LANGE Richard

Etats-Unis

23 mars 2011.
 

Biographie

Richard Lange
© Beth Coller

Dans la veine des romans noirs américains, Richard Lange use de sa langue âpre et désabusée pour donner à voir le chaos humain des bas-fonds de Los Angeles, où se côtoient les rêves effondrés d’hommes et de femmes perdus.
Né à Oakland, Californie, en 1961, son enfance passe dans diverses petites villes de la Vallée. Après avoir suivi les cours de cinéma de l’Université de Californie du Sud tout en travaillant 32 heures par semaine dans un supermarché – où il appris plus qu’à l’école –, Richard Lange part pour l’Europe traverse le continent et s’installe quelques temps, plus ou moins forcé, à Barcelone où il enseigne l’anglais pour se refaire. De retour aux Etats-Unis, il fait escale à New-York pour quelques mois puis s’installe à Los Angeles et travaille pour la presse et l’édition, toutes sortes de postes tant qu’il s’agit d’écrire ou d’apprendre à écrire. Il fut ainsi secrétaire de rédaction pour le plus célèbre provocateur et pornographe des Etats-Unis, Larry Flint – « Le meilleur boulot que j’aie jamais eu. (…) Les gens là-bas était brillants, cyniques et absolument hilarants » – ou rédacteur en chef du magazine de heavy metal RIP…
Il publie son premier texte en 1994 dans la New Delta Review, Bank of America, qui fut sélectionnée parmi les meilleurs nouvelles américaines de 2004. En 2007, sort aux Etats-Unis Dead Boys, un recueil de nouvelles saisissant qui réunit dix textes déjà publiés et deux inédits. Loué par TC Boyle (dont Richard Lange fréquenta les cours alors qu’il était à la fac), George Pellecanos ou Chris Offutt, comparé dans la presse à Thomas McGuane, Denis Johnson, Raymond Carver ou parfois même Quentin Tarantino, le livre est un succès immédiat et on salue déjà la naissance d’un talent véritable.
Parmi ses influences, Richard Lange place avant tout l’album Born to Run de Bruce Springsteen « qui a eu sur mon développement artistique plus d’influence que n’importe quel livre ». Un peu à l’instar de Tarantino justement, sa culture est très clairement pop : il connaît mieux le cinéma que la littérature et il estime avoir appris plus sur l’écriture par la musique que par les livres « Une bonne pop song fait passer une richesse d’émotion en n’utilisant que quelques mots bien choisis ». Une leçon d’efficacité, de tempo et de rythme qui a forgé le style de Richard Lange.
Son premier roman, Wicked World, est sorti aux Etats-Unis en 2009, et parait en France en 2011. Une fois de plus, Ce Monde cruel donne la voix aux "paumés" miséreux de Los Angeles, dans une enquête au style lapidaire teinté d’humour noir.

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Bibliographie :


Présentation de Ce Monde cruel

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L’ex-marine Jimmy Boone essaie de se faire oublier en purgeant sa conditionnelle au Tick Tock, bar à touristes d’Hollywood Boulevard. Cédant comme toujours à son bon coeur, il décide d’aider un copain à élucider la mort mystérieuse d’un gosse de la zone. Plus Boone en apprend sur le garçon plus son enquête vire à la mission.
Plongeant dans les bas-fonds de L.A., il va croiser quelques dealers malchanceux, une stripteaseuse vengeresse, des organisateurs de combats de chiens plus féroces que leurs molosses, une ex-policière à la beauté troublante, un caïd vicieux et son gang, et une fortune en faux-billets. Et comprendre que sa quête de vérité est peut-être aussi sa dernière chance de rédemption... Après le très remarqué Dead Boys, Lange place la barre très haut avec ce roman noir dans la lignée des James M.
Cain et Raymond Chandler, et qui pourrait bien se révéler le L.A. Confidential du 21e siècle.

Argumentaire de Dead Boys

Bienvenue à Los Angeles, la ville des stars et du succès, du rêve et des excès… Si L.A. est en quelque sorte le personnage principal des nouvelles de Richard Lange, c’est plutôt l’envers du décor qui s’offre à leur personnages. Comme Raymond Carver avant lui, Richard Lange parvient à happer le lecteur dans ces destins minuscules qu’il élève à la manière de tragédies, saisissant l’essence des êtres lorsqu’ils sont contraints par les circonstances à la vérité nue.
Comme dans Un sentiment d’abandon de Christophe Coake, il y a dans Dead Boys une force et une vérité surprenantes. Richard Lange possède un ton et un art du dialogue qui donnent une grande force au texte et fond de lui un écrivain au talent exceptionnel.