LIPSKEROV Dmitri

11 mars 2010.
 

Biographie

La première traduction française du célèbre auteur russe, personnage incontournable du paysage littéraire contemporain, est aussi sa plus importante et sa plus emblématique. Le Dernier Rêve de la raison a connu un immense succès en Russie à sa sortie en 2000. Voici en effet un portrait prégnant et intense de la Russie contemporaine, formidable fresque où réalisme et fantastique se côtoient au service d’un récit des plus captivants. Pour qualifier le génie de Dmitri Lipskerov, les critiques russes le rapprochent ici de Dostoïevski, Gogol et Boulgakov ; là de Tchekhov ou de Pelevine, Chef de file de la nouvelle génération russe. Auxquels il répond : « On passe son temps à me comparer à des tas de célébrités historiques. Au jour d’aujourd’hui, ça m’en fait environ 70. Les journalistes aiment bien coudre la main de Pouchkine à la tête de Gogol car ils adorent les clichés. Mais moi, je n’ai rien à voir avec tout cela… on essaie de fourrer ce que je fais dans je ne sais quelles grilles… (mais) j’écris parce que je ne peux pas faire autrement. » Pour notre grand plaisir donc, tant son savoir-faire en matière de suspense est grand et son imagination inépuisable.

Né à Moscou en 1964 et fils d’un scénariste et un auteur de dessins animés connu, Dmitri Lipskerov sort diplômé de la prestigieuse école théâtrale Chtchoukine à Moscou. Il se lance dans l’écriture de pièces de théâtre et devient membre de l’Union des écrivains soviétiques en 1989. Au début des années 1990, ses pièces sont montées par de prestigieux metteurs en scène, comme Mark Zakharov ou Oleg Tabakov.
Il connaît la consécration littéraire à la fin des années 1990, avec deux romans : Les quarante Ans de Tchantchjoe et L’Espace de Gottlieb. Publié d’abord dans la prestigieuse revue Novy Mir, Les quarante Ans de Tchantchjoe est réédité par Vagrius, et figure dans la liste des livres sélectionnés pour le Booker Prize russe en 1997. Dès ses débuts, le style de Dmitri Lipskerov est un mélange de réalisme et de fantastique. Ses personnages évoluent dans un univers où l’imagination et la fusion d’époques transforment la réalité russe. Cette particularité, ainsi que le titre de son premier roman, ont amené de nombreux critiques à comparer l’auteur à Gabriel García Márquez…

Le Dernier Rêve de la raison raconte les mésaventures du vendeur de poisson Ilya Ilyassov et du pollicier Sinitchkine, deux personnages a priori ordinaires, voire minables, qui servent de prétextes au déploiement d’un récit totalement imprévisible. C’est tout un tableau de la Russie qui est peint, par le biais de personnages et de situations à la fois banals et extrêmes, parfois révulsants et même sordides. Des faits ahurissants et fantastiques (un homme enceint !) ponctuent graduellement le récit comme autant de métaphores liées à des problématiques les plus universelles (le sens de la vie, le Bien et le Mal…). Un récit digne des grands thrillers mais servi par Monsieur-tout-le-Monde, tout à la fois drôle et loufoque, dont la trame est parfaitement maîtrisée.


Bibliographie :


Présentation de Le Dernier Rêve de la raison

Le Dernier Rêve de la raison est l’une des œuvres maîtresses de Dmitri Lipskerov, qui fait partie des écrivains russes contemporains les plus appréciés tant par la critique que par le public de son pays. Les protagonistes du roman, le vendeur de poissons Ilyassov et le policier Sinitchkine, deux personnages à la fois grotesques et touchants, vivent des mésaventures surprenantes, déroutantes et faites pour tenir le lecteur en haleine. De la façon typique qui caractérise Lipskerov, le livre mêle le naturalisme, le fantastique, le baroque et le métaphysique, portés par une écriture pleine d’humour. Cet ouvrage a connu en Russie un énorme succès qui lui a valu plusieurs rééditions depuis sa première parution en 2000.

Revue de presse :