- © Antoine Rozès
Dominique Sylvain est une observatrice toujours assidue, parfois amusée, du monde, une acquitté qui profite aux polars qu’elle écrit.
Avant d’en venir à ce genre dans lequel elle excelle, elle a d’abord "regardé les grands lancers des pavés en 68", a "découvert Led Zeppelin avec Whole lotta love et cessé d’écouter Jo Dassin", a "bricolé dans l’Histoire de l’Art à Strasbourg", a été pigiste à Paris, période de "vaches maigres et riches rencontres" et journaliste d’entreprise dans la sidérurgie. Elle part vivre au Japon qui lui inspire en 1995 son premier polar Baka !. Quelques voyages plus tard, elle publie Sœurs de Sang et Travestis avant de revenir vivre à Paris en 2000 où elle enchaine les polars et les succès : Techno Bobo, Vox (Prix Sang d’Encre 2000) et Cobra, deux thrillers d’un trio d’officiers de la Brigade criminelle, puis Strad, gratifié du Prix Michel Lebrun 2001, et Passage du désir, Grand prix des lectrices de Elle 2005 – et premier épisode mettant en scènes deux enquêtrices amateurs : Ingrid Diesel, masseuse américaine et Lola Jost, commissaire à la retraite. C’est alors l’occasion pour Dominique Sylvain d’opérer un métissage entre polar et comédie. En 2007, l’auteur réécrit complètement son premier roman, Baka ! et renoue, à cette occasion, avec son personnage fétiche, Louise Morvan qu’elle fait alors revivre dans La Nuit de Geronimo, un roman qui oscille entre secrets de famille et inquiétantes recherches en biologie moléculaire comme les OGM. Dominique Sylvain a toujours été intéressée à la fois par les faits de société et par les mondes de l’art et de la science qui sont les sujets de plusieurs de ses polars.
Dans le recueil de nouvelles Régals du Japon et d’ailleurs, Dominique Sylvain délaisse momentanément le polar pour raconter d’étranges festins de son enfance et de ses voyages avant de nous donner à lire une nouvelle enquête de Lola et Ingrid dans son dernier roman Guerre sale qui se déroule dans le contexte sombre de la vente d’armes et des relations franco-africaines.
- Les Hommes en noir (Les Contrebandiers, 2011, Collectif. Recueil de nouvelles sur les règles du football et la fonction de gardien de but.)
- Guerre sale (Viviane Hamy, 2011) Finaliste pour le Prix RTL-Lire 2011
- La Nuit de Geronimo, Viviane Hamy, 2009)
- Mots pour maux (collectif, préface de Philippe Grimbert, Gallimard, 2008)
- La Maîtresse en maillot de bain (collectif, Points Seuil, 2008)
- Régals du Japon et d’ailleurs (Nil Editions, coll. Exquis d’Écrivains, 2008)
- L’Absence de l’ogre (Viviane Hamy, 2007)
- Baka ! (Viviane Hamy, 2007)
- Manta Corridor (Viviane Hamy, 2006)
- La Fille du samourai (Viviane Hamy, 2005)
- Passage du désir (Viviane Hamy, 2004), Grand prix des lectrices de Elle 2005
- Cobra (Viviane Hamy, 2002)
- Strad (Viviane Hamy, 2001), Prix Michel Lebrun 2001
- Vox (Viviane Hamy, 2000), Prix Sang d’Encre 2000
- Techno Bobo (Viviane Hamy, 1999)
- Travestis (Viviane Hamy, 1998)
- Sœurs de Sang (Viviane Hamy, 1997)
Dominique Sylvain renoue avec le duo Lola Jost, ex-commissaire du 10e et Ingrid Diesel, l’Américaine, masseuse le jour et effeuilleuse la nuit.
Florian Vidal, avocat spécialisé dans les contrats d’armement et les relations franco-africaines, a été assassiné de manière effroyable : brûlé vif aux abords d’une piscine, un pneu enflammé autour du cou, les mains menottées. Or, cinq ans auparavant, Toussaint Kidjo, l’assistant de Lola, de père français et de mère congolaise, a été assassiné de la même façon. Florian Vidal travaillait pour Richard Gratien, maillon fondamental de la Françafrique pour le secteur de l’armement. Redoutable et froid, Mister Africa, souvent dans le collimateur de la justice française, s’était pris d’affection pour Florian qu’il avait engagé comme chauffeur. Il en avait fait un avocat réputé et riche puis, avec les années, son fils adoptif. Pour Lola le lien entre les deux affaires ne fait aucun doute. Elle reprend son enquête mais empiète terriblement sur le travail du commandant en charge de l’affaire, Sacha Duguin. Elle doit se rendre à l’évidence, seule elle ne peut rien, l’ennemi est plus puissant qu’il en a l’air. Dans ce contexte, quel rôle notre duo va-t-il pouvoir jouer ?
Les personnages, tous plus complexes et dissimulés les uns que les autres, manipulateurs et prêts à tout, évoluent sur fond de scandale politico-financier. Les rebondissements succèdent aux rebondissements, les dialogues virevoltent. Guerre sale manifeste une énergie violente au service d’une intrigue parfaitement maîtrisée.
Revue de presse :
- « Les personnages sont pour beaucoup dans l’exceptionnelle réussite de ce livre. Trop nombreux pour qu’on les cite tous. Disons simplement qu’ils échappent aux clichés habituels, comportent une part d’ombre qui déplairait fort aux tenants du manichéisme. (...) Alors que tant de "polars" sont écrits à la va-comme-je-te-pousse, sans aucune souci de la langue, Guerre sale impose, d’emblée, une musique et une phrase qui influencent directement le caractère de chaque personnage. [...] Dominique Sylvain, avec ce roman à couper le souffle, s’impose comme la nouvelle figure de proue du polar français. Lisez vite ce petit bijou ! » L’Express
- « Guerre sale possède le rythme endiablé, la sensualité à vif , les dialogues et l’humour mordant de ses meilleurs livres. » Livres Hebdo
- « Guerre sale déroule sur un tempo digne de Kenny Clarke une construction romanesque sophistiquée comme un Rubik’s Cube. Avec une écriture élégante et poivrée. L’humour est son domaine. » Les Echos
- « La romancière Dominique Sylvain, pour son treizième ouvrage, transporte ses héros dans l’univers des sales guerres du continent noir, sur la piste de ceux qui en profitent. (...)
Dominique Sylvain prend le risque de confronter ses personnages à un univers inconnu, le plus dangereux étant celui où la raison d’État se croit la plus forte. Elle y parvient avec une réelle maîtrise de l’intrigue policière, alliée à une écriture à la hauteur de son ambition. Dominique Sylvain est au mieux de sa forme dans cette Guerre sale qu’on dévorera. » L’Humanité