Pour saluer Maryse Condé

16 novembre 2009.
 
16h30 : pour saluer Maryse Condé
Gisèle PINEAU, Dany LAFERRIERE, Moussa KONATE, Maryse CONDE.
 

DERNIER OUVRAGE

 
Témoignage

Autobiographie américaine

Bouquins - 2024

L’œuvre autobiographique de Dany Laferrière, rassemblée dans ce volume, montre qu’il personnifie une démarche singulière, qu’a déterminé son attitude envers la vie. Et c’est cette attitude qui fait que tant de lecteurs aiment mettre leurs pas dans les siens.
"Un matin de février 1984, il y a quarante ans de cela, je me suis réveillé dans le grand froid montréalais, avec cette idée étrange qu’on ne devrait pas écrire plus d’un livre. Le manuscrit que j’avais fatigué toute la nuit dernière s’était assoupi près de la fenêtre de ma modeste chambre, au milieu des restes du repas de la veille. De mon lit, je l’observais avec un mélange de suspicion et de tendresse. J’attendais trop peut-être de ce premier roman écrit pourtant dans la misère et la liberté. D’abord qu’il me sorte de l’usine, ensuite qu’il me rende célèbre.
Venant d’un pays qui a connu l’esclavage et la dictature, et ayant longuement vécu dans des villes comme Montréal, Miami ou New York, avant de parcourir São Paulo, Mexico, San Juan ou Buenos Aires, je me sentais comme un arbre qui marche dans sa forêt. J’ai fouillé dans l’histoire pour découvrir que cette Amérique continentale était le rêve de Bolívar dont la devise se résumait à « Un continent, un pays ». Tant de cultures diverses que les écrivains de ce continent ou de ce pays allaient m’apprendre. J’ai donc décidé d’entreprendre une longue balade littéraire, en commençant par cette Caraïbe où j’ai pris naissance, et où je suis tombé, un jour de pluie, sur le recueil du poète haïtien René Philoctète Ces îles qui marchent. Je note dans mon calepin noir ce vers rimbaldien : « Je suis venu vers toi, nu, et sans bagages ». C’est donc les mains libres et la tête légère que j’ai entrepris cet interminable voyage dans cette Amérique bigarrée et survoltée."
D. L.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Les voyages de Merry Sisal

Mercure de France - 2015

Les nuits où les étoiles demeuraient éteintes, il arrivait à Merry de rester prostrée sur sa couche. Tout s’effaçait alentour. Des pans entiers de sa mémoire semblaient enfermés quelque part, éboulés, inaccessibles. Parfois, tout était incroyablement limpide. Sa vie passée n’avait rien de sombre et son avenir semblait bien éclairci, le ciel dégagé. Elle allait reprendre ses études en suivant des cours par correspondance. Anna s’occupait de régulariser sa situation administrative. Elle ferait venir ses enfants. C’est sûr, elle ne devait pas se tourmenter. Tommy, Florabelle, les prunelles de ses yeux, ils seraient bientôt auprès d’elle.

En Haïti, Merry élève seule ses deux enfants, Tommy et Florabelle – 6 et 4 ans. Quand le terrible séisme du 12 janvier 2010 frappe Port-au-Prince, Merry n’a pas d’autre choix que de quitter sa terre natale dévastée, laissant derrière elle ses deux enfants adorés qu’elle compte revenir chercher le plus vite possible. Après une traversée homérique, elle se réfugie sur l’île de Bonne-Terre, où elle rejoint des compatriotes. Là, elle est rapidement embauchée par Anna et Raymond, un couple de Français qui habite sur le Morne d’Or, où vit une communauté de Blancs nantis venus de France, et totalement isolée du reste de l’île.
Peu à peu, Anna et Merry vont se rapprocher et se découvrir des points communs. Anna, qui garde enfouis au plus profond de son être des drames et des blessures, s’attache plus que de raison à la jeune Haïtienne. Merry s’interroge sur les motivations de cette patronne un peu particulière, mais s’en accommode, car elle ne perd jamais de vue son objectif : retrouver ses enfants.