WOMERSLEY Chris

Australie

30 mars 2016.
 
© D.R.

L’attraction qu’exerce le mal sur l’être humain fascine l’Australien Chris Womersley et nourrit son univers sombre, servi par une écriture à la fois visuelle et captivante, plébiscitée par le public et la presse. Aux descriptions crues, le romancier né en 1968 préfère les métaphores évocatrices et ménage toujours assez d’espace au lecteur pour qu’il projette dans ses livres son propre imaginaire.
Low Road, son premier roman, lui a valu d’être récompensé par le Ned Kelly Award en 2008 et est aujourd’hui traduit en français sous le titre La mauvaise pente. Projet esthétique d’une noirceur tempérée par la mélancolie, ce beau roman terriblement fascinant met en scène des personnages partagés entre la quête d’une rédemption et la fatalité de leur destin.
Comme un hommage aux Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë, qu’il affectionne particulièrement, Chris Womersley a écrit Bereft (Les Affligés) dans un style gothique, empreint de mystère. Tout en contrastes, ce second roman plusieurs fois primé (Australian Book Industry Award for Literary Fiction, Indie Award for Fiction) a définitivement installé Chris Womersley dans le paysage littéraire australien. Exploitant le matériau sombre de l’époque tourmentée de l’après Seconde Guerre mondiale en Australie, Bereft est un roman intense, hanté par des personnages complexes, qui résonne longtemps après sa lecture.
Auteur prolifique de nouvelles parues dans diverses revues australiennes (The Monthly, The Australian Literature Review, Griffith Review, The Age), Chris Womersley alimente par ailleurs un site internet où l’on peut lire certains de ses textes, dont The Possibility of Water, nouvelle récompensée en 2007 par le Josephine Ulrick Literature Prize.

Il signe cette année un superbe roman d’apprentissage au suspens entêtant, dans le Melbourne vibrant et underground de la fin des années 1980. Un troisième roman fortement attendu par le public français.


Bibliographie :


À consulter : le site de Chris Womersley.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

La compagnie des artistes

Seuil - 2016

Melbourne, 1986. A dix-huit ans, Tom Button a quitté sa campagne natale pour venir étudier à l’université, profitant de l’appartement dont ont hérité ses parents à la mort de sa tante Helen. Le logement est situé dans une résidence des années 1930 un peu décrépite baptisée « Cairo », au sein de laquelle il fait la connaissance d’un musicien excentrique, de son épouse et de leur grand cercle d’amis artistes. Sous le charme de ces originaux dont le style de vie le fascine, totalement émerveillé par l’énergie qui fait vibrer la capitale culturelle et artistique de l’Australie, Tom se laisse happer par cet univers de fêtes et de mondanités et perd progressivement pied avec la réalité. Lorsqu’il commence à entrevoir la vérité, il comprend que ses amis si charismatiques ne sont peut-être pas ce qu’ils prétendent être ; pourtant, il ne parvient pas à se libérer de leur emprise et se retrouve complice d’opérations dangereuses et risquées, dont l’un des vols de tableau les plus célèbres du XXe siècle : La femme qui pleure, de Picasso.
Dans ce nouveau roman, tout entier construit autour du regard du jeune Tom Button, Chris Womersley s’attache à questionner le vrai et le faux tout en évoquant avec émotion la jeunesse, ses illusions et ses tourments, ses rêves et ses déceptions. Dominé par un suspense psychologique entêtant, dans un milieu où il ne faut jamais se fier aux apparences, La compagnie des artistes est un superbe roman d’apprentissage où la beauté de l’écriture est aussi bouleversante que la justesse de ses personnages.