FERNANDEZ Dominique

France

19 mars 2009.
 
Dominque Fernandez, Etonnants Voyageurs 2007
© Gael Le Ny

Dominique Fernandez a toujours été fasciné par la culture italienne. Normalien et agrégé d’Italien, il commence sa carrière à l’Institut français de Naples avant de devenir professeur d’Italien à l’Université de Rennes. Spécialiste de l’Art Baroque, romancier, essayiste et grand voyageur, il commence sa carrière littéraire en intégrant le comité de lecture des éditions Grasset. Il publie son premier roman, L’écorce de Pierre, en 1959 et, quinze an plus tard, avec Porporino ou les Mystère de Naples, dévoile son homosexualité et remporte le prix Médicis. Récompensé une nouvelle fois en 1982 par le Prix Goncourt pour Dans la main de l’ange, Dominique Fernandez est aujourd’hui célébré par la critique et plébiscité par le public. Critique littéraire pour le Nouvel Observateur, l’Express ou la Quinzaine littéraire, traducteur et inventeur de la psychobiographie, Dominique Fernandez est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages - romans et essais confondus - ainsi que membre de l’Académie Française.

Fils de Ramon Fernandez, qui était l’ami de Proust et Gide, célèbre critique littéraire et intellectuel de gauche devenu collabo, Dominique Fernandez, en présentant sa candidature à l’Académie, voulait réhabiliter sinon son père du moins son œuvre et voir affichée et reconnue son homosexualité sous la coupole. Deux vœux exaucés puisqu’il occupe depuis 2007 le 25ème fauteuil et que deux des œuvres de Ramon Fernandez, jusqu’alors bannies des bibliothèques, viennent d’être rééditées.
Dominique Fernandez ne s’est d’ailleurs pas contenté d’évoquer son père devant l’Académie puisqu’il vient de publier Ramon, un livre dans lequel il cherche à comprendre l’itinéraire et les raisons qui ont mené son père sur la voie du national socialisme.


Liens :

Interview de Dominique Fernandez sur Europe 1

Lecture de Ramon sur L’Express.fr

Dominique Fernandez présente Ramon sur Arte.tv


Revue de presse Ramon :

Le Figaro
Télérama
Libération
Le Magazine Littéraire
Lire
Le Nouvel Observateur
La Croix
Le Soir


Bibliographie :


Présentation de Ramon :

" Je suis né de ce traître, il m’a légué son nom, son œuvre, sa honte. Au centre de ma vie, depuis l’enfance : aimer ce qui est interdit, puisqu’on m’interdisait d’aimer l’objet de mon amour " : ainsi parle Dominique Fernandez de son père Ramon, à l’orée de cette enquête biographique, historique et intime. Le fils cherche à comprendre comment son géniteur, l’un des plus grands intellectuels de son temps, a pu être socialiste à trente et un ans, critique littéraire d’un journal de gauche à trente-huit, compagnon de route des communistes à quarante, fasciste à quarante-trois et collabo à quarante-six. Pour saisir le destin énigmatique de Ramon, Dominique Fernandez tresse serré trois fils. Celui de l’histoire littéraire - nous voici de plain-pied avec Proust, Gide, Mauriac, Paulhan, Céline, Bernanos, Saint-Exupéry Malraux, Duras, et tant d’autres. Celui de l’histoire politique en France et en Europe - le 6 février 1934, le Front populaire, la guerre d’Ethiopie, la guerre d’Espagne, celle de 1940, l’Occupation, sont autant d’événements auxquels Ramon est mêlé de près. Celui de l’histoire privée - comment un play-boy dépensier d’origine mexicaine, amateur de tango et de Bugatti, fait brièvement le bonheur puis durablement le malheur de la brillante sévrienne, fille d’instituteurs pauvres, qu’il épousa en 1926. Echec conjugal documenté jour après jour par les carnets intimes de l’épouse. Ces trois plans superposés, qui montrent comment les péripéties les plus intimes peuvent infléchir un destin, donnent à ce livre toute sa dimension romanesque.

Résumé de L’Art de raconter :

" Raconter des histoires : ce devrait être la fonction première du roman. Cela longtemps l’a été, de Stendhal à Tolstoï, de Dickens à Melville, de Stevenson à Simenon. Aujourd’hui, en France du moins, les romanciers ne racontent plus : ils parlent d’eux-mêmes, ce qui est tout différent. Ils ont perdu l’art de se créer des doubles et de se projeter dans des identités de rechange. Ils expérimentent, ils ressassent, ils n’ont plus cette liberté, cette gaieté de se transformer en d’autres qu’eux-mêmes. L’Art de raconter est tout le contraire d’un traité sur le roman c’est une défense et illustration, à travers de nombreux exemples français et étrangers, du roman comme plaisir, comme jubilation, comme machine à rêver et à entraîner le lecteur dans les émois et les délices de l’aventure ."
Dominique Fernandez