Découvrez les cafés littéraires 2011 des lycéens et apprentis

2 juillet 2011.
 

AU CŒUR DES VILLES-MONDES

Radhika JHA L’Odeur (éd. Philippe Picquier)

Deuxième plus importante au monde après celle de la Chine, la diaspora indienne représente près de 2% de la population indienne à travers le monde. Et elle est en constante augmentation. Pour penser l’Inde d’aujourd’hui, il faut savoir s’extraire des clichés et considérer ce pays comme un monde de déplacements, de mobilités et de résistances, à la fois géographiques et sociales. C’est cette question de l’intégration, de l’acculturation, mais aussi du rapport aux origines, qui est au cœur des deux romans composant ce café littéraire.

Dans le livre de Tarquin Hall, un jeune anglais rentre à Londres après de nombreuses années en Inde et se retrouve parachuté dans le Londres des immigrés, pauvre, miséreux, malfamé… à des années-lumière des quartiers cossus de son enfance. Avec sa fiancée indienne, il devra s’approprier les lieux, s’intégrer, se reconstruire une identité au cœur de cette mosaïque ethnique qui compose certains quartiers des mégalopoles telles que Londres. Dans le roman de Radhika Jha, une jeune fille indienne d’origine, africaine de cœur, et envoyée à Paris (donc ni d’ici ni d’ailleurs), devra se construire une identité, un destin entre tradition et modernité.

Les deux auteurs sont eux-mêmes très représentatifs de cette mondialisation. Tarquin Hall est un anglais qui a fait de l’Inde non seulement sa patrie de cœur mais aussi sa principale source d’inspiration littéraire. Radhika Jha au contraire, bien qu’indienne, ne réside plus dans son pays et nous présente dans ses textes des univers cosmopolites mais à la musicalité toute indienne, à son image. Dans ces deux livres remarquablement bien écrits, la dimension urbaine est fortement présente. Paris et Londres : deux villes-mondes, deux villes–monstres aussi pour les émigrés fraîchement arrivés… Rappel : En 1950 seules les villes de Londres et New-York comptaient plus de 8 millions d’habitants. Aujourd’hui ; on compte 22 mégapoles dans le monde. On en prévoit 35 en 2015. Et 4 milliards de citadins. C’est donc dans ces villes folles, monstrueuses, tentaculaires, en croissance exponentielle, et dans le tohu-bohu des identités confrontées, mêlées, brisées, et réinventées que s’invente le monde de demain.

Travailler sur ces deux ouvrages, récit pour l’un, roman pour l’autre, tous deux écrits à la première personne, et en rencontrer les auteurs sera donc l’occasion d’aborder avec eux non seulement les questions de l’identité, de l’exil, du retour, du rapport à l’autre mais aussi du rapport à la ville comme puissance créatrice et source d’inspiration/de fantasme littéraires. Mais n’hésitez pas à explorer avec Tarquin Hall et Radhika Jha tous les thèmes de votre choix, qu’ils soient centraux ou périphériques dans leurs oeuvres. Vous avez la chance de rencontrer deux grands auteurs de la littérature-monde contemporaine, alors profitez-en !


SAVEURS DE MOTS, SAVEURS DE METS

Radhika JHA L’Odeur (éd. Philippe Picquier)

Dans ce café littéraire 100% Inde, nous vous invitions à aborder la littérature avec tous vos sens, mais plus particulièrement avec le goût et l’odorat. Inutile de revenir sur le déferlement médiatique et éditorial que connaît le domaine culinaire ces dernières années. Il est plus intéressant par contre de s’interroger sur ce que cela révèle de nos sociétés, de nos interrogations, et surtout des effets de la mondialisation.

« Rien n’est plus nouée à notre identité que la cuisine . (…) Les affaires de goût sont plus sérieuses qu’on ne croit. Gourmands nous sommes, parce que, en mangeant, nous mangeons une histoire, une culture, de l’imaginaire, des manières d’être ensemble."
Pensez-vous que cette affirmation de Michel Le Bris s’applique aux rapports à la cuisine des héroïnes des deux auteurs indiennes que vous rencontrerez ? Et au-delà, au rapport à l’autre, à la famille, et à l’identité indienne de manière générale ?
Vous constaterez en travaillant sur leur biographiez que leur parcours sont différents, à l’image des intrigues de leurs ouvrages. D’un côté, une indienne mariée à un étranger, habitant actuellement Tokyo, et qui écrit des ouvrages à son image : cosmopolites et interrogeant l’identité indienne par l’extérieur. De l’autre, une auteur, peintre et enseignante passionnée de cuisine, très attachée à son pays où elle a fait le choix de continuer à habiter malgré de réguliers déplacements à l’étranger.

Depuis toujours, littérature et cuisine ont partie liée. Pour chanter la beauté, l’inépuisable saveur du monde. Les deux ouvrages à lire pour ce café littéraires sont deux bons exemples de ce que la littérature veut véhiculer de sensualité. Le rapprochement avec Le Parfum de Patrick Suskind semble ici s’imposer. Comment pour les auteurs transmettre ce qui est de l’ordre de la sensation, de l’expérience sensorielle comme le goût d’un bon plat ou d’une épice ? Comment transcrire cela en mots pour le partager avec autrui, le donner à sentir à autrui ? Mettre des mots sur les mets, sur les goûts, sur les odeurs ; qui au final sont les vrais héros des deux livres. Éveiller, éduquer les sens par la littérature. Voilà un défi commun que se sont lancés nos deux auteurs, à travers le prisme des saveurs indiennes. Et voilà, si cela vous chante, l’occasion d’aborder avec elles la difficile question de la fonction de la littérature de fiction.
Mais avant tout soyez curieux, inventifs, créatifs et faites de cette rencontre un éloge de la littérature et des saveurs...


LA FEMME INDIENNE, DU MYTHE A LA REALITE...

D. HOELTGEN, Inde, la révolution par les femmes (ed. Philippe Picquier)

De Bollywood aux bidonvilles, de la tête du pays aux trottoirs, les femmes indiennes modèlent leur pays. Sheila Dikshit l’affirme : En Inde, ce sont les femmes qui font avancer ce pays ! Dans un pays où la misogynie est plus répandue qu’ailleurs, où les petites filles sont toujours délaissées, abandonnées, tuées, la force féminine constitue un lien nécessaire, un liant pour un pays encore en devenir ».

Pour comprendre l’Inde d’aujourd’hui comme celle d’hier, dans ce pays de tous les contrastes, on peut passer par le prisme de la femme et observer à travers le livre-reportage et le roman-film de nos deux auteurs qui sont ces femmes réelles ou mythiques qui modèlent la société. Jaya Ganga, Indira et Sonia Gandhi, Pratibha Patil ou encore Aishwara Rai-Banchchan forment la "Shining India", mais nombreuses sont aussi les femmes de l’ombre qui font changer leur pays ! Pourquoi ce pays qui maltraite autant les femmes (il aura fallu attendre fin 2007 pour qu’entre en vigueur la première loi condamnant les violences faites aux femmes !) leur accorde t-il pourtant une place si centrale, en les plaçant aux plus hautes fonctions politiques, et en élevant au rang d’idoles nationales les actrices star ?

Nous vous invitons donc à vous laisser entraîner par nos deux auteurs dans des quêtes tantôt réalistes, tantôt poétiques de l’Inde et de l’âme indienne à travers le prisme de la femme. Interrogez les auteurs sur leur vision de la femme, en Inde et dans le monde. Cherchez, fouillez ce qu’ils nous disent dans et entre les lignes de leurs ouvrages. Evoquez l’Inde qui bouge, l’Inde actuelle, l’Inde de demain prise dans la spirale de la mondialisation. Attaquez-vous aux gouffres des inégalités qui agitent ce pays, mais aussi des formidables innovations dont il est capable. Ecoutez la musique de leurs mots, et interrogez-vous sur la fonction de la littérature, de la fiction, et du travail du journalisme d’investigation et de celui du cinéaste pour aborder des sujets de société aussi brûlants. Pourquoi ces deux auteurs ont fait de la femme indienne le sujet central de leur livre ? Comment ont-ils traité l’information ? Qu’apportent aux ouvrages les cursus cinématographique pour Vijay Singh et de journalisme pour Dominique Hoeltgen ? Quelles Inde(s) nous présentent-ils ? Quelles femmes nous donnent-ils à voir ? Que nous apportent le regard de l’étrangère passionnée et celui du cinéaste/romancier émigré sur ce sujet ?
Bref, lisez les livres, imprégnez-vous de leurs textes, des musicalités de la langue propre à chaque auteur, de leurs sujets, et faite de cette rencontre un moment d’échange sur l’Inde, sur la femme, sur la littérature, sur les rapports de la littérature avec le cinéma et le journalisme, sur la mondialisation et sur tout ce qui ne manquera pas de vous venir à l’esprit en préparant ce café littéraire !


À QUOI REVENT LES JEUNES FILLES INDIENNES ?

B. SHARMA, Mes sacrées tantes (ed. Philippe Picquier)

D. HOELTGEN, L’Inde, la révolution par les femmes (ed. Philippe Pic0quier)

A quoi rêvent les jeunes filles indiennes ? C’est à travers le prisme de la femme que les deux auteurs présentes sur ce plateau ont choisis d’évoquer la société indienne. Pour l’une romancière et nouvelliste, les femmes choisies sont imaginaires. Pour l’autre, journaliste, ce sont les portraits de femmes de chair et de sang qui peuplent les pages de son livre.

Dans les deux cas, on vous présente des destins de femmes, mais au-delà, c’est le visage de l’Inde qui se dessine. Dans un pays où la condition féminine est considérée comme une des plus difficiles au monde (il aura fallu attendre 2006 pour voir voter une loi sanctionnant les violences faites aux femmes), ce n’est pas anodin. Dans une Inde en proie à une mondialisation exacerbée qui en fait un pays au développement à deux vitesses, se demander à quoi rêvent les femmes, et plus encore les jeunes filles, c’est se demander qui sont vos alter ego indiens et en quoi leur culture, leur histoire vous les rendent proches et/ ou lointains.

Sur le plan littéraire, outre le travail que chaque classe fera sur l’oeuvre qui lui a été plus particulièrement demandé de travailler, il sera judicieux de s’interroger sur les deux formes choisies par les auteurs pour traiter leur sujets : la fiction et le reportage. Pourquoi choisir une forme plutôt qu’une autre pour aborder un même sujet ? Quelles sont les spécificités de chacune ? Quels en sont les impacts sur le lecteur ?

Vous aurez devant vous deux femmes, une indienne et une française passionnée par l’Inde et qui y a vécu de nombreuses années. Les occasions de croiser les approches, les regards, les questions entre ces deux auteurs sont donc particulièrement nombreuses. Ne manquez pas l’occasion de vous enrichir de cet échange non seulement entre vous et les auteurs mais aussi et surtout entre les deux auteurs elles-mêmes, en provoquant les questions, les discussions, les débats, les échanges. . Il ne dépendra que de vous de faire de cette heure de rencontre un moment
de grande intensité humaine et littéraire.


INSPECTEUR PEABODY VS PURI : HARO SUR LA CORRUPTION !

T. HALL, L’homme qui exauce les vœux (ed.10/18)

P. BOMAN, L’inspecteur Peabody se mouille (ed. Philippe Picquier)

Vous êtes convié à un grand match entre deux maîtres du roman policiers fous d’Inde. L’un est anglais, l’autre français. Les deux sont auteurs de séries policières fleuves mais aussi de récits qui font le bonheur de leurs nombreux lecteurs. Les deux sont ou ont été journalistes et ont passé plusieurs années en Inde dont ils sont tombés sous le charme. Un mal a priori incurable puisque depuis, leurs oeuvres littéraires sont quasi exclusivement consacrées à ce pays. Ils en ont rapporté deux personnages truculents qui peuplent des séries policières à succès : les inspecteurs Peabody et Vish Puri.
Il ne sera donc pas inintéressant de se pencher sur les similitudes de parcours entre nos deux auteurs et de trouver les passerelles entre leurs univers. Vision des villes et des campagnes indiennes (et plus particulièrement du Rajasthan), évocation de traditions, de coutumes, de spécialités culinaires locales, pointe d’humour "so british", lutte contre une corruption qui gangrène la société indienne, mais aussi contre les superstitions et les pratiques ancestrales…
Et si Patrick Boman et Tarquin Hall ont eu à coeur de présenter l’Inde qu’ils aiment, c’est à travers des enquêtes policières dans la pure tradition des Hercule Poirot qu’ils ont choisi de le faire. Un choix qui n’est pas anodin, et qui peut faire l’objet d’une réflexion et peut être même l’occasion pour les plus curieux d’entre vous de creuser un peu ce genre littéraire et ses manifestations contemporaines...

Mais c’est de l’évocation des différences ente les deux romans que pourra également s’enrichir la rencontre. Leurs deux héros sont diamétralement opposés. L’un vit sous le règne de la reine Victoria, et présente tous les aspects (rebutants) de l’anti-héros. Exilé, banni dans la campagne indienne, solitaire et sans attache, il finit même presque parfois par irriter son lecteur, pour mieux ensuite le prendre à revers par l’acuité de ses déductions. L’autre est un pur indien de New Delhi, contemporain, vif et alerte, plus à l’aide dans sa ville que dans la campagne indienne, et entouré d’une mère et d’amis parfois un peu encombrants. Dans ce café littéraire, il sera donc autant question de l’Inde coloniale que d’une Inde contemporaine.
Nul doute que vous vous régalerez des aventures respectives de nos deux inspecteurs et que vous trouverez rapidement une multitude de passerelles à lancer entre les univers de nos deux auteurs. Faites les parler de l’Inde, de leurs héros, de l’utilisation du genre policier, de la construction d’une série dans le temps,... Et régalez-vous de cet échange qui s’annonce passionnant !


QUAND LES DIEUX S’EN MELENT...

Y. FERAY, Contes d’une grand-mère indienne (ed. Philippe Picquier)

T. HALL, Le chasseur de gourous (ed.10/18)

Quel rapport entre le maître du roman policier anglais et la spécialiste française des contes et légendes de l’est du monde ? La réponse s’impose vite : l’Inde et ses mythes fondateurs, au coeur de leurs deux dernières parutions.

Pour Tarquin Hall, passionné par l’Inde dont il fait le sujet principal de ses sagas policières, la prégnance des croyances et mythes ancestraux fait tellement partie de la vie quotidienne de son pays d’adoption qu’il en a fait le coeur de l’intrigue de son dernier roman. L’intrigue n’est que secondaire au final, tant est sujet à réflexion cette interpénétration, même au coeur des mégapoles, des croyances ancestrales et d’une grande modernité. Comment les indiens d’aujourd’hui, à la pointe des nouvelles technologies, restent-ils encore imprégnés de craintes et superstitions d’un autre âge ?

La réponse nous sera donnée aussi par Yvelyne Féray qui compulse avec passion tous les contes d’Asie et d’Inde afin d’un restituer la quintessence à son lectorat français. Comment comprendre une culture sans en comprendre les mythes fondateurs ? Surtout dans un pays où ils restent encore particulièrement présents dans toutes les strates de la société.

La lecture des deux ouvrages s’avèrera donc complémentaire pour évoquer ensuite avec nos deux auteurs la question du rapport de l’Inde contemporaine avec ses mythes fondateurs. Mais la discussion pourra également s’ouvrir sur le rapport des deux auteurs avec ce pays fascinant, l’Inde, sur la construction et les recherches préliminaires des auteurs. N’hésitez pas non plus à ouvrir la discussion sur les rapports d’une société à ses mythes fondateurs, sur la création d’une série en littératures, sur le processus d’édition.... Soyez curieux, inventifs et ouvrez toutes les portes que vous souhaitez avec nos deux auteurs !


(RA)CONTE-MOI L’INDE...

V SINGH, Jaya Ganga, le Gange et son double ( Ginko ed.)

Y FERAY, Contes d’une grand-mère indienne (ed. Philippe Picquier)

Entre le cinéaste-romancier et la romancière universitaire spécialiste de l’Asie, les passerelles semblaient a priori ténues, mis à part le fait qu’ils habitent tous deux le même pays. Mais en publiant récemment Contes d’une grand-mère indienne, Yvelyne Féray a ouvert la porte de l’univers fascinant de la mythologie indienne dont elle a souhaité nous présenter certains des textes fondateurs. Des textes qui sont à l’origine de la littérature mais aussi de la culture indienne contemporaine.

Il est donc pour le moins approprié de profiter de ce café littéraire pour lui présenter un des romancier et cinéaste indien les plus connus de sa génération : Vijay Singh. Il est l’auteur de plusieurs films et romans, mais un seul qui soit les deux à la fois. Jaya Ganga est une rêverie poétique, un voyage sur le Gange à la recherche d’une femme ni tout à fait réelle, ni tout à fait rêvée... Dans son film-roman, il nous évoque à travers le parcours amoureux d’un jeune romancier en quête d’inspiration, à la fois une femme, un fleuve, un pays aux paysages sublimes, une culture... On devine derrière tout cela la prégnance forte d’une culture nationale imprégnée de croyances et mythes encore particulièrement présents dans la société. L’importance du Gange, source de vie et de mort en Inde, est centrale dans son roman.

L’un par la fiction poétique, l’autre par les contes et la philosophie, nous ouvrent les portes d’une Inde mystérieuse et envoûtante. Sachez quant à vous ouvrir les portes de la discussion et impulser des échanges passionnés avec les auteurs. Et n’hésitez pas à élargir le débat sur la condition et le rôle des femmes dans les deux livres, sur l’écriture, sur les rapports d’une société à ses mythes fondateurs ou sur tout autre sujet qui vous semblera de nature à nourrir la discussion entre vous !


L’INDE ET LES FEMMES...

Y FERAY, Contes d’une grand-mère indienne (ed. Philippe Picquier)

D HOELTGEN, L’Inde, la révolution par les femmes (ed. Philippe Picquier)

Entre Dominique Hoeltgen et Yvelyne Féray, les passerelles seront faciles à établir. Toutes deux anciennes journalistes, elles ont souhaité témoigner de leur vécu au travers d’ouvrages de référence traduisant leur travail d’investigation.

Yvelyne Féray travaille dans le domaine des légendes et mythes fondateurs. Dominique Hoeltgen préfère le reportage au plus près des gens et le récit biographique autour de grands thèmes de société. Les deux ont à coeur d’évoquer, d’expliquer l’Inde d’aujourd’hui.

La place de la femme, non seulement en tant que vecteur de transmission d’une mémoire collective, mais aussi comme personnage central de nombreux récits fondateurs est un sujet qui devrait inspirer Yvelyne Féray. Et sur lequel Dominique Hoeltgen pourra aisément rebondir en évoquant pour sa part nombre de femmes plus proches, réelles pour leur part, qui contribuent chaque jour à façonner l’histoire de l’Inde.

Parlez-leur de la difficile condition des femmes dans ce pays. Cherchez-en des raisons, des explications historiques, religieuses culturelles.
Évoquez avec Yvelyne Féray les raisons de la création de sa collection sur les contes de grands-mère ; Demandez lui comment elle compose les tomes de ses ouvrages et en quoi cette forme lui permet d’aborder ses sujets différemment du roman par exemple. Comparez avec le parcours de Dominique Hoeltgen. Amusez-vous et profitez de cette rencontre pour apprendre au maximum de ces deux auteurs aux parcours remarquables !


VOYAGES EN LITTERATURE…

P. BOMAN, Retour en Inde (ed. Arléa)

B. SHARMA, Mes sacrées tantes (ed. Philippe Picquier)

Du voyage de femmes indiennes au retour en Inde d’un bourlingeur invétéré, le voyage sous toutes ses formes sera au cœur de ce café littéraire.
On peut rappeler ici le lien très fort que le Festival Etonnants Voyageurs entretient avec le travel-writing, la littérature de voyage. C’est sur ce terreau qu’il est né pour s’accaparer progressivement toutes les façons de "dire le monde". Il est des écrivains qui font de l’Ailleurs leur matériau. Pour qui le monde est plus qu’un décor : la matrice même de leurs histoires. Se voir de l’autre côté de la Terre — ou du miroir. Se fondre dans les couleurs de l’Autre, offrir son visage aux vents austraux, en faire la matière de ses romans.
Pourquoi et comment nos deux auteurs ont abordé ce thème du voyage au coeur de leurs deux ouvrages pour raconter leur Inde ? Récit du voyageur étranger qui repasse par ce pays après une longue parenthèse et reconnaît à peine les lieux autrefois familiers, et voyage de femmes indiennes en transit entre deux moments de leur vie.... Le voyage, réel ou intérieur, devient ce moment à part, cette parenthèse de vie et l’occasion de porter un nouveau regard sur soi et sur le monde qui nous entoure.

Si Patrick Boman choisit faire partager son vécu aux lecteurs en publiant son « journal », Bulbul Sharma privilégie la fiction pour aborder des thèmes qui lui tiennent à coeur. Deux genres littéraires, deux façons de s’adresser à un lecteur avec des codes des usages différents. Deux auteurs également si perméables et sensibles aux mutations de ce pays qu’ils aiment tant.

Gageons qu’ils auront beaucoup à dire sur ce pays en proie à une mondialisation exacerbée, mais qui traîne encore des formes d’archaïsmes ancestraux dont il peine à se débarrasser. Témoigner, dire, raconter... Quelles formes utiliser ? Pour quelles finalités ? Comment dire au mieux l’Inde d’aujourd’hui ?


COUP DE PROJECTEUR SUR… PATRICK BOMAN

Patrick Boman est un habitué du festival, mais ce sera la première fois qu’il se prêtera au jeu des rencontres scolaires. Mais cette année où l’Inde est à l’honneur, comment ne pas le convier à intervenir ? Cet auteur est en effet passionné par ce pays auquel il consacre presque tous ses ouvrages. Roman policier et journal de voyage, il nous offre ici deux manières d’aborder ce pays qui le passionne et l’interroge. Ces deux types d’approche de l’Inde sont à la fois si différentes et si complémentaires que nous avons souhaité proposer à des classes se focaliser uniquement sur cela.
On peut rappeler ici le lien très fort que le Festival Etonnants Voyageurs entretient avec le travel-writing, la littérature de voyage. C’est sur ce terreau qu’il est né pour s’accaparer progressivement toutes les façons de "dire le monde". Il est des écrivains qui font de l’Ailleurs leur matériau. Pour qui le monde est plus qu’un décor : la matrice même de leurs histoires. Se voir de l’autre côté de la Terre — ou du miroir. Se fondre dans les couleurs de l’Autre, offrir son visage aux vents austraux, en faire la matière de ses romans.

Journaliste tombé sous le charme de ce pays qu’il saura vous narrer comme personne, Patrick Boman choisit de créer un personnage un peu particulier, l’inspecteur Peabody, pour évoquer au travers d’une série policière une Inde à la charnière des XIX et XXème siècle.
Pourquoi ces choix si particuliers ? Comment travaille-il ses romans pour rendre compte d’une Inde qu’il n’a lui-même pas connu ? D’où lui est venu l’envie de créer ce personnage à la Hercule Poirot ? Plus d’un siècle sépare Peabody du pays évoqué dans Retour en Inde, un récit de voyage axé autour de grandes problématiques contemporaines, qui ne manqueront pas de vous interroger sur les grands thèmes de société liés entre autres choses aux questions de mondialisation, de disparités de développement et d’identité. N’hésitez pas non plus à creuser la question du genre littéraire du récit de voyage.

Dans ce café littéraire, il sera donc autant question de l’Inde coloniale que d’une Inde contemporaine. D’une Inde qui fascine autant qu’elle peut parfois repousser. Profitez de votre tête-à-tête avec Patrick Boman pour parler littérature, voyage, Inde, mondialisation.... Ayez l’esprit ouvert et embarquez avec lui en Inde pour 1H15 d’échanges intenses...

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COUP DE PROJECTEUR SUR… VIJAY SINGH

Jaya Ganga, le Gange et son double (Ginko ed.)

Pour ce café littéraire, deux classes chanceuses auront le privilège d’un tête-à-tête avec Vijay Singh, un homme marqué à la fois par sa double culture, française et indienne, mais aussi par la dualité de son travail de romancier et de cinéaste.

Et avec Gaya Ganga, le Gange et son double (!), son premier roman, c’est à la fois de l’Inde, de la littérature et du cinéma indien dont il sera question. Nous convions donc élèves et enseignants à se plonger dans le Gange, dans les mythes et traditions séculaires de l’Inde et découvrir ce que Vijay Singh a cherché à dire et monter au monde avec Jaya Ganga.

Pourquoi écrire ce roman ? Quelle est la spécificité du regard porté sur l’Inde ? Pourquoi ensuite faire le choix de l’adapter en film ? Quelle est la part de symbolique et celle de réalisme dans son oeuvre ? Quelles sont les particularités d’un traitement romanesque et d’un traitement cinématographique ? Et plus largement, qu’est ce qui fait la particularité de Vijay Singh dans le visage de l’Inde contemporaine ?

Sa vie actuelle se compose d’incessants va-et-vient entre l’Inde et la France.
N’hésitez pas et faites lui évoquer l’aventure de ce roman devenu film, mais aussi celle de toute sa carrière. Interrogez le sur le choix qu’il a fait de venir s’installer en France, sur sa perception de l’Inde d’aujourd’hui, en tant qu’émigré, sur les grands romanciers indiens dont il est le contemporain : Amitav Gosh, Tarun Jit Tejpal, ou encore sur les nouvelles générations d’auteurs et de cinéastes indiens.

Bref, profitez de la rencontre pour parler cinéma, littérature, société, Inde... soyez curieux, inventifs, créatifs ! Vous aurez le privilège d’avoir 1h15 de rencontre avec un des indiens les plus connus de notre époque, alors surtout profitez-en !!.


COUP DE PROJECTEUR SUR… RADHIKA JHA

L’Odeur (ed. Philippe Picquier)

Le cuisinier, la belle et le dormeur (ed. Philippe Picquier)

Nous vous proposons de participer à un café littéraire 100% "Radhika Jha". Cette indienne cosmopolite (elle arrivera tout spécialement de Tokyo où elle vit actuellement pour vous rencontrer !), citoyenne du monde, est à la fois romancière, nouvelliste, danseuse... Se plonger dans sa biographie donne déjà une idée du parcours assez exceptionnel de cette auteur. L’écriture et la danse sacrée indienne sont ses deux passions, et il ne serait peut-être pas vain de se demander de quelles manières ces deux arts s’interpénètrent dans son travail.
Dans les livres que nous vous demandons d’étudier, étrangement, Radhika Jha nous évoque finalement assez peu la vie de son pays, ses coutumes et traditions séculaires. Cela surprendra peut-être ses lecteurs, en quête de canons classiques, d’exotisme aux saveurs indiennes. Elle traite de thèmes universels (angoisse face à la vieillesse, rapport aux origines, quête d’identité, etc.) en utilisant des formes littéraires variées empruntées aux traditions littéraires du monde entier mais en y incluant certains éléments constitutifs de son identité indienne. Radhika Jha fait partie d’une génération qui vit la mondialisation au quotidien, et oscille entre les traditions séculaires de son pays, et une culture-monde dont est fortement empreinte sa littérature.
Avec elle, c’est de l’Inde d’aujourd’hui dont il sera question. D’une Inde en mouvement, dont l’histoire ne s’écrit plus forcément sur le territoire de la nation mère, mais aux quatre coins du monde. D’une Inde faite, comme elle, d’incessants va-et-vient entre l’intérieur et l’extérieur.
Alors profitez de ce temps privilégié en tête à tête avec elle pour parler de ses influences, du regard qu’elle porte sur son pays, des sources de son inspiration. Comment Interrogez là sur son nouveau roman, sur l’Inde d’aujourd’hui et sur celle de demain....