DOUCEY Bruno

France

28 avril 2023.

Écrivain et éditeur, ce poète passionné signe une œuvre abondante qui mêle analyse critique et poésie. Sa maison d’édition éponyme a pour ambition de publier une poésie qui permette de métisser les héritages culturels et humains. Dans son roman paru en 2021, Ne pleure pas sur la Grèce, il transporte le lecteur à Athènes, en 1967, au moment de l’instauration de la dictature militaire. On y suit la déportation du célèbre poète Yannis Ritsos sur l’île de Léros, pour opposition au pouvoir, ainsi que la quête de vérité d’un jeune homme qui cherche à retrouver l’étudiante grecque dont il est amoureux. Un texte fort et émouvant qui donne à voir à la fois l’horreur du fascisme et le pouvoir de la poésie. En 2022, Bruno Doucey imagine avec la poète, traductrice et musicienne Ella Yevtoushenko, un recueil de poèmes de résistants ukrainiens. Élaboré au cours de nombreuses heures en visio, malgré les alertes aériennes et la connexion précaire, Ukraine - 24 poètes pour un pays est le témoignage percutant d’un pays meurtri par la guerre mais réuni autour d’un espoir commun, celui d’une Ukraine libre.

 

Bruno Doucey est né en 1961 dans le Jura. Après des études de lettres orientées vers la poésie contemporaine, il enseigne le français et entreprend la rédaction d’ouvrages à caractère pédagogique, principalement aux éditions Hatier, Nathan et Retz. Il publie des études critiques sur les œuvres de Modiano, Ponge, Le Clézio, Marivaux, puis écrit une biographie romancée de Moïse pour les enfants, rédige deux anthologies de poésie chez Gallimard (La Poésie engagée et La Poésie lyrique) et s’engage dans l’élaboration d’un vaste projet collectif : Le Livre des déserts (Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2006) qui témoigne de son goût des voyages.

En 2003, il quitte l’Éducation Nationale pour prendre la direction des Éditions Seghers avec l’objectif de "donner un avenir au passé". Il y publie plusieurs auteurs haïtiens, en particulier Jean Métellus et René Depestre dont il rassemble l’intégralité de l’œuvre poétique sous le titre Rage de vivre. Son expérience de l’enseignement et sa passion de la poésie feront l’objet d’un essai publié aux éditions Entrelacs en 2007 : Le Prof et le poète – À l’école de la poésie. À la même époque, il confie aussi à des éditeurs indépendants le soin de publier des textes qui lui tiennent à cœur : Poèmes au secret (Le Nouvel Athanor, 2006, Prix de la SGDL), La Cité de sable (Rhubarbe, 2007) et Agadez (Transbordeurs, 2007).

En 2008, il consacre un roman au chanteur chilien Victor Jara assasiné par la dictature de Pinochet dans la collection « Ceux qui ont dit non » chez Actes Sud Junior (co-lauréat du prix des Droits de l’Homme, 2009). Dans cette même collection suivront Federico Garcia Lorca, tombé sous les balles franquistes Federico Garcia Lorca, Non au franquisme et, en 2018, le chanteur kabyle Lounès Matoub, Lounès Matoub, Non aux fous de dieu (Actes Sud Junior).

La poésie est au cœur de son travail. Selon René Depestre, préfacier de ses Poèmes au secret, « Bruno Doucey est au premier rang des porteurs d’un feu sacré tout neuf. (…) Dans ce livre, la poésie s’épanouit en chair et en os, vivement accordée qu’elle est à la bonne combustion naturelle de l’existence. L’enseignement de Paul Eluard possède en l’auteur de ces chants un héritier de rêve. »

Bruno Doucey a ainsi fondé en 2010 une nouvelle maison d’édition, dédiée à la poésie, et dont l’ambition est de publier une poésie qui permette de métisser les héritages culturels et humains pour bâtir un nouvel art de vivre ensemble. Il est notamment l’éditeur de James Noël, Maram Al-Masri, Anne Bihan, Yvon Le Men et Ananda Devi.

En 2014, il redonne vie à la jeune résistante juive allemande Marianne Cohn, assassinée par les nazis Si tu parles, Marianne, (Éditions Elytis, 2014). En 2015, il s’introduit dans les pensées et le quotidien de Max Jacob, en une identification plus vraie que nature Le carnet retrouvé de monsieur Max (Éditions Bruno Doucey). Avec son recueil de poèmes S’il existe un pays (2013), il nous invitait à un voyage autour du monde ; avec Ceux qui se taisent (mai 2016), c’est le monde qui vient à nous. Le livre témoin d’une époque.

Après avoir publié l’anthologie 120 nuances d’Afrique, dans laquelle il invite à explorer le continent injustement méconnu de la poésie africaine, il revient en 2018 avec L’Emporte-voix, un recueil de poèmes écrits au fil de l’eau. Il s’agit du premier recueil de poésie de Bruno Doucey publié chez La passe du vent : « Chaque semaine, du 1er janvier au 1er juillet 2017, j’ai écrit un poème pour Mots Dits Mots lus. Poème consacré à la question de la lecture à haute voix, du partage, de la transmission, du rapport aux autres. Je n’ai pas cherché à jouer aux doctes ou à théoriser mes propres pratiques de lecture. » (Bruno Doucey).

Il publie en 2019 une anthologie du 21ème Printemps des Poètes, co-écrite avec le poète et comédien Thierry Renard. La Beauté : Ephéméride poétique pour chanter la vie est composée des peintures et des estampes de Robert Lobet. Une œuvre originale et intensément poétique dans laquelle la beauté est portée aux nues.

Avec 22 - Bureau des longitudes, il ouvre une porte sur le jardin secret d’un couple d’écrivains-éditeurs. Une anthologie personnelle du sentiment amoureux, d’une destinataire unique à l’horizon de tous.


En savoir plus :


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Ukraine – 24 poètes pour un pays

Bruno Doucey - 2022

« Une fenêtre sur la vitalité poétique de ce lieu et de cette nation, avec et par-delà les bombes. » Estelle Lenartowicz

« Ce livre naît de la guerre en Ukraine, comme une fleur parvient à s’extraire des décombres pour dire son droit à la lumière et à la vie. » C’est par ces mots que s’ouvre cette anthologie conçue sur le terreau de l’actualité la plus immédiate. Elle rassemble des poètes ukrainiens engagés dans la résistance. À l’image de Taras Chevtchenko, héros national, les uns ont affirmé l’identité d’une nation face à l’agresseur. D’autres comme Vassyl Stous, écrivain martyr de la dissidence, ont connu la lutte contre le nazisme, le stalinisme et la guerre froide. À l’image d’Ella Yevtouchenko, les plus jeunes appartiennent à cette génération de la Dignité née après l’effondrement de l’URSS, qui a toujours connu une Ukraine indépendante. À travers eux, c’est l’esprit de Maïdan qui respire en ces pages : celui d’hommes et de femmes qui veulent choisir librement l’avenir de leur pays.