LAPAQUE Sebastien

France

10 mars 2010.
 

Biographie

Sébastien Lapaque
D-R

Romancier, essayiste et critique au Figaro littéraire, Sébastien Lapaque est né le 2 février 1971 à Tübingen en Allemagne. Il a reçu la bourse Goncourt de la nouvelle en 2002 pour Mythologie française (Actes Sud). Après Sous le soleil de l’exil (Grasset, 2003), évocation des années de "Saudade" de Bernanos, en exil au Brésil entre 1938 et 1945, et Le goût de Rio de Janeiro (Mercure de France, 2004), Sébastien Lapaque a publié Court voyage équinoxial (Sabine Wespieser éditeur, 2005) troisième livre consacré au Brésil. En 2004, il reçoit le prix James-Hennessy décerné aux critiques littéraires.
Sébastien Lapaque a également publié une Anthologie des Sept Pêchés Capitaux chez J’ai Lu en 2007.

Bon vivant et fin gourmet, Sébastien Lapaque s’est fait une spécialité des rapports entre littérature et gastronomie. Il dirige la publication d’un Eloge de l’ivresse d’Anacréon à Guy Debord (J’ai Lu, 2000), et publie ensuite Chez Marcel Lapierre (Stock, 2004), portrait amoureux d’une profession : vigneron. Viennent encore Le Petit Lapaque des Vins de Copains (Actes Sud, 2006) et Des Tripes et des Lettres (Editions de l’Epure, 2007), en collaboration avec Yves Camdeborde, ancien du Ritz et aujourd’hui chef du Comptoir, dans le VIeme arrondissement de Paris. Le livre est une magnifique évocation gourmande de huit "recettes littéraires" fantasmées, de la tranche de foie de veau en papillotes, jus de vin de Chinon aux échalotes façon Madame de Sévigné, aux beignets de cervelle de veau safrané, gingembre, coriandre crémeux façon Marguerite Duras, en passant par les couilles d’agneau sautées au piment et flambées au whisky d’Hemingway.

Sébastien Lapaque et Yves Camdeborde ont publié en 2007 Room Service : rendez-vous gastronomiques et littéraires au Relais Saint-Germain chez Actes Sud, mise en scène imaginaire d’un festin, célébration de vingt-deux écrivains, tous honorés de recettes inspirées par leur vie et leur œuvre.
Des huîtres gratinées au champagne pour Casanova, du poulet marengo pour Honoré de Balzac, du bœuf en gelée pour Marcel Proust, une citrouille surprise pour Charles Perrault, du cochon en valise pour Marcel Aymé, des religieuses au café pour Georges Bernanos, de la tarte aux mirabelles pour Georges Simenon, etc. Le tout agrémenté d’une collection de vins fins confiée à la garde de François Rabelais. Une véritable invitation à la gourmandise.

Connu pour ses positions politiques ancrées à droite, c’est en tant que conservateur qu’il publie en 2008 un pamphlet virulent à l’encontre de la présidence de Nicolas Sarkozy intitulé Il faut qu’il parte. En 2009, Sébastien Lapaque reprend la plume du romancier et fait paraître Les Identités remarquables aux éditions Actes Sud.

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Bibliographie :

Romans

Littérature et gastronomie

Essais et Pamphlets


Présentation de Des Tripes et des Lettres

Un recueil de 15 recettes lettré et gourmand, né d’une rencontre entre la fourchette et la plume, les fourneaux et la littérature, en bref, entre deux amis : un chef formidable Yves Camdeborde et un journaliste littéraire, Sébastien Lapaque, tous deux passionnés de triperies. Pour chaque recette signée Yves Camdeborde, Sébastien Lapaque propose un petit morceau de littérature, rédigé à la manière de grands auteurs classiques. De Madame de Sévigné, à Marguerite Duras, Rabelais ou Hemingway, etc.


Présentation de Les Identités remarquables

Aujourd’hui va mourir un trentenaire insouciant, égotiste,
intelligent et vide, miroir fidèle de notre époque sans grandeur.
Dans l’ombre, une vengeance familiale l’a désigné. Dès
la première page d’un compte à rebours inexorable,
Sébastien Lapaque tutoie sa victime pour mieux nous dire
combien nous ressemble cet enfant du siècle, qui savoure
sans conscience ses quelques mesures d’éternité.

“Tu vas mourir, aujourd’hui, et tu ne le sais pas encore.” Dès la
première phrase de ce livre, Sébastien Lapaque prononce contre
son héros la sentence fatale qui en fera la victime d’une journée
particulière : la dernière de son indolente existence. Jeune hédoniste
de 32 ans, professeur d’anglais dans un lycée de province (à
quelques indices on devine une ville proche de l’Atlantique, qui
pourrait être Bayonne), celui que le roman interpelle ainsi coule
des jours paisibles, dans une insouciance dont l’auteur effleure
avec ironie les attributs identitaires : égotisme, contentement de
soi, art de vivre une époque sans grandeur, un joli petit logement
de célibataire, l’amour de la bonne cuisine, le sentiment d’avoir de
l’esprit, le privilège d’aimer (hélas fort mal) l’exquise petite marchande
de jouets (Caroline), une pointe de convoitise pour sa banquière
(Laurence) aux yeux de biche, une humeur volontiers égale
(le plus loin possible de tout engagement) une amitié solide avec
Laroque, son collègue qui professe la philo, a le sens de la formule
et décrit volontiers les romans qu’il n’écrira jamais.
Ce siècle a-t-il de l’âme ? La jolie marchande de jouets cherche
l’oracle dans les chansons de variétés, elle voudrait respirer un peu
plus fort, vivre l’aventure à Paris. Mais le héros ne voit pas le bouquet
de noces sur la table de nuit, il néglige les signes que Caroline
adresse à son attention. Tout vient à point à qui sait ne rien voir.
Depuis quelques jours rodent dans la ville un frère et une soeur :
de leur lointaine propriété normande, ils sont venus apurer des
comptes héréditaires. Olivier est un meurtrier prédestiné, Mlle
Mystère (son aînée) est une vierge froide pétrie de ressentiment.
Ce soir ils porteront le coup fatal, fruit d’une vengeance dont rien
ne saurait les détourner.
Les heures s’égrènent, Sébastien Lapaque bat le tempo d’une
mort annoncée, tout en saluant (non sans ironie) l’aimable inconscience
de sa victime, les envolées langagières de Laroque, l’éternelle
beauté de cette riche province, les arrogances d’une civilisation
avide de numérique, l’illusion d’épuiser jamais les haines
ancestrales, l’impossibilité (pour quiconque) de ne pas aimer ce
qu’il faudrait haïr. Dans sa belle écriture flexueuse, classique et
généreuse, le roman suit un cours inexorable et n’est jamais aussi
métaphysique que quand il semble aller d’un pas moqueur vers sa
brutale conclusion. Car il s’agit ici de condenser l’air du temps, de
raconter une histoire d’amour et d’amitié dans une époque dédiée
à l’éloignement et la séparation, de faire miroiter les faux bonheurs
dont se pare la finitude. Il s’agit somme toute de chanter nos quelques
brèves mesures d’éternité dans ce parfait petit siècle où nous
ne risquons rien de remarquable - sinon de mourir sans avoir vécu.

Revue de presse :


" Sébastien Lapaque fait preuve ici d’une virtuosité narrative qui tiendra le lecteur jusqu’à la chute totalement imprévisible. Construit comme un roman noir de notre époque, qui serait jugée à l’aune de saint Augustin, il s’agit d’une évidente réussite. "
Valeurs, octobre 2009

"Définir le style de Lapaque ? Un classique qui se voudrait baroque dans le mouvement qu’il tente sans cesse de saisir et de reproduire. Son dernier roman Les Identités remarquables, est aussi le plus abouti, son écriture instantanée atteignant ici où là à une véritable profondeur."
Minute, Aôut 2009

"Derrière un récit de vengance, Sébastien Lapaque cache un livre foisonnant pour poser LA question : que fait-on de sa vie ?"
L’Express, Octobre 2009

"On pourrait dire qu’il introduit le roman policier dans une vie ordinaire. C’est un requiem pour un homme sans qualités, mais délivré selon le frémissement retenu d’un écrivain de caste"
Le Point, septembre 2009

" Sébastien Lapaque, mué en procureur, décrit par le menu les failles et les manquements d’êtres qui s’illusionnent de vivre en se bornant à survivre. Qui se contentent des apparences et de l’écume des choses, ayant oublié ce que peuvent signifier la révolte, la rigueur, le souci de soi. (...) C’est de nos maladies, celles des corps et de l’âme, dont parle Lapaque, qui fait là un état des lieux sans fard ni complaisance : un inventaire décoiffant."
Paris Match, décembre 2009

" C’est un solide et beau roman que propose Sébastien Lapaque : une histoire ténébreuse, intéressante, des personnages solides et surtout une construction originale et efficace."
Le Monde des Livres, octobre 2009

"Voilà un roman riche, mêlé, polyphonique, bigarré de strates, de secrets, moiré de paradoxes et de causticité."
Le Figaro Littéraire, septembre 2009


Présentation de Room service :

Dans la grande tradition des hôtels littéraires, Yves Camdeborde et Sébastien Lapaque ont mis en scène un festin imaginaire au Relais-Saint Germain au cours duquel vingt-trois écrivains sont célébrés et honorés de recettes de cuisines inspirées par leur vie et leur œuvre.
Pour le cuisinier et pour l’écrivain, ce petit jeu a été l’occasion de renouveler les noces de la gastronomie et de la littérature et d’esquisser une façon de géographie sentimentale et littéraire. Ils ont ainsi composé un livre d’un genre unique, qui est à la fois manuel de littérature buissonnière, un carnet de recettes familières et une pédagogie portative de la gourmandise.

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