BRETON Stéphane

France

12 mars 2018.

Ethnologue et réalisateur, Stéphane Breton s’attache au plus familier, aux détails, à la recherche d’un "lyrisme de l’ordinaire". Ses documentaires proposent un voyage intérieur, loin de l’exotisme facile et des images standardisées. En 2018, avec Filles du feu, il suit pendant sept mois le quotidien des combattantes kurdes en Syrie. Un film pacifiste, qui montre les difficultés et la douleur mais aussi le respect et l’amitié qui naissent au sein de cette micro-société égalitaire.

 

Spécialiste des sociétés de Nouvelle-Guinée, il est maître de conférence à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales, où il enseigne l’anthropologie et le cinéma documentaire. Après avoir vécu plusieurs années chez les Wodani des hautes-terres de Nouvelle-Guinée, et réalisé en 2001 Eux et moi, il dévoile deux ans plus tard, son second film chez les Wodani, Le ciel dans un jardin racontant le dernier voyage, nostalgique et contemplatif, de quelqu’un qui ne reviendra pas. Auteur d’articles d’ethnologie dans des revues scientifiques, il a également publié quelques ouvrages dont La mascarade des sexes, ou Des hommes nommés brume en collaboration avec Jean-Louis Motte. Dans La montée du Ciel, sorti en 2010, le réalisateur nous emmène au creux d’une vallée du Népal, dans un village de brahmanes, auprès de deux vieux bergers mélancoliques et grognons...

Tourné durant l’hiver 2012, Quelques jours ensemble est un long voyage à travers la Russie profonde, embarqué à bord d’un train sur soixante mille kilomètres. On y fait la rencontre d’un ancien tankiste de l’Armée Rouge qui témoigne de sa vie et commente celle des autres. Les passagers les plus improbables se succèdent dans ce compartiment de troisième classe ; tour à tour, ils viennent bavarder, dormir, rêver, et se raconter. En 2014, Les forêts sombres raconte un hameau situé au bout d’un chemin envahi par la boue sibérienne, ultime refuge pour ses habitants, leur ivresse et leur histoire.

En 2015 avec Chère humaine, Stéphane Breton compose une œuvre singulière et propose une autre façon de regarder le monde. À travers les gouttes de pluie, les souvenirs, les regrets et les errances, sa voix nous emporte dans les méandres de sa pensée, au cœur d’une douce folie. Les images argentiques des photographes de l’agence Vu portent le récit d’une quête, la quête d’une femme qu’il n’a pas su retenir, à qui il s’adresse et qui ne cesse de lui échapper. Une création poétique déroutante qui dissout nos belles certitudes.

Avec Filles du feu, Stéphane Breton suit pendant sept mois le quotidien des combattantes kurdes en Syrie, qui luttent contre Daesh, l’armée turque et le régime de Bachar Al-Assad. Ce pacifiste n’a pas voulu faire un film sur la guerre : il reste à distance des combats, préfère montrer les moments de vie au front, les patrouilles, les heures de garde, les repas et surtout la camaraderie, le respect voire l’amitié entre les soldats, femmes et hommes. Sans faire de ces combattantes des héroïnes, il montre néanmoins une micro-société égalitaire qui représente un espoir et un modèle.


Le site officiel de Stéphane Breton.


Filmographie


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 

Filles du feu

Persécutés par des ennemis implacables – l’État islamique, l’armée turque et les troupes du régime de Bachar Al-Assad –, les Kurdes de Syrie se sont soulevés, les femmes ayant pris les armes comme les hommes. Pendant sept mois, le film les suit dans leur vie de tous les jours.