DJEMAI Abdelkader

Algérie

15 mars 2012.
 

Biographie

© Emmanuelle Marchadour
Abdelkader Djemaï

Originaire d’Oran, Abdelkader Djemaï est l’un des grands écrivains algériens de langue française. Un temps journaliste en Algérie, il collabore à un grand nombre de périodiques, algériens et autres (Algérie-Presse-Service, Qantara, La République...), mettant sa plume au service de l’actualité culturelle. Auteur de nouvelles, de pièces de théâtres et de romans, sa carrière d’écrivain commence avec la publication de poèmes dans les journaux d’Oran et il attend d’avoir trente ans pour publier son premier roman, Saison de pierre.

En 1993, l’étude de l’oeuvre de Camus le mène d’Oran à Paris. Il tombe tout de suite amoureux de cette ville et décide de s’y installer. L’Algérie connait alors des années sanglantes qui lui inspirent la trilogie Un été de cendres, Sable rouge et 31, rue de l’aigle, publiée entre 1995 et 1998. Sans jamais laisser de place au pathos, Abdelkader Djemaï retourne dans chacun de ses romans à son Maghreb natal : parfois de manière nostalgique, comme dans Le nez sur la vitre où il retrace la vie, entre France et Algérie, d’un exilé ; ou parfois de manière colorée et poétique, comme dans Zorah sur la terrasse, qui raconte la résidence de Matisse à Tanger de 1912 à 1913.

Partagé entre le travail d’écriture, et de nombreuses interventions dans des collèges, lycées ou encore des centres carcéraux, Abdelkader Djemaï s’attaque en 2012 avec le talent poétique qu’on lui connaît, au roman historique. il revient dans La dernière nuit de l’émir, sur l’histoire de l’émir Abdelkader, figure intellectuelle marquante de l’histoire du XIXe siècle, leader jusqu’en 1847 de la résistance à la conquête coloniale française, dont la vie inspira de nombreux auteurs algériens, de Kateb Yacine à Mohamed Dib.


Bibliographie :


Présentation de La dernière nuit de l’émir

spip_logoLe 24 décembre 1847, l’émir Abd el-Kader (1808-1883) attend, dans le froid et la pluie, d’embarquer sur Le Solon qui a mouillé dans le petit port de Djemâa-Ghazaouët proche de la frontière marocaine. La veille, après une résistance de quinze années contre le corps expéditionnaire français, il avait signé sa reddition sous la promesse d’être conduit, avec quatre-vingt-seize de ses proches et compagnons, à Alexandrie ou à Saint-Jean-d’Acre. À travers la vie de l’émir, chef de guerre mais aussi chef d’état, poète, maître soufi et grand voyageur, Abdelkader Djemaï fait revivre une des épopées les plus marquantes du XIXe siècle. Les paysages d’Algérie qui ont vu naître et combattre l’émir, Tagdempt la capitale qu’il bâtît entre le Tell et le Sahara, l’impressionnante Smala, ville itinérante de vingt mille habitants, puis l’exil en France, en Turquie et en Syrie servent de toile de fond au destin d’un personnage exceptionnel, homme de progrès, de dialogue et de tolérance.


Présentation de Un moment d’oubli :

"Personne ne sait ton nom ni d’où tu viens. Tu n’as même pas un sobriquet, méchant ou sympathique. Ni de chien ou de chat pour te tenir compagnie. Tu n’es qu’un fantôme, une silhouette morte, une ombre creuse qui se traîne sur les trottoirs de S..." Un homme, la cinquantaine cassée, arrive, un soir de pluie, dans une ville qu’il ne connaît pas. Sac au dos et jambes usées, Jean-Jacques Serrano va errer dans ses rues, ses avenues. Il n’a plus de papiers, de montre, de but, sinon celui de se fuir et de se séparer de tout. De tout, sauf de son chagrin.