DONGALA Emmanuel

Congo

14 mars 2017.
 
©Christine Salomon

Biographie

Romancier et dramaturge, Emmanuel Dongala, est aussi chimiste. Figure majeure du renouveau de la littérature africaine, il développe, dès ses premiers ouvrages, une narration complexe, ouverte à la magie, à l’invraisemblance, où le récit se forme sur des jeux de temporalité élaborés. Faisant de l’écriture l’instrument d’un dévoilement, il met à jour des faces cachées du monde bouleversé qu’il observe.

Né en 1941 d’un père congolais et d’une mère centrafricaine, Emmanuel Boundzéki Dongala passe son enfance et son adolescence en République populaire du Congo, puis fait ses études aux Etats-Unis et en France, avant d’enseigner la chimie à l’Université de Brazzaville. Pendant longtemps, il anime le Théâtre de l’Eclair, avant de devoir quitter le Congo lorsqu’en 1997 le pays plonge dans la guerre civile et bascule dans le chaos. Grâce au soutien actif de Philip Roth, il trouve refuge aux Etats-Unis, où il enseigne à la fois la littérature francophone et la chimie.
Son oeuvre de romancier et de nouvelliste l’amène à explorer les maquis de l’Afrique australe avec Un fusil dans la main, un poème dans la poche, et à pénétrer l’univers musical de John Coltrane et le quotidien de la vie congolaise dans Jazz et vin de palme.
Avec Johnny Chien Méchant, Emmanuel Dongala dresse un tableau réaliste et saisissant de l’extraordinaire violence qui a explosé avec la guerre civile congolaise, en décrivant les dérives meurtrières des enfants-soldats (ce roman a été adapté au cinéma en 2008 par Jean-Stéphane Sauvaire sous le titre de Johnny Mad Dog).
C’est son regard critique que l’on retrouve en 2010 dans son roman, Photo de groupe au bord du fleuve (Actes Sud, 2010). À travers le récit d’une lutte sociale et politique, l’écrivain congolais dénonce avec virulence les discriminations et les inégalités dont souffrent les femmes africaines aujourd’hui. Il reçoit le prix Virilo 2010 et est élu meilleur roman français 2010 du magazine Lire.

En 2017, il publie La sonate à Bridgetower chez Actes Sud, un roman qui mèle musique et histoire et plonge le lecteur dans le siècle des Lumières sur les traces d’une sonate que Bethoveen a composé pour un certain Bridgetower. "Engagé sans être dialectique, collant au plus près de l’époque, Dongala offre un texte lyrique, intense, une sorte de contre-histoire mulâtre de l’Europe." (Hubert Artus, Lire)


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

La sonate à Bridgetower

Actes Sud - 2017

N’en déplaise à l’ingrate postérité, la célèbre Sonate à Kreutzer n’a pas été composée pour le violoniste Rodolphe Kreutzer, qui d’ailleurs ne l’a jamais interprétée, mais pour un jeune musicien tombé dans l’oubli. Comment celui-ci est devenu l’ami auquel Beethoven a dédié l’un de ses morceaux les plus virtuoses, voilà l’histoire qui est ici racontée.
Au début de l’année 1789 débarquent à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, neuf ans, et son père, un Noir de la Barbade qui se fait passer pour un prince d’Abyssinie. Arrivant d’Autriche, où George a suivi l’enseignement de Haydn, ils sont venus chercher l’or et la gloire que devrait leur assurer le talent du garçon…
De Paris à Londres, puis Vienne, ce récit d’apprentissage aussi vivant qu’érudit confronte aux bouleversements politiques et sociaux – notamment la mise en cause de l’esclavage aux colonies et l’évolution de la condition des Noirs en Europe – les transformations majeures que vit le monde des idées, de la musique et des sciences, pour éclairer les paradoxes et les accomplissements du Siècle des lumières.


Revue de presse