ROBINSON Charles

France

2 février 2016.
 

Biographie

© Hermance Triay

Si l’on sait peu de choses sur Charles Robinson, ce n’est pas une coïncidence : l’auteur s’est en effet appliqué à ne laisser transparaître aucun indice sur sa vie personnelle, autre que son âge, 39 ans et son lieu de résidence, Paris. "J’ai remarqué qu’on a de plus en plus tendance à justifier les livres par la vie de l’auteur. J’ai donc eu ce désir de supprimer toute espèce de biographie, de manière à ce que le texte soit justifié par le texte", explique-t-il.

Pour présenter Charles Robinson, il faut donc se concentrer avant tout sur son œuvre : il a en effet signé trois livres pour le moins originaux. Le premier, Le Génie du proxénétisme (2008), raconte le projet d’un entrepreneur audacieux appelé à redynamiser une région sinistrée, qui présente son plan dans les moindre détails : créer un gigantesque bordel, "la Cité", régi par les lois strictes et méticuleuses du libéralisme. Un pamphlet à l’humour corrosif qui fonctionne comme un révélateur des rouages du monde capitaliste, écrit dans une langue très classique, le tout entrecoupé d’extraits du Génie du christianisme de Chateaubriand. "Il y a une attraction extrêmement forte du capitalisme. Cette attraction est d’une manière ou d’une autre une forme de puissance, mais elle est aussi libidinale. Repasser par le sexe, c’était essayer de capter cela." Son livre a reçu le prix Sade en 2008.
En 2011 est paru un nouveau roman, Dans les Cités : au cœur de l’intrigue, le parcours d’un ethnologue employé par un cabinet d’architecture pour aller faire un rapport sur une cité promise à la réhabilitation. L’occasion pour lui de faire remonter les souvenirs de son premier amour.

Son tout dernier ouvrage, Fabrication de la guerre civile, place l’intrigue dans le même lieu, la désormais connue « cité des Pigeonniers", et réintroduit le récit quelques semaines ou mois après la fin de son précédent roman. La plume furieuse de l’auteur permet de désamorcer les jugements et de décrire l’abîme, l’environnement abîmé, désolé, mais imaginatif et vivant, où se croisent des destins tout aussi surprenants et troublés.


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Fabrication de la guerre civile

Seuil - 2016

Située dans une ville nouvelle, en région parisienne, la Cité des Pigeonniers
abrite 322 appartements, 1 200 habitants. C’est un petit monde, dense,
poissé par la crise et la paupérisation exponentielle, qui va entrer en fusion à
la lumière d’un projet de rénovation urbaine, lequel doit raser les bâtiments,
disperser la population, avant une reconstruction future.
Fabrication de la guerre civile propose une archéologie sociale sous la forme
d’une vaste fresque, sombre, poétique et romanesque, dans une cité fictive.
L’exploration patiente, courant sur une année, des strates fragilisées et
douloureuses d’une microsociété : amours et amitiés, travail et absences de
travail, accidents et malchances, pressions sociales et regard des autres,
décisions fatales et formes de vie…
Parce que les Cités sont un sujet traditionnellement peu considéré dans la
société française, l’enjeu est de produire une ambitieuse et généreuse
oeuvre-monde.


Revue de presse :