DOSHI Tishani

Inde

16 février 2011.
 

Biographie

Le curriculum vitae tortueux de cette jeune écrivain indienne le démontre : Tishani Doshi est une touche-à-tout. Quittant à 18 ans la ville de Madras où elle a grandi, elle suit des études de Business Administration aux Etats-Unis. En 1999, elle déménage à Londres où elle travaille comme assistante du service publicité du fameux magazine de mode Harper’s & Queen. Vite lassée de sa vie londonienne, elle réalise que "le confort, c’est la stagnation". Elle décide alors de regagner l’Inde avec le projet vague de se reconvertir en monitrice de plongée...

Une rencontre imprévue la fait encore bifurquer : Chandralekha, figure iconoclaste et grande chorégraphe indienne, la prend sous son aile. Tishani Doshi commence ainsi à 26 ans une improbable carrière de danseuse. Parallèlement, elle fait du journalisme en freelance, balayant des sujets aussi divers que les identités transgenres ou le cricket, sport qui la passionne.

L’écriture n’est toutefois jamais absente de ce parcours sinueux. Séduite aux Etats-Unis par la littérature du Sud, Tishani Doshi s’inscrit aux séminaires d’écriture de l’Université Johns Hopkins de Baltimore. C’est par la poésie que la jeune femme entre en littérature. En 2006, elle remporte le prix All-India Poetry avec son poème, The Day We Went to the Sea. Elle publie la même année un recueil de poésie, Countries of the Body, qui lui permet de remporter le prestigieux Forward Prize for Best First Collection. Le jury parle alors d’un auteur « prêt à prendre des risques, en quête d’une poésie sensuelle, engagée sur le plan émotionnel et passionnel ».

Son premier roman, Le plaisir ne saurait attendre, est né du souvenir d’une découverte d’enfance : la correspondance amoureuse de ses parents. Dans ces dizaines de lettres échangées entre sa mère, galloise, et son père indien, Tishani Doshi a trouvé le point de départ d’une saga familiale tendre et pleine d’humour. Influencée notamment par Salman Rushdie, qui salue "un roman captivant, délicieux", l’auteur apporte sa touche de fraîcheur aux conventions du roman post-colonial indien.


Bibliographie :


Présentation de Le plaisir ne saurait attendre

spip_logoTout a commencé en août 1968 quand Babo Patel avec ses cheveux bouclés et ses belles dents fut le premier membre d’une famille jaïn de Madras à prendre l’avion pour Londres afin de parfaire son éducation. Le matin de son départ, Prem Kumar, son père qui avait, cette nuit-là, fait le seul rêve de sa vie, un rêve où toute sa famille s’était perdue, aurait pourtant dû sentir venir le grabuge…
Mais Babo est déjà loin ! Dans un appartement de Finchley Road, il fait l’amour avec frénésie à Sian Jones dont il est tombé fou amoureux à la vue de sa robe mini toute blanche et du ruban rouge dans sa chevelure auburn de belle Galloise, oublieux du mariage arrangé qui l’attend en Inde. Au grand dam de Trishala, sa mère, qui feint l’accident cardiaque pour le faire rentrer. Ce que Babo apprécie moyennement… en faisant savoir qu’il épousera Sian quoiqu’il arrive, en dépit de toute tradition et de toute convention…
Le plaisir ne saurait attendre, inspirée par l’histoire des parents de l’auteur, est la chronique chatoyante, à la fois légère et grave, tendre et inhabituelle d’une famille indo-galloise bruyante et chamarrée, en Inde, sur quatre générations. Et ce, pendant qu’ailleurs les Beatles triomphent puis se déchirent, que le prince Charles et Diana se découvrent, qu’Indira Gandhi tombe sous les balles de son garde du corps sikh et que Madras devient Chennai…

Tishani Doshi a si bien réussi le tour de force de capturer par une écriture poétique, lyrique et vive, les excentricités et les calamités de ce drôle de clan que Salman Rushdie et Roddy Doyle ont chaleureusement acclamé ce roman exceptionnel.

Revue de presse :