SIMÉON Jean-Pierre

France

3 mai 2022.

Directeur artistique du Printemps des poètes pendant seize ans, il est aujourd’hui directeur de la collection poésie chez Gallimard. Véritable militant de la poésie, il travaille à offrir au plus grand nombre « la possibilité d’une autre langue, intense, incandescente, imprévue ». Il écrit aussi pour le théâtre : son Philoctète a été mis en scène en 2009, avec, dans le rôle-titre, l’acteur Laurent Terzieff récompensé d’un Molière. Il a reçu de nombreux prix, notamment le prix Max-Jacob en 2006 pour son recueil Lettres à la femme aimée au sujet de la mort. Il revient cette année avec Une théorie de l’amour, ouvrage qui propose une analyse de ce sentiment universel, pour repenser poétiquement le monde.

 

Plus qu’un simple poète, Jean-Pierre Siméon est un militant de la poésie : il travaille à offrir au plus grand nombre « la possibilité d’une autre langue, intense, incandescente, imprévue ». Directeur artistique du Printemps des poètes depuis 2001, il voit dans les poèmes de magnifiques armes contre « l’affadissement de la langue » et le conformisme des représentations.

Agrégé de lettres, il enseigne pendant longtemps à l’IUFM de Clermont-Ferrand tout en développant une œuvre poétique qui lui vaut en 1984 le Prix Artaud pour son recueil, Fuite de l’immobile.

A partir de 1991, Jean-Pierre Siméon dirige chez son éditeur, Cheyne, la collection Grands Fonds, aux côtés de Jean-Marie Barnaud : tous deux s’appliquent à publier des pages de prose rigoureusement inclassables.
Sa route croise un jour celle de l’homme de théâtre Christian Schiaretti qui en fait son « poète associé » à la Comédie de Reims et avec qui il crée, en 1998, Les langagières, une manifestation qui célèbre la langue et ses usages multiples. La collaboration se poursuit depuis 2003 au Théâtre National Populaire de Villeurbanne : son texte Philoctète a notamment été mis en scène en 2009, avec, dans le rôle-titre, l’acteur Laurent Terzieff récompensé d’un Molière en 2010 pour son interprétation.

Comme de la poésie, Jean-Pierre Siméon souhaite faire du théâtre un art largement partagé : dans un opuscule publié en 2007, Quel théâtre pour aujourd’hui ?, l’écrivain éreinte les travers du milieu théâtral contemporain, sa peur panique de « tomber dans le pathos » qui tourne au mépris pour toute forme d’émotion et son goût immodéré pour le paratexte et les « joutes oratoires post-coïtum »…

Jean-Pierre Siméon publie en 2011 La mort n’est que la mort si l’amour lui survit, sous-titré Histoire d’Orphée, qui sera joué à la Comédie de Saint-Etienne.


Bibliographie non exhaustive :

Poésie :

Théâtre :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Une théorie de l’amour

Gallimard - 2021

« Je sais bien que, s’agissant de poésie, qui veut mal de mort à la froideur du concept et à l’esprit de système, ce titre "Une théorie de l’amour", semble contrevenir au bon sens. Je tiens cependant que c’est trop rapidement en juger. La vérité est qu’aujourd’hui plus que jamais sans doute, la pensée du monde, de la vie et de ses circonstances, otage des machinologues en tout genre, s’asservit pour notre malheur à la souveraineté d’une abstraction qui s’épargne les démentis du réel. Seule objecte à mes yeux à cette emprise délétère ce que la poésie depuis toujours fomente : une compréhension des choses non surplombante mais impliquée, sensuelle assurément, qui a aussi pour moyen la main et le pied. La pensée dans le poème a du corps enfin, et c’est le corps du monde, et c’est le corps de chacun. En quoi elle s’accroît d’un souffle, d’un rythme, d’un dynamisme, pulsations du sang et du vent. Le poème réchauffe le concept et soumet la pensée au vivant contrordre que recèle la liberté native du réel. Mouvement perpétuel, mort du dogme. Il est temps de repenser poétiquement la vie. »
Jean-Pierre Siméon