BUGUL Ken

Sénégal

19 juin 2006.
 
Ken Bugul

Mariètou Mbaye Biléoma de son vrai nom, née à Louga au Sénégal et installée au Bénin, celle qui signe ses ouvrages sous le pseudonyme de Ken Bugul (“personne n’en veut ” en wolof), a longtemps travaillé sur les questions de planification familiale, avant de se consacrer à l’écriture. Récompensée par le Grand Prix littéraire d’Afrique Noire, elle est l’une des figures majeures de la littérature africaine. Son roman La folie et la mort (Présence africaine, 2000) est déjà tenu pour un classique, il exprime son talent dans l’art narratif, sa capacité à créer un univers fantastique qui intègre harmonieusement l’imaginaire africain avec ses contes, légendes et allégories.


Bibliographie :

Argumentaire de Le Baobab fou :

Au Sénégal, dans le Ndoucoumane, une petite fille en mal de mère grandit a l’ombre d’un baobab séculaire. Petite dernière, un peu en marge, elle découvre l’école française, comme un chemin de traverse qui va la mener aux études supérieures et au grand départ pour le « Nord référentiel, le Nord Terre promise ». En Belgique, c’est le choc, le désarroi, les mille et une expériences et la découverte que ce Nord des promesses est aussi celui des allusions et des illusions. Drogue, sexe, prostitution : un récit de vie et une publication par lesquels - il y a 27 ans déjà - le scandale arrive ! Mais force est de constater que depuis, Le Baobab fou n’a pas pris une ride ! Sans doute parce que les réflexions qu’il soulevait, avec la franchise qui caractérise l’auteur, étaient des plus profondes : introspection fine a la recherche de soi et en quête d’appartenance, le portrait de la narratrice Ken Bugul pose aussi la question des conditions du dialogue et de la fraternité et dessine les rapports particuliers qu’entretient avec le Sud un Occident en plein désarroi qui reclame « sa part d’exotisme et de culpabilité ». Des questions toujours d’actualité pour un livre fondateur et qui contient en germe toutes les réflexions des ouvrages à venir ; une réédition qui permet aussi de redécouvrir la beauté d’une écriture réussissant 1’équilibre précaire entre témoignage « choc » et transparence lumineuse des paysages d’enfance.
Nathalie CARRE

Présentation de Mes hommes à moi :

« ... Une femme qui s’imagine des vies derrière les visages... Les gestes des uns, les bribes de conversations des autres font resurgir les souvenirs et dessinent les contours d’une vie qui se construit entre révolte et aliénation, avec et contre les hommes...
Avec Mes hommes à moi, Ken Bugul offre une parole forte, une introspection profonde d’une grande lucidité et d’une incroyable franchise. Un texte bouleversant sur l’intime et la construction de soi. Une histoire en forme de confession que l’on voudrait entendre chuchotée à son oreille, une parole libre dont on a aussi envie de crier les moments de révolte. »


Présentation de La pièce d’Or :

La Pièce d’or... la pièce magique qui donne pouvoir et richesse à son possesseur, peut-être même l’immortalité ! Et si cette pièce d’or mythique, échappée de l’écuelle du Condorong, était l’ultime espoir d’un continent, l’Afrique ? Sur ce territoire, dévoré par ses anciens et nouveaux occupants avides de pouvoir, le peuple s’est mis à errer. Les villages se vident dans les villes et les villes se vident dans la capitale, tandis que les déchets, au centre, s’accumulent dans une monstrueuse montagne de plastique et de misère. Et ce voyage, cet exode, Ba’Moïse, père de Moïse, le révolutionnaire, va l’entreprendre à son tour. C’est de sa terre et pour faire face à sa terre que Ken Bugul écrit. Elle dénonce la faillite de la démocratie en Afrique, les turpitudes des pouvoirs, le dévoiement des religions, mais envers et contre tout elle dit une Afrique où hommes et femmes se tiennent debout, résistent et portent l’espoir.