BENGTSSON Jonas T.

Danemark

29 mars 2013.
 

Biographie

Ce n’est pas le paradis social de son pays que Jonas T. Bengtsson, auteur danois, nous donne à lire dans son livre choc Submarino, mais son envers, dans les lueurs blafardes de Copenhague, trou sans fond dans lequel s’enfoncent inexorablement des paumés atomisés par un climat hostile et brutal.

Ce jeune romancier né en 1976 vit à Copenhague et est décrit comme la nouvelle voix du roman scandinave. Il se fait connaître en 2005 avec Aminas Breve qui reçoit le prix Bogforums/BG - Banks New Talent Prize for Best Novel.
Deux ans plus tard, il conforte les critiques en publiant un nouveau roman de talent, Submarino, traduit et publié en France en 2011. Un livre aussi réaliste que dérangeant sur les bas-fonds de Copenhague. Il reçoit le PO Enquist award 2010 pour son style sans faille, ses descriptions au plus près de la réalité des personnages, son portrait des proscrits d’une société et pour l’empathie qui émane de son écriture. Elle met en contact le lecteur avec une humanité en marge de la société et en proie au fatum.

Il n’est par ailleurs pas étonnant que Thomas Vinterberg (Festen) ait porté ce roman à l’écran en 2010 car son écriture utilise des techniques cinématographiques comme le flasback, le montage, le flash-forward, le flou, la plongée, la contre-plongée et le hors-champ.

Les écrivains dont Bengtsson se réclame ont d’ailleurs été pour certains adaptés au cinéma : Irvine Welsh (Trainspotting, Bret Easton Ellis (American Psycho) , Chuck Palahniuk (Fight Club, Monstres Invisibles) ou encore James Frey (Mille Morceaux).

Avec À la recherche de la reine blanche, Jonas Bengtsson poursuit son exploration des marges à travers l’histoire tragique et tendre d’une relation entre un père et son fils.


Bibliographie :


Présentation de À la recherche de la reine blanche

À six ans, Peter ne va pas à l’école. Son père et lui déménagent sans cesse et vivent en marge de la société. Que fuient-ils, de qui se cachent-ils ? Chaque soir, en guise de réponse, son père lui raconte les aventures d’un roi et d’un prince qui, comme eux, n’ont plus de maison et voyagent à travers le monde pour tuer une reine blanche.
Peter admire ce père un peu magique qui exerce tous les métiers, tantôt ébéniste, éclairagiste ou jardinier. Inconscient du danger, il l’accompagne comme un jeu, une vie sur mesure qui pourrait durer toujours...

Odyssée tragique et tendre, À la recherche de la reine blanche nous parle de survie, d’amour et de transmission.


Présentation de Submarino

Trainspotting à la danoise, Submarino explore le Copenhague underground à travers les destins de deux frères en quête d’une normalité dont ils ignorent tout.

Enfants des services sociaux, Nick et son frère se rencontrent à la sortie d’un foyer, le jour où leur mère décide de leur offrir un semblant de vie de famille. Très vite pourtant, elle tombe enceinte et reprend son errance de bar en bar, de passe en passe. Livrés à eux-mêmes, les deux frères s’occupent du bébé avec les moyens du bord. Quand le petit crie trop fort, ils mettent la télé à fond et sniffent de la peinture. mais un jour le bébé ne crie plus : il est mort.

Des années plus tard, Nick traîne son corps bodybuildé et rongé par l’alcool dans les bas-fonds de Copenhague. Son frère, héroïnomane, élève seul son fils et prend la tête d’une petite armée de dealers. Tous deux se débattent pour survivre à ce terrible passé et tenter d’échapper, en vain, à la marginalité.

Chronique violente et sans concession, Submarino dissèque les vies de ces êtres mal nés, héritiers malgré eux d’une misère sociale dont ils ne parviennent pas à s’extraire. Un livre coup de poing auquel le cliché d’un Danemark pays-le-plus-heureux-du-monde ne résiste pas et dont on peine à sortir indemne.

Revue de presse :