GIRAUDEAU Bernard

France

19 juin 2006.
 
Bernard Giraudeau © D.R.

Né en 1947 à La Rochelle, Bernard Giraudeau est un personnage hors norme dans le paysage cinématographique français, à la fois acteur, réalisateur et documentariste.

Après une enfance passée au port de La Palice, né d’un père militaire absent, Bernard Giraudeau cède à l’appel de l’aventure et s’engage à 15 ans dans la Marine nationale. Deux tours du monde plus tard, il enchaîne les petits boulots et intègre le Conservatoire en 1970, obtenant un premier prix de comédie classique et moderne. Trois ans plus tard, il tourne aux côtés de Jean Gabin et Alain Delon dans le polar Deux hommes dans la ville et enchaîne ensuite les rôles dans des comédies populaires, se mettant au service de personnages tantôt bourrus, tantôt mystérieux, mais toujours attrayants. En 1983, le film noir Rue barbare marque une rupture dans sa carrière, son image de séducteur laissant progressivement la place à des rôles plus sombres. Plus discret par la suite sans pour autant abandonner les planches, c’est par le biais de la réalisation qu’il témoigne de son goût toujours prégnant pour le voyage et l’aventure.

Paradoxalement, c’est alors qu’il met en scène L’Autre, en 1990, puis Les caprices d’un fleuve, en 1996, que Giraudeau trouve ses rôles les plus marquants sous l’objectif de Nicole Garcia d’abord, en 1994, pour Le Fils préféré, avant Patrice Leconte et Ridicule en 1996 ou Une affaire de goût et Bernard Rapp en 2000. Privilégiant des rôles plus ambigus qu’à ses débuts, il s’expose désormais différemment, de Raoul Ruiz à Chok Dee en passant La Petite Lili pour Claude Miller.

Comédien redécouvert par le public, la carrière de Bernard Giraudeau connaît un second souffle et depuis quelques années il faut désormais compter avec ses talents de conteur et de romancier, comme en témoignent Les dames de nage et Cher amour, son dernier roman.

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Bibliographie :

Jeunesse :


Présentation de Cher amour :

Je suis en arrêt de jeu, sur le dos, paupières closes. Je sais que vos mains, fines, élégantes, déliées sont une harmonie, une musique pour saisir mes lettres, les déplier et les tenir comme la plus précieuse découverte de notre vie. Cette main qui repousse une mèche de cheveux reste suspendue pendant que vous lisez, attentive, les mots sacrés de ce voyageur infatigable qui a fini par s’arrêter dans votre jardin. Je vous aime depuis si longtemps, depuis avant le début.

Ces lettres qui ne pourraient jamais finir sont celles de mes mouvements géographiques et de mes voyages immobiles sur la scène. Mais probablement y verrez-vous un autre voyage plus complexe, plus hardi, plus désespéré. Voyager, dit-on, on n’en revient jamais.

Le prendrez-vous ce temps de me lire pour me prolonger un peu en vous ? Avec un don irrésistible pour dire le clair-obscur des sentiments, Bernard Giraudeau embarque ses lecteurs, en compagnie de l’inconnue qu’il veut séduire, vers des ailleurs nés d’un imaginaire construit sur l’aventure, le désir de vivre et d’aimer.

Présentation de Les dames de nage :

Trois amis, trois destins à la recherche de l’amour à travers le monde. Amélie l’amour d’enfance retrouvée, Mama l’initiatrice africaine, Jo, la vie et la liberté qui se partage, Marguerite qui s’en va après avoir fait un signe à travers la vitre, les femmes de Dikilou, la passagère oubliée sur le quai, Marcia le travesti qui voudrait tant être une femme, Camille si proche qu’on ne le sait pas… Autant de rencontres et de nuances dans les sentiments qui permettent à ces trois hommes de se construire, de chercher leur vérité.Et la fraternité, le voyage et l’aventure. Le style inimitable de Bernard Giraudeau, un roman à lire à haute voix pour voyager…

Présentation de Les hommes à terre :

Les hommes à terre sont tous un peu des marins perdus, immobiles ils voyagent vers d’indicibles aventures. A Hô Chi Minh-Ville, Jean-Paul accompagne son père et découvre un inconnu qui n’a pas oublié sa guerre à Saigon. A Brest, un marin raconte ses voyages à une toute jeune fille mais c’est elle qui partira. Billy, lui, n’est pas un marin comme les autres, la dame de L’Iguaçu le sait. A Lisbonne, Diego l’Angolais, le naufragé, pêche en attendant de reprendre la mer pour rêver ses amours dans la salle des machines. A La Rochelle, Pierre enterre Jeanne, une femme tendre qui connaissait la mélancolie des voyages, les bonheurs des retours et l’éternité de l’amour. Une prose précise, drue, crue et poétique, des personnages qui naissent de l’aventure, l’ailleurs et l’éternité éphémère que seule fait naître la mer.