Habiter le Chaos

6 juillet 2011.
 

Au commencement, il y a le surgissement de l’inconnu, l’informe, l’innommé, le grondement des forces premières du monde : le chaos. Et puis, face à lui, cette puissance en nous de création des formes — le pouvoir plastique de l’imagi- naire. Nous habitons d’abord poétiquement le monde. Nous le surchargeons d’images, d’his- toires, de musiques, pour le rendre peu à peu habitable : un « lieu » n’est-il pas d’abord un ima- ginaire ? Peut-être même est-ce la fonction première de l’art. Ne sont-ce pas d’abord les artistes qui nous donnent à voir, à entendre, l’inconnu du monde, en captent la parole vive, lui donnent forme — bref, le rendent habitable ?

Avec Alfred ALEXANDRE, Marvin VICTOR, Laird HUNT, Yahia BELASKRI,
animé par Hubert Artus

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Le bar des Amériques

Mémoire d’Encrier - 2016

Le bar des Amériques est le roman de l’amour perdu. Perte dont le souvenir et la douleur indépassés installent Bahia dans l’enfermement du ressassement et de l’errance à soi. Un enfermement de trente ans qu’elle croit pouvoir briser lorsqu’un matin, très tôt, sur le bord évanoui de la mer, elle rencontre, comme dans un miroir, un autre visage de l’errance, en la personne de Leeward, un ancien passeur de clandestins à la dérive, dont la vie se limite à boire, le soir, en compagnie de son vieux complice d’autrefois, Hilaire.

Tout au long du récit, dont l’espace central est le huis-clos d’un bar échoué au rez-de-chaussée d’un hôtel à l’abandon, quatre motifs, comme une respiration sous-marine, balisent le vertige en solitude des personnages : les conteneurs, l’île, le naufrage, les migrants.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Revue

Apulée n° 9 - Art et politique

Zulma - 2024

L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.

De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…

Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !