11 janvier 2012.
Deux ans après le tremblement de terre ayant ravagé son pays, l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot revient sur ce drame à l’occasion de la présentation du festival international du livre Etonnants Voyageurs en Haïti.

- Lyonel Trouillot et Michel Le Bris durant la conférence de presse du festival Etonnants Voyageurs, le 10 janvier à Paris
- © Stéphane Weber / Culturebox
Pouvez-vous nous présenter l’édition haïtienne du festival Etonnants Voyageurs ?
Lyonel Trouillot : " Ce festival se fait vraiment sur une base égalitaire avec une implication de l’Etat haïtien et de l’Etat français, et de deux associations qui travaillent ensemble dans un sentiment de fraternité, et un souci de bien faire les choses en fonction des besoins d’Haïti. Pour nous Haïtiens et écrivains haïtiens, il est extrêmement important que les auteurs et la presse du monde sachent que la littérature haïtienne ne se réduit pas aux deux ou trois auteurs qu’on connaît à l’étranger. " (…)
Une interview de Lyonel Trouillot à lire sur Culturebox.
Prenant élan sur un poème écrit à vingt ans et lu par Hervé Denis le 1er août 1980 dans un spectacle par la suite interdit par la dictature de Jean-Claude Duvalier, Malséance oppose la violence verbale à la violence de l’histoire et du réel : pauvreté, racisme, héritages coloniaux, migration forcée, postures, impostures... mille formes de domination et de travestissements dans ce que le poète René Philoctète appelait « le procès des hommes contre l’homme ».
Complicité, évidente ou discrète avec de nombreux poètes dans la fonte d’un je/nous : voix singulière et sujet collectif, la poésie devant être faite par tous. Passé, présent, colère, révolte, adhésion et rejet, voyages et transbordements, repères et pertes de repères, implacablement hostile à l’ordre, aux ordres, critique de la permanence et des actualités des malheurs du monde, Malséance est un soupçon de ce que la poésie ou peut-être l’intention poétique se doit d’être envers tous les pouvoirs : l’abolition des frontières et la plus résolue des impolitesses.