THÚY Kim

Québec / Vietnam

9 mai 2021.

Révélation de la rentrée littéraire 2010, elle s’est imposée dès son premier roman comme une auteure incontournable de la francophonie. Texte poétique d’une force peu commune, proposant un jeu subtil avec la mémoire, Ru est aujourd’hui traduit dans une vingtaine de pays. Kim Thúy a quitté le Vietnam en 1978 avec d’autres boat people pour rejoindre Montréal, où elle vit depuis une trentaine d’années. Dans son nouveau roman, paru cette année aux éditions Liana Lévi, elle noue des histoires vraies, pleines d’images fortes, et nous embarque dans une traversée bouleversante de l’Histoire à travers les destins de deux orphelins.

« Le mot francophonie est très large pour moi. Elle ne représente pas la langue française, mais les différentes langues françaises parlées un peu partout dans le monde » (Québec)

 

Révélation de la rentrée littéraire 2010, Kim Thúy s’est imposée dès son premier roman comme une auteure incontournable de la francophonie. Texte poétique d’une force peu commune, proposant un jeu subtil avec la mémoire, Ru est aujourd’hui traduit dans une vingtaine de pays.

Kim Thúy a quitté le Vietnam en 1978 avec d’autres boat people pour rejoindre Montréal, où elle vit depuis une trentaine d’années. Dans ce pays d’adoption qui, au tout début, lui donnait l’impression d’être "sourde et muette", elle accumule les expériences, se forgeant ainsi un parcours hors du commun. Employée agricole , couturière, interprète, avocate, restauratrice, ou encore chroniqueuse culinaire : la jeune femme confie s’être ré-inventée plusieurs fois avant de se lancer dans l’écriture.

Son premier ouvrage, Ru, paru en septembre 2009 au Québec, est publié en France en janvier 2010 par l’éditrice Liana Lévi, qui raconte avoir eu un véritable coup de cœur pour ce texte. Ru, qui signifie aussi "berceuse" en vietnamien, a été acclamé par la critique française, finaliste du Prix des cinq continents de la francophonie et couronné par le prix 2010 RTL-Lire.
Kim Thùy s’y raconte, par petites scènes, ou plutôt compose "une mosaïque de la mémoire", entre le Vietnam, pays d’origine et le Canada, terre d’immigration. Par petites touches, pleines de grâce et de couleurs, elle navigue entre le passé et le présent. Car si l’Histoire s’invite dans le récit, c’est par les petits détails qui en composent le souvenir, la couleur d’une robe fleurie, la fumée du bol de riz gluant, la forme d’un chapeau conique ou le froid des rues blanches de Montréal.

Dans la lignée de Ru, son deuxième roman, Mãn, a également enthousiasmé les lecteurs de plus de vingt pays. Kim Thùy revient cette année avec Vi où l’on retrouve ce style inimitable mêlant force, délicatesse et poésie.

Au Vietnam, le mot em sert à dire sa tendresse, sa délicate attention pour l’autre, plus jeune ou plus âgé. Dans un square de Saigon, sous un banc, un bébé a été abandonné. Louis, orphelin métis, de quelques années son aîné, le couche dans une grande boîte en carton. Il l’appelle Em Hong, « petite sœur » Hong… Dans ce roman, Kim Thúy noue des histoires vraies, pleines d’images fortes, méconnues ou aussi célèbres que la photo prise à My Lai. Sa prose lyrique et sobre nous embarque dans une traversée bouleversante de l’Histoire.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Em

Liana Levi - 2021

Au Vietnam, le mot em sert à dire sa tendresse, sa délicate attention pour l’autre, plus jeune ou plus âgé. Dans un square de Saigon, sous un banc, un bébé a été abandonné. Louis, orphelin métis, de quelques années son aîné, le couche dans une grande boîte en carton. Il l’appelle Em Hong, « petite sœur » Hong. Louis prendra soin d’elle jusqu’à ce qu’ils soient séparés, lors de l’opération Babylift, au printemps 1975, qui évacue peu avant la chute de la ville les orphelins de guerre et enfants nés de GI’s. Sans le savoir, ils auront des vies parallèles, celles d’enfants américains adoptés. Ils ignorent ce que leur existence doit à la multitude de destins brutalisés avant eux dans le long conflit vietnamien. Em, c’est le fil qui relie les ouvriers des plantations de caoutchouc en Indochine aux femmes des premiers salons de manucure en Amérique du Nord. Ce sont les liens d’amour et de haine entre les vies brisées de la « guerre américaine ».

Dans ce roman, Kim Thúy noue des histoires vraies, pleines d’images fortes, méconnues ou aussi célèbres que la photo prise à My Lai. Sa prose lyrique et sobre nous embarque dans une traversée bouleversante de l’Histoire.