GHEERBRANT Alain

22 mai 2009.
 

Il figure parmi les grands aventuriers du vingtième siècle. Ethnologue, cinéaste et écrivain, Alain Gheerbrant a dirigé entre 1948 et 1950 l’expédition Orénoque-Amazone qui permit la traversée d’une région jusque-là inexplorée : la Sierra Parima, située aux confins de la Colombie, du Brésil et du Vénézuela. Dans « cet enfer vert impénétrable » il établira le premier contact pacifique avec les indiens Yanomami, jusque là appelés Guaharibos.

Il en a rapporté un livre L’expédition Orénoque-Amazone, grand classique de la littérature de voyage, ainsi qu’un documentaire dont la sortie, en 1952, à Paris, connut un immense succès et que le festival se propose cette année de redécouvrir.
Il est également, avec Jean Chevalier, l’auteur du très célèbre Dictionnaire des symboles, best-seller des éditions Robert Laffont, sans cesse réédité.


Bibliographie


Présentation de L’Amazone, un géant blessé

En 1942, les conquistadors Gonzalo Pizarro et Francisco de Orellana tentent de trouver une nouvelle route vers l’Inde, au-delà de la gigantesque barrière des Andes. Ils échouent, mais rencontrent de farouches guerrières, les Amazones, et découvrent un fleuve immense, qu’ils baptisent " Amazone ". En quête d’un mythe Eldorado, les aventuriers sillonnent désormais le fleuve et la forêt amazonienne. A partir du XVIIIe siècle, naturalistes et géographes y réalisent de grands voyages scientifiques et entrent en contact pacifique avec les Indiens. Après la grande exploitation du caoutchouc au tournant du XXe siècle, qui décime les populations indiennes, la déforestation, la pollution et le pillage des ressources naturelles mettent aujourd’hui en péril leurs cultures traditionnelles, en symbiose avec le plus vaste écosystème forestier du monde. Tout en retraçant les étapes de la découverte et de l’exploration de l’Amazonie, Alain Gheerbrant, explorateur et écrivain lance un cri d’alarme devant le danger qui menace le patrimoine de l’humanité tout entière.

Présentation de L’Expédition Orénoque-Amazone : 1948-1950

Les femmes okomatadi, n’ayant pas de plantations à cultiver, passaient le plus clair de leurs jours dans leurs hamacs, à jouer avec les enfants et les petits animaux qui les entouraient, et avec leurs seins dont elles partagent généreusement le lait entre tout ce qui est petit. Nous vîmes ainsi plusieurs fois un bébé d’homme partager sa tétée avec un bébé de chien, ou deux petits singes, rapportés par les chasseurs, prendre la place de deux enfants sur la poitrine d’une femme, tandis que les fillettes de la tribu essayaient vainement d’imiter leurs mères en tendant leurs petits seins à leurs frères ou leurs cousins.

Présentation de Dictionnaire des symboles : Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres :

C’est trop peu de dire que nous vivons dans un monde de symboles, un monde de symboles vit en nous. De la psychanalyse à l’anthropologie, de la critique d’art à la publicité et à la propagande idéologique ou politique, sciences, arts et techniques essaient de plus en plus aujourd’hui de décrypter ce langage des symboles, tant pour élargir le champ de la connaissance et approfondir la communication que pour apprivoiser une énergie d’un genre particulier, sous-jacente à nos actes, à nos réflexes, à nos attirances et répulsions, dont nous commençons à peine à deviner la formidable puissance. Des années de réflexions et d’études comparatives sur un corpus d’informations rassemblées par une équipe de chercheurs, à travers des aires culturelles recouvrant la durée de l’histoire et l’étendue du peuplement humain, les auteurs ont tenté de donner à voir le cours profond du langage symbolique, tel qu’il se ramifie dans les strates cachées de notre mémoire.
Chacun sentira bien l’importance de ce Dictionnaire. Plus de mille six cents articles, reliés par des comparaisons et des renvois, souvent restructurés à la suite d’une longue maturation, permettent de mieux approcher la nudité du symbole, que la raison dans sa seule mouvance ne parviendrait pas à saisir. Cette somme unique ouvre les portes de l’imaginaire, invite le lecteur à méditer sur les symboles, comme Bachelard invitait à rêver sur les rêves, afin d’y découvrir la saveur et le sens d’une réalité vivante.