GOFFETTE Guy

France

13 mars 2012.
 

Biographie

© Hélie - Gallimard 2008

Un chapeau noir toujours vissé sur la tête, Guy Goffette est en partance permanente, prêt à s’en aller apprivoiser le monde de ses mots. De ses voyages, tant mobiles qu’immobiles, il a tiré une vingtaine de recueils de poésie, et derrière l’écriture de ses poèmes, on sent un espace, une attente, comme une quête des temps et des êtres disparus. Les objets prennent sous sa plume la patine du temps, les souvenirs se ravivent à notre mémoire, si bien que
« l’on ne sait plus
si c’est le temps qui passe ou nous
qui passons à travers lui, les mains vides,
comme un train somnambule à travers
la campagne endormie (…) »

Poète avant tout – même lorsqu’il écrit en prose, Guy ­Goffette a été instituteur pendant 28 ans à Harnoncourt avant de se lancer dans l’édition. De 1980 à 1987, avec d’autres poètes, il publie la revue Triangle puis, de 1983 à 1987, il dirige les éditions de l’Apprentypographe, qui offrent en un nombre réduit d’exemplaires imprimés sur du beau papier, de petits livres composés à la main, sur la couverture desquels on trouve notamment les noms d’Umberto Saba et de Michel Butor. Il vit aujourd’hui à Paris où il a posé ses valises et travaille comme lecteur pour les éditions Gallimard.

Malgré un nombre d’écrits impressionnant et une longue liste de prix (à laquelle s’ajoute le prestigieux Prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre en 2010), le poète est un homme humble. Enfant de la campagne belge (né en 1947 à Jamoigne), Guy Goffette est habitué à être attentif aux choses qui l’entourent : son écriture claire, transparente comme une pluie d’été, s’attarde sur les choses simples, nous parle d’une voix familière des malheurs et des bonheurs de tous les jours. Sa poésie, traversée de nostalgie comme une petite musique d’enfance, est teinte d’une magie blanche, d’une douceur oubliée, parfois d’une mélancolie sourde.

Au détour d’une page :
Extrait d’Éloge pour une cuisine de province

Si j’ai cherché – ai-je rien fait d’autre ? -
ce fut comme on descend une rue en pente
ou parce que tout à coup les oiseaux
ne chantaient plus. Ce trou dans l’air,

entre les arbres, mon souffle ni mes yeux
ne l’ont comblé – et je criai souvent
au milieu des herbes, mais je n’attendais
rien, je me disais : voilà,

je suis au monde, le ciel est bleu, nuages
les nuages et qu’importe le cri sourd des pommes
sur la terre dure : la beauté c’est que tout
va disparaître et que, le sachant,

tout n’en continue pas moins de flâner.


Bibliographie :

Poèmes :

Romans :

Récits :

Essais :

Albums et livres d’artistes :


Présentation de La ruée vers Laure :

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Il est bon parfois de chercher midi à quatorze heures, une aiguille dans une meule de foin ou de prier Saint Antoine de Padoue qu’il nous aide à retrouver la paire de lunettes posée sur notre nez. Le temps y prend une autre mesure, plus proche de l’éternité. De même en est-il de ce lieu ignoré des géographes, des politiques et des financiers, que la langue dans sa ruée déroule pour le bonheur de Laure et la confusion des puissants. Car nous le savons tous : quand la langue fourche, c’est qu’il y a du foin.