MINDLIN Betty

Brésil

19 juin 2006.
 
Betty Mindlin
© Daniel Mordzinski

Betty Mindlin est une anthropologue brésilienne. Diplômée de l’université de Cornell, elle travaille et vit à Sao Paolo. Elle a fondé l’Instituto de Antropologia e Meio Ambiente en 1987. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages d’anthropologie amazonienne.

Les récits compilés dans Fricassée de maris ont été recueillis auprès de six peuples indiens de la province amazonienne du Rondonia, au Brésil pour donner un livre bourré d’histoires extraordinaires, parfois terrifiantes, sur l’eros cannibale, servies par une plume pleine d’humour.

Avec ses Carnets sauvages elle nous introduit à une dernière humanité que nous ferions bien, nous Occidentaux, de prendre enfin en compte.


Bibliographie :


Argumentaire de Carnets sauvages : Chez les Surui du Rondonia

Betty Mindlin est arrivée en mai 1979 chez les Surui, le long de la br-364 qui relie Cuiabá à Porto-Velho, elle les a rencontrés le long de cette route boueuse alors qu’ils conservaient encore intactes leurs coutumes et leur système traditionnel. Lors de ce premier séjour, elle a rencontré un paradis.
On pourrait dire que les habitants du paradis l’ont trouvée à leur goût. Pas un jour où elle ne fut demandée en mariage malgré la protection et la prude affection du chaman Naraxar. C’est là, à l’abri des ocas, grandes maisons communautaires, entre les corps invitants de l’intérieur et les fantômes de l’extérieur, enveloppée par un chœur de rires amicaux, entre invites, jalousie des femmes, menaces, cajoleries et petits travaux de la vie quotidienne, qu’elle apprend tout de ses hôtes et se découvre dans sa vérité de femme blanche et de mère éloignée des siens.
Ces carnets, qui couvrent sept voyages entre 1979 et 1983, même et surtout parce qu’ils ont été revisités, retravaillés pour mettre en scène les gens et les mythes, comme l’indiquent les “Pages d’un journal fictif ” ou “le fantasme de la petite pleureuse”, sont soutenus par des observations anthropologiques rigoureuses mais jamais encombrantes dont la pertinence s’impose au regard de cette anthropologue enjouée, choisie et adoptée par “ses Indiens préférés”, et qu’elle nous fait partager avec une presque gourmandise. Betty Mindlin, curieuse et gourmande, fait du lecteur son compagnon de voyage et nous raconte ce monde différent avec une grande simplicité, une vitalité et une acceptation de l’autre exceptionnelles.
Le paradis s’est ensuite transformé au long des sept voyages, elle y a vécu la guerre contre les trafiquants de diamants, la modernisation et la découverte du travail salarié…

Argumentaire de Fricassée de maris, mythes érotiques d’Amazonie :

Les jeux de l’amour sont l’un des thèmes marquants des mythologies indiennes. Leur originalité tient à la liberté d’expression, aux images inhabituelles, à l’absence de censure, alliées à des dénouements violents, parfois terrifiants. Les récits publiés ici ont été recueillis auprès de six peuples indiens de la province amazonienne du Rondonia, vivant selon des traditions différentes. Les fils conducteurs de ces histoires sont les thèmes éternels : la recherche de l’amour, la séduction, la jalousie, le plaisir, les affrontements entre les hommes et les femmes, les mères et les filles... Les formes et les développements inespérés de ces récits, le talent des conteurs, la créativité et la liberté du langage donnent au texte une fraîcheur et un humour délectables, plus proches de la littérature que de l’anthropologie. Un authentique bonheur de lecture.