BLEYS Olivier

France

25 avril 2022.

Chevalier des Arts et des Lettres depuis 2014, Olivier Bleys est un écrivain qui touche à tous les genres : romans, essais, récits de voyage, bandes dessinées, roman graphique, récit d’anticipation… L’ensemble de son œuvre est traduit dans une dizaine de langues, et lui a valu de nombreuses récompenses, dont un prix de l’Académie française pour Pastel (Gallimard, 2000), le prix du Roman historique pour Le fantôme de la tour Eiffel (Gallimard, 2002) ou encore le Grand Prix du Roman de la Société des Gens de Lettres (SGDL) pour Le Maître de Café (Albin Michel, 2013). Finaliste du prix Goncourt des lycéens pour Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes (Albin Michel, 2015), l’auteur revient avec son dernier opus Antarctique, réjouissant huis clos polaire d’où se dégage une vision guère optimiste de la nature humaine. Ce roman nous happe par la force narrative d’un récit aux accents de thriller, par la poésie de la lumière polaire et même de la rusticité sale du foyer de ces hommes, oubliés du monde.

 

Prenant comme toile de fond les transformations violentes de la Chine contemporaine, ce roman revisite la fable du pot de terre contre le pot de fer. Belle et profonde méditation sur les liens qui unissent l’homme et la nature, ce conte réel écrit dans une langue magnifique ne peut laisser ses lecteurs indifférents.

Olivier Bleys revendique par ailleurs un goût affirmé pour l’échange culturel. Dès l’âge de 22 ans, il fonde l’association Jeunes Artistes du Monde qui promeut le voyage artistique. Des séjours à l’étranger sont organisés (Égypte, Ouganda, Mali, Madagascar…), impliquant des créateurs de plusieurs disciplines et nationalités.

En juillet 2010, il a pris le départ d’un tour du monde à pied, par étapes : son but, marcher un mois par an, sans jamais dévier de son cap, plein est. Il relate dans L’art de la marche (avril 2016, Albin Michel) ses six premières étapes, de son point de départ dans le Tarn à Miskolc en Hongrie.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Antarctique

Gallimard - 2022

L’action commence en janvier 1961, dans la station polaire soviétique de Daleko, située à ce point précis de l’Antarctique que les géographes nomment pôle d’inaccessibilité. Cinq hommes y vivent, chargés par le Parti d’affirmer la présence russe dans cette région pourtant inhabitable. Le roman s’ouvre sur un drame : Vadim vient d’asséner un coup de hache mortel sur le crâne de Nikolaï, l’accusant d’avoir triché lors de leur partie d’échecs. A son réveil, le chef, Anton, découvre le corps ensanglanté de Nikolaï. Il décide d’écrire un rapport sur les faits et de placer Vadim en détention dans le cellier (où sont entreposées les vivres, le bois de chauffage et l’alcool, livrés par avion de façon aléatoire : on n’a plus de nouvelles du monde civilisé depuis des semaines). Dans le cellier la température culmine à moins quinze degrés. Commence alors une période angoissante à la fois pour Vadim, qui dans son cagibi glacial lutte pour sa survie, et pour les trois autres équipiers qui sont à peu près au chaud mais vivent très mal la présence de ce fantôme de plus en plus agressif à leurs côtés. La station semble avoir été oubliée, et l’angoisse monte parmi les hommes. Seul Vadim, le mécanicien de l’équipe, serait capable de remettre en marche l’autochenille ensevelie sous la glace pour aller chercher du secours à Vostok, à mille kilomètres de là…Ce huis clos implacablement réglé se transforme en un roman d’aventures qui fait entrer le lecteur dans les absurdités du système soviétique. Original, haletant, il est imprégné d’un humour noir qui fait merveille.