La rime dans tous ses états
6 juillet 2011.

Avant d’être entendus, les mots créent souvent des malentendus. Le mot poème est de ceux-ci. Le poème est-il seulement le texte ? Y a-t-il un avant poème ? Au commencement était le verbe, mais au commencement du commencement ? Est-ce le regard, la respiration ? Est-ce l’oreille ou la main qui écrit ? Le poème est-il seulement dans le poème ? Qu’en est-il alors du slam, de la chanson, du théâtre, du conte, du roman ? Il y a les vers de Jean-Pierre Siméon qui célèbrent Orphée, notre père à tous, les pirouettes de Jean-Pierre Verheggen qui, l’air de rien, en disent long. Il y a les strophes de Jacques Darras qui, à marche forcée, trouvent leur équilibre, les chansons d’Elie Guillou qui jouent sur le fil de sa voix. II y a le rap d’Amkoullel, les fantaisies de Rouda qui croisent la gravité de Souleymane Diamanka dont la gorge s’est forgée aux proverbes de son père. Il y a aussi Wilfried N’sondé et Yvon Le Men qui ont toujours mélangé la parole et l’écriture. Il y a toutes ces voix qui cherchent leur voie.
Avec ROUDA, Wilfried N’SONDE, Souleymane DIAMANKA, Jean-Pierre VERHEGGEN, Yvon LE MEN, AMKOULLEL, Jean-Pierre SIMEON, Elie GUILLOU, animé par Jacques Darras
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Romans
Les mots nus
Liana Levi - 2023
« Je m’appelle Ben. Une seule syllabe qui en appelle d’autres. Tous mes potes m’appellent Benji. Ma mère m’appelle chéri. Mon père m’appelle rarement. J’ai 14 ans et le quotidien monotone d’un collégien de banlieue. Les cours, quelques galères, et beaucoup d’ennui. Rien d’exceptionnel. Je suis plutôt petit pour mon âge, je n’ai d’envergure que dans mes rêves. Mon corps menu devient celui d’un géant lorsqu’il se pose dans l’Odysseus aux côtés d’Ulysse 31. Rien ne me destine à devenir le leader de la révolution qui va demain embraser la France. »
Entre Belleville et la Brousse, Ben cherche sa place. Il traverse les années 90, les bouleversements du monde et les luttes sociales qui secouent le pays. Un roman combatif et mordant sur les clivages et les failles de notre société, tendre et poétique sur les amitiés indéfectibles et l’amour pour toujours.
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Romans
Femme du ciel et des tempêtes
Actes Sud - 2021
Un chaman de Sibérie trouve sous le permafrost la sépulture d’une reine datant de plus de dix mille ans. Stupéfaction : le corps momifié par les glaces a la peau noire. Décidé à utiliser sa découverte pour protéger un territoire menacé par l’exploitation gazière, le chaman contacte un ami scientifique français dans l’espoir qu’il mobilisera les écologistes du monde entier. Celui-ci monte une discrète expédition avec une docteure germano-japonaise et un ethnologue congolais. Deux mafieux qui tiennent à leurs projets industriels les attendent de pied ferme...
On retrouve l’enthousiasme de Wilfried N’Sondé dans un roman d’aventures haletant qui parle d’écologie, d’harmonie avec le vivant, de partage entre les peuples et de communication entre mondes visible et invisible.
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Poésie
Les Épiphaniques
Bruno Doucey - 2022
Ils se nomment Anne-Laure, Asma, Cathy, Chris, Emmanuelle, Jérôme… Leurs noms ne nous disent rien, mais sans eux ce livre n’aurait pas vu le jour. Les Épiphaniques, ce sont eux, des hommes et des femmes qu’Yvon Le Men a rencontrés dans les marges de notre société, faisant poème de leurs vies et de leurs histoires. Ils se disaient invisibles et les voici mis en lumière dans des poèmes. « Nous ne sommes pas que des cicatrices », dit l’une. Si j’étais une image, je serais « la montagne de Cézanne qui me rapproche du ciel », répond l’autre. Et de mot en mot une chaîne de fraternité traverse le recueil. D’un pont, d’un foyer, de la rue, d’une caravane, du froid, du bruit. Ils connaissent ce que nous évitons de voir. Ils se nomment Louna, Marc, Mickaël, Myriam, Thomas, Tiago et ont des choses à nous dire. Sur eux, autant que sur nous.
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Poésie
Une théorie de l’amour
Gallimard - 2021
« Je sais bien que, s’agissant de poésie, qui veut mal de mort à la froideur du concept et à l’esprit de système, ce titre "Une théorie de l’amour", semble contrevenir au bon sens. Je tiens cependant que c’est trop rapidement en juger. La vérité est qu’aujourd’hui plus que jamais sans doute, la pensée du monde, de la vie et de ses circonstances, otage des machinologues en tout genre, s’asservit pour notre malheur à la souveraineté d’une abstraction qui s’épargne les démentis du réel. Seule objecte à mes yeux à cette emprise délétère ce que la poésie depuis toujours fomente : une compréhension des choses non surplombante mais impliquée, sensuelle assurément, qui a aussi pour moyen la main et le pied. La pensée dans le poème a du corps enfin, et c’est le corps du monde, et c’est le corps de chacun. En quoi elle s’accroît d’un souffle, d’un rythme, d’un dynamisme, pulsations du sang et du vent. Le poème réchauffe le concept et soumet la pensée au vivant contrordre que recèle la liberté native du réel. Mouvement perpétuel, mort du dogme. Il est temps de repenser poétiquement la vie. »
Jean-Pierre Siméon
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Romans
Et tu oses parler de solitude,
La Passe du Vent, 2019 - 2019
C’est un homme parmi les hommes. Un homme qui écrit, c’est à dire un homme qui écoute. D’abord. Il est venu de loin pour écouter de près, de très près, ceux dont on parle de loin. Parce qu’ils sont loin de ceux qui ont la parole.