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1er juin 2011.
 
 

DERNIER OUVRAGE

 

Le phare : Voyage immobile

Hoëbeke - 2015

Paolo Rumiz pour son nouveau livre a fait un voyage auquel même lui sans doute ne s’attendait pas. Lui qui a longé les 6 000 kilomètres des frontières de l’Europe du nord au sud, traversé les Balkans, franchi les montages à la recherche d’Hannibal, ramé tout au long du fleuve le Pô, lui, le grand voyageur italien, décide de vivre et de nous faire vivre son premier voyage immobile dans un phare perdu au milieu de la Méditerranée, loin de tout et de tous, hormis les gardiens.
Soudain libéré de tout contact avec le monde extérieur – il n’a ni radio, ni télé, ni internet, ni même un téléphone – il se consacre, quand le temps le permet, à l’exploration de son environnement plutôt réduit puisque le phare est perché sur un récif où il n’y a aucune autre habitation. Il nous présente donc tour à tour la nature, la faune domestique (il y a quand même un âne et une poule) et la faune sauvage (dominée par les innombrables oiseaux), les poissons, le bâtiment où il loge, ceux qui l’habitent ou qui l’ont habité jadis, sans oublier d’autres occupants de phares qu’il a connus dans son enfance, il nous parle du temps qu’il fait, des vents, des bateaux qui passent, de ses pensées, de ce qu’il mange et de bien d’autres choses encore. Bref, il nous dit tout, sauf le nom de cet archipel mystérieux, qu’il tient à cacher, de peur d’y voir déferler des hordes béotiennes. Il livre certes quelques indices, mais ceux-ci amènent le lecteur à se demander si la vérité ne serait pas plus compliquée qu’il n’y paraît et à conclure que le phare du récit pourrait bien être, en réalité, un savant amalgame d’expériences diverses. En tout cas, le récit est prenant, et inoubliable. C’est avec une indéniable volupté que ceux qui rêvent d’une tour d’ivoire se laisseront entraîner jusqu’à ce lieu austère, à l’écart du monde, même s’il faut en repartir.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Gare à Lou !

Julliard - 2019

Avec Gare à Lou !, Jean Teulé revient à la veine fantastique qui avait fait le succès du Magasin des suicides et laisse libre cours à un imaginaire plus débridé que jamais.

Comme le disaient Mozart et Shakespeare : " Il est très agréable de jouir d’un don exceptionnel, mais il ne faut pas oublier que c’est une source inépuisable d’embêtements. " À 12 ans, Lou partage absolument cette opinion. Au prétexte qu’elle est en mesure de faire tomber immédiatement les pires calamités sur la tête de tous ceux qui la contrarient, on l’enferme dans un endroit secret en compagnie de militaires haut gradés pour qu’elle devienne une arme absolue capable de mettre en échec les plans malveillants des ennemis du pays ou, pire, d’ourdir de méchantes et sournoises manœuvres afin de causer des torts effroyables à d’autres nations. De telles occupations n’offrent pas à une adolescente les satisfactions que la vie aurait pu lui promettre. D’autant que son super pouvoir, aussi extraordinaire soit-il, ne fonctionne pas toujours comme prévu. Rien ne pouvait mieux inspirer Jean Teulé que d’imaginer les horreurs qu’un être humain bien disposé peut infliger à ses contemporains.