FORTIER Dominique

Québec

20 avril 2014.
 
© Martine Doyon

Dominique Fortier aime raconter qu’un texte littéraire, « c’est comme une série de points lumineux dans un ciel noir. Les points sont fixes ; il appartient à chaque lecteur de tracer les lignes qui formeront les constellations. » Et c’est avec talent qu’elle nous guide pour ce faire dans son lumineux premier roman Du bon usage des étoiles.

Après avoir étudié la littérature française à l’université McGill de Montréal, où elle a soutenu une maîtrise sur les quatre romans écrits par Romain Gary sous le pseudonyme d’Émile Ajar et un doctorat sur l’œuvre de Gabrielle Roy, un petit détour vers le droit et quelques atermoiements plus tard, elle revient à la littérature, en qualité de directrice de collection et traduit également une quinzaine d’ouvrages littéraires et scientifiques, dans des disciplines aussi diverses que les sciences politiques, la linguistique et la botanique.

Quand on demande à Dominique Fortier le temps qu’il lui a fallu pour écrire Du bon usage des étoiles, elle répond : « Trente-cinq ans », au cours desquels elle a vécu dans les livres des autres avant d’illuminer la scène littéraire de son éclatant premier roman, œuvre polyphonique qui mêle récit, journal, poésie, théâtre, traité scientifique, partition musicale et, même, recettes culinaires. Du bon usage des étoiles s’inspire de la dernière expédition de John Franklin, parti avec deux navires à la conquête du passage du Nord-Ouest en 1845. On découvre par le journal de Francis Crozier, second de l’expédition et capitaine du Terror, la vie des 129 hommes livrés à la solitude de la nuit arctique. En contrepoint, l’auteur nous fait partager l’existence de lady Jane Franklin et de sa nièce Sophia, dont se languit Crozier. Entre lyrisme tragique et humour aiguisé, entre grandeurs et travers de l’époque victorienne, Du bon usage des étoiles en offre un kaléidoscope éclatant.
Finaliste à de nombreux prix et chaudement accueilli par la presse québécoise, le roman a été traduit et publié au Canada anglais et est actuellement en cours d’adaptation cinématographique par Jean-Marc Vallée, réalisateur de The Young Victoria et de Café de Flore.

Dominique Fortier a publié en 2010 au Québec un deuxième roman, Les larmes de saint Laurent, dans lequel trois histoires se font écho par un jeu subtil de correspondances. Il est rapidement suivi d’un troisième roman, La porte du ciel, publié en 2011 et qui nous dresse le portrait de la Louisiane à l’aube guerre de Sécession, à travers le destin de deux femmes, l’une noire, l’autre blanche.


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

La porte du ciel

Alto - 2014

Sous un morceau de ciel de la Louisiane s’étirent les sillons brun et blanc d’un champ de coton. Deux fillettes grandissent, l’une dans l’ombre de l’autre. On construit au milieu d’un marais une impossible église, un village oublié s’endort dans un méandre du fleuve. Tout près monte la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées.
 
Dans ce troisième roman plus grand que nature, l’auteur du Bon usage des étoiles et des Larmes de saint Laurent offre le portrait d’une Amérique de légende qui se déchire pour mieux s’inventer. Roman labyrinthe, livre kaléidoscope, La porte du ciel nous entraîne par cent chemins entre rêve et histoire.