QUADRUPPANI Serge

France

4 novembre 2009.
 

Ecrivain, traducteur, éditeur et journaliste, Serge Quadruppani est né dans Le Var, au sein d’une famille très modeste d’origine italienne. S’il se montre brillant lors de ses études il est tout de même renvoyé du lycée – il obtiendra le bac en candidat libre avec mention "très bien" – puis il quitte l’hypokhagne du lycée Louis-le-Grand pour entrer dans la marginalité et le militantisme radical. Il se situe selon ses propres termes « au carrefour de ce que l’on appelle aujourd’hui les libertaires et les ultra-gauche ».
Après avoir créé plusieurs revues militantes dans les années 80, parmi lesquelles La Banquise et Brise-glace, et collaboré entre autres à La Quinzaine Littéraire, et avoir publié plusieurs essais politiques, Serge Quadruppani commence sa carrière de romancier avec la publication en 1991 aux éditions Métailié de Y, premier volume d’une trilogie de romans noirs très remarquée, notamment par Jean-Patrick Manchette qui y verra l’annonce d’ « une nouvelle période du polar français agressif et critique ». Quadruppani est également, aux côtés de Patrick Raynal et Jean-Bernard Pouy, le créateur du Poulpe, dont il signe le deuxième volume, Saigne-sur-mer, en 1995.
Traducteur, il commence par s’attaquer aux œuvres de Stephen King, Philip K. Dick ou encore, c’est plus surprenant, aux mémoires de Margaret Thatcher… Depuis dix ans maintenant il consacre plus de temps à la traduction, se tournant vers la littérature italienne, il a participé à faire découvrir en France Valério Evangelisti, Massimo Carlotto ou Andrea Camilleri parmi d’autres.
Aujourd’hui encore très engagé à gauche, Serge Quadruppani signe le roman feuilleton Les Furieuses dans l’Hebdomadaire satirique Siné Hebdo et collabore occasionnellement au Monde Diplomatique.


Bibliographie :


Présentation de J’ai jeté mon portable :

Un roman noir initiatique sur le refus de la violence et du voyeurisme, sur les dangers d’une société amatrice de sensationnalisme et de raccourcis... par l’un des grands maîtres du polar français.

Présentation de Vénénome :

Dans la nuit profonde qui enveloppe son hôtel haïtien, Antonin écoute les bruits dans la chambre d’à côté. Il guette Prune. C’est ainsi qu’il a baptisé sa jeune voisine entr’aperçue. Linguiste passionnée par la naissance et la mort des langues, Prune recherche dans les montagnes de l’île une communauté d’enfants qui ont peut-être inventé un nouvel idiome. Romancier, Antonin est obsédé par les liens de la langue et du cœur, par ce venin des mots qui sépara ses géniteurs et il ne parvient pas à se débarrasser de questions destinées à rester sans réponse : pourquoi le père a-t-il abandonné maman avec cinq enfants en bas âge ? Pourquoi maman l’a-t-elle aimé jusqu’à la mort ? Il cherche jusque dans le cahier où sa mère, humiliée par son époux et sa propre inculture, notait les termes qu’elle ignorait. Récit d’aventures dans une île miséreuse habitée de loas fabuleux, saga d’une famille de nécessiteux provençaux, esquisse d’un traité sur la débandaison, plus deux ou trois contes, de terrifiants aperçus de Grozny, un reportage drolatique sur le travail de l’écriture, des jeux de gros mots et une petite musique : on trouvera surtout dans ce livre une confiance très naïve et très argumentée dans les forces de l’amour.