La BD à l’honneur...

7 juillet 2010.
 

Les Bulles noires

Toujours captivé par les évolutions de la bande dessinée, art de l’enfance de plus en plus ouvert aux adultes, le festival jeunesse reçoit cette année, en relation directe avec l’exposition Les couleurs du noir et la Nuit blanche du Film noir certains des artistes qui viennent de se prêter à une passionnante expérience d’adaptation en BD de grands textes du patrimoine noir.
Miles Hyman, Baru, Lax, de Metter, Joe G. Pinelli seront avec nous pour prolonger la conversation, engagée depuis plusieurs éditions d’Étonnants Voyageurs, sur les grandeurs et les limites de cet exercice très particulier qui consiste à convertir un texte littéraire en narration graphique.







Par temps Clerc

En une année où le Festival se penche sur les causes et conséquences culturelles de mai 68, il était impossible de ne pas s’intéresser à l’épanouissement des cent fleurs de papier qui a suivi le joli mois de révolte. Et naturellement Métal Hurlant, magazine de BD né du big bang du Pilote de Goscinny, fait partie de cette floraison, qui modifia le paysage graphique occidental (et même oriental à en croire les déclarations du réalisateur Miyazaki qui revendique haut et fort l’influence de Mœbius). Il se trouve que l’un des piliers de Métal vient de publier sa version de l’histoire du canard mythique. Avec Le Journal, Serge Clerc apporte plus que sa pierre à l’édifice. Il le rebâtit entièrement, en 230 pages d’un récit vibrant, touffu, drôle et déchirant, retraçant comme un bildungsroman l’éducation et l’arrivée à la maturité artistique d’un jeune provincial attiré à Paris par les lumières de la contre-culture. Jean-Pierre Dionnet, l’inventeur de Métal, qui signe la préface de cet incroyable pavé BD, sera présent pour nous guider dans les arcanes d’un météore de presse qui a ouvert la voie à la bande dessinée moderne

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

America

Locus Solus - 2024

L’imaginaire de Miles Hyman est empreint de représentations sensibles et uniques des États-Unis, pays qui n’a cessé de mobiliser en lui des images, de Edward Hopper à Norman Rockwell. Certaines des oeuvres de Hyman semblent tout droit sorties des romans de Jack Kerouac ou de William Faulkner.

Dans cet album, l’artiste franco-américain livre un aperçu intime de ce territoire indissociable de son identité. Avec grâce et subtilité, il parvient à captiver des instants, des gestes, des ambiances, en des compositions ingénieuses affranchies des canons esthétiques du genre. Ses oeuvres invitent qui les regarde à une rêverie particulière, comme une invitation au voyage, une découverte de ses Amériques, magnétiques et séduisantes.

Ce recueil d’une cinquantaine d’images, en grande partie rares ou inédites, livre un panorama général de l’Amérique vue par Miles Hyman. Il témoigne de la pluralité de son travail et de ses techniques : acrylique, encre, gouache, fusain, graphite, crayons de couleurs.

Une grande diversité dans les sujets abordés, en lien avec les USA, mais pas seulement, aussi le Canada-Québec et l’Amérique Centrale et du Sud.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Roman graphique
Bande Dessinée

L’Université des chèvres

Futuropolis - 2023

En 1833, dans les Alpes du Sud, Fortuné Chabert est un instituteur itinérant. De village en village, il enseigne avec bonheur lecture, écriture et calcul aux enfants. Ce nomadisme enseignant est appelé « l’université des chèvres ». Fortuné devra renoncer à son sacerdoce, et se retrouvera, des années plus tard, chez les Hopis de l’Arizona, aux États-Unis.

En 2018, Sanjar parcourt la montagne afghane avec son tableau sur le dos. Lui aussi pratique l’université des chèvres. Chassé par les talibans, il deviendra auxiliaire de l’armée américaine en Afghanistan.

Quel est le lien qui unit Fortuné et Sanjar, a priori aussi éloignés que possible par le temps et l’espace ? C’est une jeune femme, Arizona Florès. Descendante de Fortuné (cinquième génération), Arizona est journaliste au Phoenix Post. L’un de ses grands combats, c’est la dénonciation de la violence faite à l’école, avec ses tueries récurrentes qui endeuillent les familles américaines. Virulente dénonciatrice du lobby des armes à feu dans son pays, elle est mise à l’écart par son journal, qui l’envoie en reportage en Afghanistan. Elle y rencontre Sanjar. Celui-ci, de plus en plus en danger, ne peut que se résoudre à abandonner, comme Fortuné, sa mission émancipatrice…

De l’Afghanistan aux États-Unis, du XVIIIe siècle à nos jours, l’école a toujours été rejetée par les obscurantistes : par la vertu d’un récit magnifique de colère et de générosité, de beauté et d’amour, Christian Lax prend parti pour une école sanctuarisée, qui émancipe et qui libère.