Le Printemps des voyageurs

10 mai 2010.
 
Chasseur de miel, d’Eric Valli

Belle moisson de nouveau cette année. De récits comme de films de très grande qualité. Une nouvelle génération d’écrivains-voyageurs s’affirme, et quelques grands des générations précédentes signent de superbes livres. Temps aussi des hommages. À Jean Malaurie (magnifique portrait par Michel Viotte, réalisateur également d’une Route du blues très réussie en deux parties, dont une inédite). À Olivier et Danielle Föllmi, qu’on ne présente plus. À Eric Valli, par une exposition et deux films de légende. À signaler également : trois beaux films présentés dans le cadre de l’année France-Russie 2010 : Niarma d’Edgar Bartenev, Bienvenue à Enurmino d’Aleksey Vakhrushev, de Svetlana Stasenko.

Un après-midi Grand Nord : projections et rencontres

Dimanche 23 mai à partir de 14h au Théâtre Chateaubriand


Cinéma

Vent de sable, femme de roc
Nathalie Borgers (France 5, 2008, 85’)

Samedi 22 mai, 18h30, auditorium du Palais du Grand Large / rediffusion lundi, 14h30 Vauban salle 4

Vent de sable, femme de roc, de Nathalie Borgers

Chaque année, France 5 nous propose au grand Auditorium un film exceptionnel : celui-ci, bouleversant, ne déroge pas à la règle !
Les Toubous sont des pasteurs nomades, voisins des Touaregs. Leur domaine  : le Sahara. Chaque été, les femmes effectuent seules un voyage de quatre mois. Armées de poignards, avec leurs enfants, elles marchent vers le Nord, jusqu’aux oasis au-delà du Grand Erg de Bilma pour récolter les dattes, avant de traverser le Sahara en sens inverse, vers le marché de N’Guigmi, à la frontière du Tchad et du Nigeria. Un trajet de 1500 km effectué en trois semaines. Avec le produit de la vente des dates, un foyer nomade peut survivre pendant un an. Ce voyage périlleux est pour ces femmes leur espace de liberté auquel elles tiennent par dessus tout.


Parmi les auteurs à découvrir :

- Alain Borer
Le Ciel et la Carte (Seuil, 2010)

Poète, critique d’art, essayiste, romancier, dramaturge, écrivain-voyageur, spécialiste mondialement reconnu d’Arthur Rimbaud, il nous donne ici le récit de son voyage à bord de la Boudeuse en forme de farce hilaro-tragique. Alain Borer est membre du jury du Prix Nicolas Bouvier.

- Alix de Saint-André
En avant, route ! (Gallimard, 2010)

Impertinente et espiègle, iconoclaste et rieuse, elle manie la langue avec insolence et vagabonde avec malice par les chemins de Compostelle.

- Érik Orsenna
L’entreprise des Indes (Stock, 2010)

La mer et l’Afrique sont les passions de ce grand navigateur. Écrivain et académicien, il nous invite à une promenade aux temps des grandes découvertes, en compagnie de deux frères, Barthomomeu et Christophe Colomb.

- Colin Thubron, Prix Nicolas Bouvier 2010
En Sibérie (Hoëbeke, 2010)

« Ici, des grues blanches dansent dans le permafrost ; là, une grande ville flotte, perdue, parmi des fragments de banquise à la dérive ; là-bas des mammouths sommeillent sous les glaciers. Ailleurs, peut-on craindre, les terreurs du Goulag continuent secrètement… » C’est sans conteste le plus grand «  travel writer » vivant, qui signe ici un chef d’œuvre. Colin Thurbon est cette année le lauréat du prix Nicolas Bouvier, décerné chaque année à Saint-Malo par ses amis écrivains, autour d’Eliane Bouvier, à la mémoire de l’auteur de L’Usage du monde, Le Poisson-scorpion, Chroniques japonaises, qui auront illuminé et continuent d’illuminer leurs lecteurs.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Il était une fois la Terre - La petite histoire et les mystères de notre planète

Gallimard - 2023

En 50 chapitres courts, Pierrick Graviou et Erik Orsenna offrent au lecteur une histoire de la Terre, de ses roches, de ses premiers occupants, de leur évolution, et enfin de l’humanité. « Il était une fois la Terre, bien avant la Terre… Car pour bien comprendre l’extraordinaire histoire de notre planète, il faut remonter aux origines de l’Univers, à la source de la matière.
Cette matière qui constitue notre sous-sol, l’eau, l’air, les plantes, les animaux, mais également le papier de ce livre, ses deux auteurs, ses lectrices et ses lecteurs. Il était une fois…
Voici donc une belle histoire, la mère de toutes les histoires. Attachez vos ceintures ! Le voyage que nous vous proposons va vous conduire loin, très loin, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, de l’infiniment vieux à l’infiniment jeune… »


 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

« Speak white ! » Pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?

Gallimard - 2021

Les langues savent sur nous des choses que nous ignorons. Elles diffèrent non par les mots, qui voyagent et s’échangent par familles, mais par leurs idéalisations collectives, logées dans leur morphologie. Aujourd’hui, la langue française est en passe de s’effondrer en une sorte de dialecte de l’empire anglo-saxon — ce qui implique un autre Réel, autant qu’un infléchissement collectif des visions du monde et des relations humaines, dont aucun politique, semble-t-il, n’a la première idée. « Speak white ! », partout résonne l’injonction de parler la langue du maître : nous soumettrons-nous ? Mais pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?