Bamako par Abdourahman Waberi

14 janvier 2020.
 

Bamako, nous revoilà.
Une ville commence quelque part dans le souvenir d’un récit ou d’un rêve, bien avant qu’on ne fasse les premières dans ses rues, que
l’on ne vous mette sa carte officielle sous le nez. La cour de la concession
familiale, où se déroule le film du meilleur cinéaste africain actuel
Abderrahmane Sissako appelé Bamako en hommage à cette ville un peu trop
discrète, donne la mesure de cette capitale indolente qui s’étend de part et
d’autre du fleuve appelé Niger pour les étrangers et Joliba pour les
autochtones.
Le cinéaste restitue avec naturel la poésie de ce lieu de côtoiements et de frictions. Bamako ne fait rutiler sous les feux médiatiques ni ses fils prestigieux (les Seydou Keita, Malik Sidibé, Souleymane Cissé, Salif Keïta et autres Amadou & Mariam ont rencontré leur succès à l’extérieur…) ni ses
actions culturelles à l’instar du Mois de la photographie, des ballets de la
danseuse haïtienne Kettly Noël ou encore des expositions de son musée magnifique dirigé par le dynamique Samuel Sidibé. A Bamako on déteste le m’as-tu-vu ; on reste humble et placide comme les eaux du fleuve Joliba. On laisse la palabre à Dakar qui enfile les forums, les colloques et les journées internationales comme autant de perles sur le cou d’une belle Sahélienne.

Abdourahman Waberi

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Dis-moi pour qui j’existe ?

JC Lattès - 2022

Lorsque sa fille de 6 ans tombe malade, Aden doit faire face à cette douleur inexpliquée et aux blessures anciennes qu’il croyait oubliées. Il lui faut affronter son passé, se souvenir et enquêter : est-ce que la maladie de Béa est la sienne ? Peuvent-ils se sauver ensemble ?

Aden est un professeur épanoui et un père heureux.
Mais la maladie subite de sa fille réveille des souffrances anciennes. Lui aussi, enfant, est tombé malade et soudain, son corps se souvient de tout : de la vie à Djibouti, du garçon solitaire qu’il était, de la seule douceur d’une grand-mère, du réconfort des livres.
Chaque jour, il téléphone et écrit à sa fille. Il lui raconte les paysages de sa jeunesse, convoque les mânes de ses ancêtres, faiseurs de pluie ; elle lui parle de son quotidien, l’impatience de courir à nouveau. Le père retranscrit leurs mots pour garder une trace de la lutte et vaincre le mal grâce à ce qu’ils ont de plus précieux : l’espoir.

Un roman bouleversant qui sonde l’enfance, sa part heureuse et sa part d’épouvante, le dialogue lumineux d’un père et d’une fille qui triomphent en s’appuyant sur la mémoire et la poésie.