WAMO Paul

Nouvelle-Calédonie

17 avril 2013.
 

Biographie

© Eric Dell’Erba

Slameur à l’énergie débordante, Paul Wamo est l’une des plumes les plus acérées de la jeunesse de Nouméa. Élevé en ville, tourné vers le monde, mais sans cesse rappelé à ses origines, il place naturellement la question de l’identité au cœur de ses textes et mélodies. Il clame haut et fort qu’il est « NOIR, NOIR, NOIR », comme des coups de poings lancés à l’histoire. En héraut moderne de la négritude, il adapte des textes d’Aimé Césaire. En homme du monde, il cite aussi Baudelaire ou Brel comme ses influences. Paul Wamo refuse en effet de se retrancher derrière l’insularité. S’il reste très attaché à sa culture kanak, sa perception du temps, ses langues ou même sa musique, il plaide avant tout pour l’ouverture au monde et le dialogue avec les autres cultures.

Enfant timide, il peine à attirer les regards, à s’affirmer. "J’étais le vilain petit canard. Personne ne voulait jouer avec moi : j’étais un peu le petit pleurnicheur. Pendant ma petite enfance, je n’étais pas extraverti, un peu mal dans ma peau, j’étais très fan de Club Dorothée. Je m’évadais à travers Club Dorothée !" C’est au lycée qu’il se tourne peu à peu vers l’écriture. À cette époque, il découvre le rap grâce à Mc Solaar, poète moderne qui revigore la poésie en important le rap des États-Unis. Paul Wamo écrit ses premiers textes rap en 2000, mais c’est à partir de la rencontre du poète et éditeur Frédéric Ohlen en 2002 qu’il s’oriente vers la poésie et le slam.

Alors qu’il publie en 2006 son premier recueil de poèmes, Le Pleurnicheur, Paul Wamo multiplie les apparitions sur scène. Elle est pour lui comme une tribune : sa poésie doit passer par l’oral pour mieux toucher les gens. Paul Wamo l’admet, la Nouvelle-Calédonie est encore peu tournée vers la poésie ou la littérature. Par son énergie, son engagement, il désire insuffler l’envie d’écrire aux jeunes générations.

Avec le livre-album J’aime les mots, Paul Wamo livre une œuvre à l’image de ses préoccupations : sa poésie et sa musique sont à la fois ancrées dans ses origines kanaks, mais aussi tournées vers le monde. Il mêle français et kanak dans ses textes, se fait accompagner de chanteurs et artistes folks de Nouvelle-Calédonie, de musiciens reggae, ou simplement d’une guitare. La rencontre des arts, c’est aussi ce qui le pousse à monter Shok ?!, un spectacle ambitieux qui mêle slam et danse sur des rythmes traditionnels drehu, en collaboration avec la troupe de danse Wetr, et la compagnie Nian.

Une nouvelle fois, nous aurons l’immense plaisir de compter Paul Wamo parmi nous à Saint-Malo, où nous avions eu la chance de l’accueillir l’an dernier.


Bibliographie :


À découvrir :

Bouleversé par ses rencontres pendant les Étonnants Voyageurs 2012, et incapable de se défaire de l’euphorie malouine, le très spontané Paul Wamo, adopté par la bande des rêveurs à gages, nous livrait plusieurs poèmes.

Ma nuit ne me suffit plus
ma nuit ne me suffit plus

Aux vagues malouines qui me firent pleurer de claires vérités
A tout mes frères et mes sœurs d’encre de souffle et de corps
A toute ma tribu de fous cymbales et tambours

je vous ai retrouvé... ENFIN

je vous ai retrouvé là où je devais être
je vous ai retrouvé comme un souffle qui renaissait au monde sur le sable

Paul Wamo © Clara Giboin / Étonnants Voyageurs

Bande de Fous !
Vous m’avez touché comme une grâce revenue de l’amnésie
Vous m’avez rassasié

Mes frères et mes sœurs, vous mes ainés, mes bâtisseurs

Je vous ai reconnu et vous m’avez retrouvé
Depuis l’oubli de mes nuits loin de vous
Je vous ai retrouvé
armés de rires et de songes enflammés

Étonnants voyageurs !
C’est ainsi que vous vous êtes présentés et que vous m’avez accueillis
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Paul Wamo


Présentation de J’aime les mots

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J’aime les mots est un livre/CD tiré à 3 000 exemplaires. Les éditions Grain de sable se sont associées pour l’occasion à l’Herbier de feu pour la publication de cet ouvrage en deux supports. D’abord les textes, cette poésie simple et dense dont le « pleurnicheur » a le secret. Et puis la musique, rythmes d’Edou ou mélodies de Tévita et les mélodians. Au total, 17 titres pour émouvoir les amoureux de poésie et conquérir les mélomanes.

Revue de presse :


Paul Wamo, 5 Questions pour Île en île par ileenile