LOUSTAL

France

7 mars 2024.

Artiste prolifique, régulièrement exposé en France et en Europe, Jacques de Loustal s’est imposé dans le monde du 9e art et de l’illustration par un style aisément reconnaissable, forgé par le goût de la peinture, du cinéma et nourri de ses multiples voyages. Qu’il s’empare d’un pinceau, d’une plume ou d’un fusain, femmes, oiseaux, poissons, et palmiers dialoguent silencieusement dans ses oeuvres et se volent la vedette avec une élégance non dénuée d’humour, à découvrir par exemple dans Peintures (Cahiers Dessinés, 2022). C’est une « longue histoire avec l’oeuvre de Simenon » qui commence alors qu’il se plonge dans ses romans pour inspirer son travail lors de ses études d’architecture. Il ne cessera de côtoyer l’écrivain, adaptant en bande dessinée plusieurs de ses romans. Sollicité par John Simenon, le fils de ce grand nom de la littérature, il nous livre en 2023 avec Simenon, l’Ostrogoth (Dargaud) un récit savoureux des débuts de l’écrivain à Paris. Un exercice inédit pour l’illustrateur aux mille palettes : le dessin au fusain et la couleur en numérique.

 

Auteur de bande dessinée et illustrateur, Jacques de Loustal, dit Loustal, s’est imposé en quelques années comme l’un des meilleurs auteurs contemporains. Né en 1956, il étudie l’architecture tout en contribuant au fanzine Cyclone, publié par le lycée de Sèvres. En 1977, ses premières illustrations paraissent dans Rock & Folk. Cette même année, il réalise un premier ouvrage en compagnie de Tito Topin. À partir de 1979, aux côtés du scénariste Philippe Paringaux, il conçoit quelques histoires brèves dans Métal Hurlant. Il est également présent - de manière plus anecdotique - dans Pilote, dans Nitro, dans Chic, dans Zoulou, ou bien encore Libération et dans son supplément « Libé Sandwich ». À partir de 1984, il entame une collaboration avec le mensuel À Suivre qui se concrétise par Cœurs de sable, Barney et la note bleue et Un Jeune homme romantique (scénarisés par Philippe Paringaux) et Les frères Adamov (scénario de Jérôme Charyn), etc. Pour L’Echo des Savanes, il réalise plusieurs courts récits (recueil Arrière-Saison, Albin Michel, 1985) puis Mémoires avec dames (scénario de Jean-Luc Fromental en 1989).

Parallèlement, il mène une prolifique carrière d’illustrateur et participe à de nombreux ouvrages. Ses inspirations ne se situent pas du côté de la bande dessinée mais se réfèrent plus à la peinture (le fauvisme, David Hockney, etc.) et au cinéma (Wim Wenders). Illustrateur de l’émotion, coloriste hors pair, il sait comme personne restituer un silence, une atmosphère. Pour ce faire, il n’utilise que rarement le phylactère préférant agrémenter ses vignettes d’un texte "off " ou récitatif. Il fait partie de ces auteurs de bande dessinée qui recherchent un ton littéraire avec une touche élégante de désabusement ; il adopte ainsi une attitude détachée par rapport à l’histoire, ce qui lui permet de jouer avec les stéréotypes de la construction romanesque. Illustrateur original, coloriste rompu à toutes les disciplines (de l’encre à l’aquarelle, en passant par le lavis), Loustal sait restituer, avec sensibilité, l’atmosphère d’un lieu, l’état d’âme d’un personnage.

C’est une histoire d’amitié avec Guy de la Chevalerie, mais aussi un voyage sur les routes d’Afrique du Sud qui pousse en 2012 Loustal à livrer un nouvel album illustré, South African Road Trip, pour lequel il est alors invité au festival. Au crayon et à l’aquarelle, il y dessine les lieux qu’il visite, des destinations touristiques aux recoins les plus sauvages et inattendus du pays africain.

Éternel amoureux de Georges Simenon, il publie en 2023 Simenon, l’Ostrogoth (Dargaud), un biopic consacré aux débuts de ce grand nom de la littérature et scénarisé par José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental.


Bibliographie