Le retour du romanesque

3 décembre 2009.
 
11h00 : Le retour du romanesque
Muriel BARBERY, Wesley STACE, Michel LE BRIS, Jean ROUAUD, Stéphane AUDEGUY
 

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Essais

L’avenir des simples

Grasset - 2020

On a bien compris que l’objectif des « multi-monstres » (multinationales, Gafa, oligarchie financière) était de nous décérébrer, de squatter par tous les moyens notre esprit pour empêcher l’exercice d’une pensée libre, nous obligeant à regarder le doigt qui pointe la lune, ce qui est le geste de tout dictateur montrant la voie à suivre, de nous rendre dépendant des produits manufacturés, des services et des applications en tout genre, nous dépossédant ainsi de notre savoir-faire qui est leur grand ennemi, un savoir-faire à qui nous devons d’avoir traversé des millénaires, du jardinage à la cuisine en passant par le bricolage, l’art savant de l’aiguille et du tricot et la pratique d’un instrument de musique au lieu qu’on se sature les oreilles de décibels. Reprendre son temps, un temps à soi, reprendre la possession pleine de sa vie. Et pour échapper à l’emprise des « multi-monstres », utiliser toutes les armes d’une guérilla économique, montrer un mépris souverain pour leurs colifichets : « votre appareil ne nous intéresse pas », graffite le capitaine Haddock sur un mur. Contre les transports, la proximité des services, contre l’agriculture intensive empoisonneuse, des multitudes de parcelles d’agro- écologie, ce qui sera aussi un moyen de lutter contre l’immense solitude des campagnes et l’encombrement des villes, contre la dépendance, la réappropriation des gestes vitaux, contre les heures abrutissantes au travail, une nouvelle répartition du temps, contre les yeux vissés au portable, le nez au vent, et l’arme fatale contre un système hégémonique vivant de la consommation de viande, le véganisme. Car nous ne sommes pas 7 milliards, mais 80 milliards, à moins de considérer que tout ce bétail qui sert à engraisser nos artères ne respire pas, ne mange pas, ne boit pas, ne défèque pas. Il y a plus de porcs que d’habitants en Bretagne, et quatre-vingt pour cent des terres cultivées dans le monde le sont à usage des élevages, pour lesquels on ne regarde pas à la santé des sols et des plantes. Renoncer à la consommation de viande et des produits laitiers, c’est refroidir l’atmosphère, soulager la terre et les mers de leurs rejets toxiques, se porter mieux, envoyer pointer au chômage les actionnaires de Bayer-Monsanto et en finir avec le calvaire des animaux de boucherie pour qui, écrivait Isaac Bashevis Singer, « c’est un éternel Treblinka ».

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Revue de presse :

 

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Essais

Pour l’amour des livres

Grasset - 2019

« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »


 

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Romans

Un étrange pays

Un soir de neige, un affable rouquin nommé Petrus semble surgir de nulle part dans la cave du castillo d’Estrémadure où Alejandro de Yepes et Jesús Rocamora, jeunes officiers de l’armée régulière espagnole, ont établi leur campement. C’est la sixième année de la plus grande guerre jamais endurée par les humains et le début d’une aventure extraordinaire qui voit les deux espagnols quitter leur poste et traverser un pont invisible. Car Petrus est un elfe. Il vient du monde secret des brumes où est déjà assemblée une compagnie d’elfes, de femmes et d’hommes en charge du destin de la guerre. Bientôt, Alejandro et Jesús vont découvrir la terre de leur nouveau compagnon – terre d’harmonie naturelle, de beauté et de poésie, confrontée elle aussi aux fléaux des conflits et des déclins. Là, ils côtoient des êtres insolites, sacrifient à d’étranges rituels de thé et de calligraphie, rencontrent l’amour et, en compagnie de Petrus, elfe iconoclaste et buveur, participent à la dernière bataille où se dessine l’identité du monde à venir.Réflexion sur les tourments perpétuels des civilisations, sur la vie des morts, sur le pouvoir de la poésie et de la fiction, Un étrange pays est tout à la fois un conte infusé de magie, un roman d’aventure, une méditation, un appel à l’imagination et au rêve. Il mêle humour et considérations métaphysiques, éléments merveilleux et thèmes contemporains, et s’inspire largement de l’esthétique asiatique. Bien qu’on y retrouve les personnages de La vie des elfes et qu’il en prolonge l’intrigue, c’est un roman autonome qui peut se lire indépendamment du premier volet consacré aux elfes.


 

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Romans

Histoire du lion Personne

Seuil - 2016

"Il est absolument impossible de raconter l’histoire d’un lion, parce qu’il y a une indignité à parler à la place de quiconque, surtout s’il s’agit d’un animal. Il est absolument impossible de raconter l’histoire du lion Personne, qui vécut entre 1786 et 1796 d’abord au Sénégal, puis en France. Cependant, rien ne nous empêche d’essayer. " Histoire du lion Personne de Stéphane Audeguy entremêle, en une série de tableaux picaresques, la vie d’un lion à l’Histoire de France de la fin de l’Ancien Régime au Directoire. Sur les rives du Sénégal, le long des routes de France, derrière les grilles de la ménagerie de Versailles, se dessine une odyssée animale peuplée de personnages humains.


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