tendresse la folie de ces êtres abandonnés. Que vont devenir les chagrins ? Sur quelles pentes vont-ils désormais rouler ?
 
Après le voyage arctique de De pierre et d’os, Bérengère Cournut réussit une nouvelle fois l’invraisemblable : mêler la poésie à la prose pour dire en souriant la douleur, associer le quotidien aux rêves pour réinventer avec force un chemin de vie.

L’illustration de couverture a été réalisée par Astrid Jourdain.

 

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Essais

Les morts à l’œuvre

La Découverte - 2023

Les morts peuvent faire agir les vivants, mobiliser ceux qui restent autour de questions qui touchent à la vie collective, à l’érosion des liens sociaux, à des événements qui les dépassent ou dont l’ampleur ou la violence pourrait les détruire, annihiler ce à quoi ils sont attachés. Les morts peuvent aider les vivants à transformer le monde. Dans ce livre, Vinciane Despret nous raconte cinq histoires où des morts proches ou éloignés dans le temps ont obligé les vivants à leur donner une nouvelle place. Ces morts « insistent » parce qu’il y a eu quelque chose d’injuste dans le sort qui a été le leur : victimes de violence, commandos d’Afrique et de Provence, sacrifiés politiques à la raison du plus fort… Ceux qui restent ont décidé de répondre à cette insistance en commandant une œuvre grâce à un protocole politique et artistique nommé le programme des Nouveaux Commanditaires. Ce protocole consiste à choisir un artiste et à décider en commun d’une œuvre. Il va transformer en profondeur les commanditaires.

Cela n’a rien à voir avec le deuil dans sa forme autoritaire (quand les théories psychologiques enjoignent à l’oubli). C’est avec la vie, celle qui n’est plus mais qui est encore d’une autre manière, celle qui résiste à son effacement, que ce faire avec provoque une étonnante série de métamorphoses.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Quand les montagnes dansent : Récits de la Terre intime

Actes Sud - 2023

Six heures du matin. Il fait nuit. La montagne se réveille. J’entre dans une zone de crêtes et de parois où tout tient ensemble, les roches, les lichens, les chamois, les vivants et les morts, le passé et le présent. Certains lieux agissent comme des rêves. Leurs reliefs cachent un trésor d’histoires. Ils racontent les interdépendances des êtres et des éléments.

Autour de moi, les roches attestent la présence d’un ancien océan, traces d’une vie profonde de la Terre. Les montagnes ne sont pas éternelles. Elles naissent, croissent, puis rapetissent et meurent. Comme tout être. Et si leurs histoires lentes et riches en personnages étaient aussi nos histoires ? Et si on écoutait ce que disent les pierres, les strates et les sédiments qui gardent le souvenir de l’eau ? N’aimerions-nous pas mieux les mondes sauvages ?

En refermant ce livre, les montagnes ne vous sembleront plus inanimées. Peut-être même éprouverez-vous un sentiment de solidarité avec la Terre, ses éléments et tous ses peuples vivants. C’est l’espoir de ces récits envoûtants, à la fois dialogue avec les sciences et réflexion sur les liens qui unissent les humains et les non-humains.