EVERETT Percival

Etats-Unis

26 février 2013.
 

Biographie

Percival Everett © D.R.

Diplômé de littérature et de philosophie, musicien de jazz et directeur du département de lettres de la Southern California University, Percival Everett est l’auteur d’une œuvre éclectique prenant pour cible une société moderne déboussolée, véritable satire faisant l’état de notre condition de vivants.

Dans un style brillant et corrosif, la fiction de Percival Everrett illustre une Amérique encore prisonnière de son passé, immense, raciste, et percluse de contradictions. Une écriture simple et habile qui met en scène un univers fantastique et décalé, truffé de références sociologiques et philosophiques, et qui se décline en polars, westerns, ou encore réécriture de mythes anciens.

Lauréat de nombreux prix dont le Literature Award de l’Académie américaine des Arts et des Lettres, cet écrivain prolifique est acclamé par la critique aux Etats Unis alors que le public français ne connaît encore que le quart de cette œuvre polymorphe.
Ainsi découvert sur le tard dans l’hexagone, Everrett y est publié pour la première fois en 2004 avec son roman Effacement. Une réflexion surprenante et politiquement incorrecte sur la lutte d’un écrivain noir en proie aux clichés que l’on afflige aux auteurs « de couleur » dans le monde de l’édition.
A ensuite suivi Désert Américain (2006), un roman farfelu et jubilatoire où un homme raté rate même sa mort. Résurrection et débandade totale, le récit est une farce gigantesque dans laquelle l’auteur joue avec le grotesque et l’absurde pour dépeindre une société américaine qui apparaît plus perfide et coincée que jamais.
Puis, il y a eu Blessés (2007), un western dont les héros ont l’audace d’être noirs et homosexuels, Glyphe (2008), l’autobiographie d’un bébé au QI trop élevé puis, Le supplice de l’eau (2009), véritable charge contre la nation qui a élu Bush, qu’il surnomme à l’occasion : la « nation de fieffés connards ». Et enfin, Pas Sydney Poirier (2011) un roman initiatique racontant les turpitudes d’un Noir dans une Amérique raciste et de mauvaise foi.
Le romancier publie en 2012 son septième livre traduit en français, Montée aux enfers : les aventures d’un shérif adjoint qui doit enquêter sur un meurtre dont il est le principal suspect. Percival Everett joue de nouveau avec les genres et les codes de la narration pour composer ici une fiction authentique qui réinvente le polar.


Bibliographie :


Présentation de Montée aux enfers

À Plata, Nouveau-Mexique, Ogden Walker, shérif adjoint du comté, est chargé d’enquêter sur un meurtre dont il apparaît rapidement comme le principal suspect. Problème : c’est lui qui nous raconte l’histoire. Faut-il croire sa version des faits ? Dans un roman qu’aurait pu écrire Walter Mosley s’il avait lu Derrida, Percival Everett invente le polar suspect.